Médecine des voyages
La surveillance épidémiologique de la dengue et du chikungunya en France métropolitaine a été mise en place en juin 2006, alors qu'une épidémie de chikungunya sévissait à La Réunion, afin de prévenir l'introduction et la diffusion du virus en métropole. Elle repose sur la déclaration obligatoire des cas confirmés biologiquement.
La déclaration obligatoire a été complétée dès 2006 par un dispositif de signalement accéléré des cas suspects dans les départements métropolitains où le moustique vecteur, Aedes albopictus (ou moustique tigre), est implanté. L'objectif prioritaire de ce signalement est la détection précoce de tout cas suspect de dengue ou de chikungunya, afin de lutter contre ces maladies dans les départements où la présence du moustique vecteur rend leur dissémination possible.
En 2013, 17 départements étaient concernés : Alpes-Maritimes, Alpes-de-Haute-Provence, Var, Haute-Corse, Corse-du-Sud, Bouches-du-Rhône, Vaucluse, Gard, Hérault, Aude, Pyrénées Orientales, Haute-Garonne, Lot-et-Garonne, Drôme, Ardèche, Isère et Rhône. Le 4 septembre 2012, un particulier signale la présence d'un "moustique tigre" sur la commune de Pessac (toute personne peut en effet signaler la présence du moustique tigre sur le site Internet www.signalement-moustique.fr. Un réseau de surveillance renforcée est mis en place dans la zone concernée. Ce réseau confirme l'implantation du moustique et déclenche en 2013 le passage de la Gironde au niveau albopictus 0b. Un point de situation sur le "moustique tigre" en Gironde a été publié en avril 2014 par l'Agence régionale de santé de la région Aquitaine. Ce sont donc aujourd'hui 18 départements métropolitains qui sont concernés par la surveillance renforcée de la dengue et du chikungunya.
En 2014, seuls les cas suspects de dengue ou de chikungunya chez des personnes de retour de séjour en zone de circulation des virus (cas suspects importés) doivent être signalés.
Pour la période du 1er mai au 12 septembre 2014, 1 014 cas suspects de dengue ou de chikungunya ont été signalés (données de l'Institut de veille sanitaire). Parmi eux ont été confirmés :
- 117 cas importés de dengue ;
- 345 cas importés de chikungunya ;
- 5 cas importés co-infectés ;
- 2 cas autochtones de dengue.
Par rapport à l'année 2013, le nombre de cas de chikungunya importés est en forte augmentation, en rapport avec l'épidémie importante survenue dans les Antilles. Pour la dengue, il n'existe pas pour l'instant d'augmentation évidente des cas importés (188 cas confirmés fin novembre 2013, contre 117 cas confirmés au 12 septembre 2014). Pourtant, la réalité du risque de transmission de la maladie en métropole a été confirmée par la survenue cet été de trois cas autochtones de dengue en région PACA :
- Le 20 août 2014, un premier cas autochtone de dengue (transmission locale), de sérotype 1 a été confirmé dans le département du Var par le Centre National de Référence des arbovirus. La personne n'avait pas voyagé en zone de circulation de la dengue dans les 15 jours précédant l'apparition des symptômes. Il s'agit du premier cas autochtone de dengue en France métropolitaine en 2014.
- Le 11 septembre, un deuxième cas autochtone de dengue, de sérotype 2, a été confirmé dans le département du Var par le Centre National de Référence des arbovirus. Ce cas n'est pas lié au précédent car il est de sérotype différent.
- Le 19 septembre, un troisième cas autochtone de dengue a été confirmé à Aubagne, dans les Bouches-du-Rhône, sans lien avec les deux cas précédents.
Si la situation ne justifie pas pour l'instant le passage au niveau albopictus 3 (foyer de cas humains autochtones), les autorités sanitaires sont extrêmement vigilantes et ont renforcé la surveillance des cas suspects et des moustiques.
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