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Les professionnels de santé sont particulièrement exposés à certains risques infectieux, dont certains peuvent être prévenus par la vaccination, notamment la grippe, l'hépatite B, la varicelle, la rougeole, la coqueluche et la tuberculose. De plus, les soignants peuvent transmettre ces maladies infectieuses aux patients, avec des conséquences parfois graves pour ceux-ci, notamment dans les services accueillant des malades fragiles. Pour ces raisons, certaines vaccinations sont spécifiquement recommandées ou obligatoires pour le personnel soignant (1).
En matière de prévention des infections nosocomiales, la promotion de la vaccination des professionnels de santé est l'une des actions mises en œuvre pour assurer d'une manière plus globale la sécurité des soins dans le cadre de la lutte contre le risque infectieux en milieu de soins. La surveillance du statut vaccinal ou d'immunisation des professionnels de santé vis-à-vis de l'hépatite B, de la grippe, de la coqueluche ou de la rougeole vise à renforcer la prévention du risque de transmission d'une infection entre le soignant et le soigné. L'évaluation du programme national de prévention des infections nosocomiales (PROPIN) 2009-2013, qui regroupe l'ensemble des actions mises en œuvre dans ce programme, vient d'être communiquée.
La collecte des données pour l'évaluation du PROPIN 2009-2013 a reposé sur plusieurs sources : entretiens individuels ou collectifs, enquêtes dans trois régions (Aquitaine, Franche-Comté et Ile de France) et 33 établissements, bilan des données qualitatives des réseaux RAISIN (Réseau d'alerte, d'investigation et de surveillance des infections nosocomiales) et du tableau de bord des infections nosocomiales.
S'agissant de l'immunisation des professionnels de santé, la surveillance de la couverture vaccinale contre l'hépatite B, la grippe, la coqueluche et la rougeole était mise en œuvre dans 44 % seulement des établissements en 2011, alors que la valeur cible fixée est de 100 %. En 2012, ce taux progressait avec une disparité suivant les valences vaccinales. Concernant la vérification de l'immunisation contre le virus de l'hépatite B, et la vaccination contre la grippe, respectivement 80,4 % et 84,1 % des établissements avaient mis en œuvre de tels protocoles. En revanche, pour la coqueluche et la rougeole, les résultats restaient très médiocres : la surveillance de la couverture vaccinale passait respectivement en 2011 de 48 % et 50 % pour la rougeole et la coqueluche à 55 % pour chacune de ces valences vaccinales en 2012.
Suivant le type d'établissement, les données de surveillance de la couverture vaccinale montraient également des écarts, avec des retards marqués dans les ex-hôpitaux locaux et les centres de SSR (soins de suite et de réadaptation), alors que des résultats supérieurs étaient observés dans les Centres hospitalo-universitaires et les structures hospitalières publiques et privés de taille plus importante.
Il est à noter qu'aucune donnée concernant les professionnels de santé exerçant en secteur libéral ou dans les établissements médico-sociaux n'est disponible, ce qui souligne l'intérêt de disposer d'outils de surveillance couvrant l'ensemble des secteurs de soins et pouvant s'adapter aux réalités des différentes catégories d'établissements de santé et médico-sociaux.
Au total, l'évaluation du programme national de lutte contre les infections associées aux soins montre la nécessité de disposer d'outils d'analyse et de communication ayant une capacité d'information en temps réel, afin d'inscrire les actions de prévention dans l'ensemble du parcours de soins. Cette orientation est l'une des recommandations des membres du comité d'évaluation du PROPIN, afin d'optimiser le pilotage des programmes de lutte contre les infections associées aux soins.
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