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L'Institut de Veille sanitaire (InVS) vient de présenter les données de couverture vaccinale contre les infections invasives à méningocoque B en Seine maritime et dans la Somme (1).
Rappel du contexte
En 2003, dans le département de Seine-Maritime, une augmentation de l'incidence (nombre de nouveaux cas) des infections invasives à méningocoques B liées à un clone très particulier de méningocoque B, le clone B14 :P1.7,16, a été observée. En l'absence de vaccin contre les méningocoques B commercialisé en France dans les années 2000, les autorités sanitaires françaises se sont orientées vers un vaccin, MenBvac®, développé antérieurement par l'Institut de santé publique de Norvège (NIPH). Compte tenu de l'évolution de la situation épidémiologique, la campagne de vaccination lancée en 2006 a initialement concerné les enfants et les adolescents de Seine-Maritime âgés de 1 à 19 ans, qui recevaient un schéma vaccinal à 4 doses. Puis la campagne de vaccination a été adaptée, en fonction du nombre de doses vaccinales disponibles, aux zones géographiques les plus atteintes et aux groupes d'âge les plus exposés au risque d'infection grave par le clone de méningocoque B14, c'est-à-dire les personnes âgées de 2 mois à 24 ans.
Les résultats
Le rapport présente la couverture vaccinale en 2013, par tranche d'âge, de la population âgée de 2 ans à 24 ans révolus, éligibles à la vaccination par le MenBvac®. La tranche d'âge des personnes âgées de 2 ans au moins a été retenue, permettant d'inclure les personnes qui avaient eu le temps de recevoir un schéma vaccinal complet à 4 doses (3 doses de primovaccination et 1 dose de rappel). Le calcul de couverture vaccinale a été réalisé par échantillonnage à partir de deux sources de collectes d'information : une enquête postale et la base des assurés sociaux du régime général et des régions spéciaux de l'assurance maladie.
Sur l'ensemble de la zone géographique ciblée par la campagne de vaccination, 72 % des personnes âgées de 2 à 24 ans avaient reçu au moins une dose de vaccin MenBvac® et 44 % avaient reçu un schéma complet de vaccination à 4 doses. Les personnes âgées de 19-24 ans étaient les moins bien vaccinées, avec une couverture vaccinale pour 4 doses de 13 %, alors qu'elle atteignait 60 % chez les 6-10 ans. Le taux d'abandon entre la 1ère injection et les 2 autres injections de la primovaccination était de 5,6 % ; 22 % n'ont pas reçu de dose de rappel par abandon. A noter que 28 % des personnes éligibles à la vaccination n'ont reçu aucune dose.
Le rapport présente les couvertures vaccinales détaillées en fonction des zones géographiques de Seine-Maritime et de la Somme, au fur et à mesure de l'évolution de l'épidémiologie.
Les leçons de la gestion de la campagne de vaccination
La mobilisation de population concernée s'est émoussée après sept années de campagne de vaccination en Seine-Maritime et quatre années dans la Somme, et après plusieurs modifications du schéma vaccinal. En 2013, la couverture vaccinale était inférieure à celle calculée sur la période 2006-2009. Cependant, la diminution de l'incidence des infections graves causées par la souche de méningocoque B14 dans les zones de vaccination observée à partir de 2009-2010 a montré un impact favorable de la campagne de vaccination, bien que des cas sporadiques survenus chaque année entre 2010 et 2013 indiquaient que la souche persistait localement.
On constate que les meilleures couvertures vaccinales ont été atteintes chez les enfants âgés entre 11 et 18 ans. La campagne de vaccination en milieu scolaire s'est bien déroulée car il n'était pas nécessaire de prendre rendez-vous pour faire vacciner les élèves. Concernant le taux d'abandon entre la primovaccination et le rappel (important pour maintenir un niveau d'immunité protecteur), le rapport avance des hypothèses : le délai important entre les doses de primovaccination et le rappel (de 6 mois à plusieurs années en fonction de l'évolution du schéma vaccinal), le changement d'établissement scolaire et de centre de vaccination, compliquant la poursuite de la vaccination des enfants, le suivi plus difficile de la vaccination chez les personnes majeures, hors du système scolaire.
Conclusion
Après 7 ans de campagne de vaccination, le schéma vaccinal contraignant a concouru à l'obtention d'une couverture vaccinale plutôt faible (moins de la moitié de la population éligible a reçu un schéma vaccinal complet). La campagne de vaccination s'est poursuivie en 2013 avec le vaccin MenBvac® et en 2014 avec le nouveau vaccin, alors disponible, Bexsero®.
Référence
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