Infographie réalisée par l'Anses (partielle, cf. infra pour la 2e partie sur les effets indésirables).
Les Français toujours adeptes des compléments alimentaires
En France, selon l'étude INCA 2 menée par l'Anses, environ un adulte sur cinq et un enfant sur dix consomment des compléments alimentaires. Un quart des adultes qui prennent ces produits le font tout au long de l'année (12 % des enfants). Deux tiers des consommateurs de compléments alimentaires sont des femmes. Ces chiffres sont stables depuis quelques années et le marché des compléments représente environ 1,3 milliards d'euros par an.
Parmi les raisons qui motivent la consommation de compléments alimentaires, on peut citer le contrôle du poids (15 % des achats), la beauté des cheveux (11 %), la lutte contre l'excès de cholestérol (10 %) ou la prévention de la fatigue (9 %).
Plus de 1 500 signalements d'effets indésirables liés aux compléments alimentaires
En 3 ans, le dispositif de nutrivigilance de l'Anses a collecté 1 565 signalements d'effets indésirables : 76 % concernent des compléments alimentaires, 16 % sont liés à l'ingestion de boissons énergisantes, le reste étant relatif à des aliments enrichis.
Les effets indésirables le plus souvent signalés touchent le foie (20 % des signalements), le système digestif (18 %), le système nerveux (12 %) et le cœur et les vaisseaux sanguins (10 %). Dans 16 % des cas, il s'agit de réactions allergiques suite à la prise d'un complément alimentaire :
Environ la moitié de ces signalements proviennent des professionnels de santé, par l'intermédiaire notamment des Centres régionaux de pharmacovigilance (CRPV, 20 %), des centres anti-poison et de toxicovigilance (CAPTV, 16 %), des hôpitaux (4 %), des pharmacies (3 %) et des médecins de ville (2 %). L'autre moitié (52 %) des signalements provenant des industriels qui commercialisent ces produits. Malheureusement, seules 33 % des déclarations sont suffisamment détaillées pour faire l'objet d'une analyse approfondie.
Sur ces déclarations, l'ANSES estime que l'imputabilité (probabilité que l'effet indésirable déclaré soit en lien avec la consommation d'un produit) est forte dans 47 % des cas.
Certains effets indésirables ont déclenché des évaluations par l'Anses
Pour 9 substances présentes dans les compléments alimentaires, la notification d'effets indésirables a déclenché un processus d'évaluation scientifique de la part de l'Anses, avec communication d'un avis officiel sur la toxicité et le bon usage de certaines substances. Par exemple, à propos des boissons énergisantes, de la lutéine, de la zéaxanthine, de la p-synéphrine, de la levure de riz rouge, mais également des boissons destinées aux nourrissons de moins d'un an, autres que le lait maternel et ses substituts.
L'ANSES s'inquiète des risques encourus par les femmes enceintes et les sportifs
Depuis plusieurs mois, l'Anses sollicite les professionnels de santé et les industriels pour qu'il signale tout effet indésirable de compléments alimentaires chez les femmes enceintes et les sportifs. La consommation de compléments alimentaires est fortement déconseillée pendant la grossesse en l'absence de données sur leur toxicité chez le fœtus. Par ailleurs, les sportifs sont fréquemment de gros consommateurs de compléments alimentaires pour lutter contre la fatigue et améliorer leurs performances. Ces deux groupes sont donc particulièrement exposés aux effets potentiellement toxiques de ces substances.
L'Anses communiquera les résultats de cette veille particulière au cours de l'année 2015.
Rappel des conseils de bon usage en matière de compléments alimentaires
L'Anses rappelle aux consommateurs que les compléments alimentaires ne sont pas anodins. Leur consommation ne doit pas se substituer à une alimentation équilibrée et diversifiée et devrait être assortie d'un conseil personnalisé auprès d'un professionnel de santé. Par ailleurs, elle recommande de respecter les consignes présentes sur l'étiquetage et d'être très vigilant vis-à-vis des produits mis en avant pour des propriétés "miracles" ou encore vendus en-dehors des circuits traditionnels, notamment par internet.
Pour en savoir plus :
La nutrivigilance, un dispositif au service de la sécurité du consommateur, Anses, octobre 2014 (source de l'infographie de l'Anses illustrant cet article : cliquez ici).
Sources
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