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Depuis sa commercialisation, le vaccin anti-HPV (papillomavirus humain), comme d'autres vaccins, a été soupçonné en plusieurs occasions de provoquer des maladies démyélinisantes, dont la sclérose en plaques. En France, le cas d'une jeune fille tombée malade dans les suites de sa vaccination a particulièrement attiré l'attention.
Les affections démyélinisantes ont un mécanisme immunologique, et on peut légitimement s'interroger sur la responsabilité éventuelle d'une vaccination dans leur déclenchement. Une attention particulière leur est ainsi portée tout au long du processus d'élaboration et d'expérimentation d'un vaccin, mais c'est surtout après la commercialisation, lorsque le vaccin commence à être très largement utilisé, que les observations deviennent significatives. En effet, les affections démyélinisantes restant des événements rares, il faut comparer des effectifs très importants de sujets vaccinés et non vaccinés pour espérer mettre en évidence des différences entre les deux groupes. L'étude dont les résultats viennent d'être publiés dans le JAMA est la plus importante menée à ce jour. Réalisée au Danemark et en Suède, elle a porté sur 3 983 824 jeunes-filles et femmes âgées de 10 à 44 ans, parmi lesquelles 789 082 ont reçu un total de 1 927 581 doses de vaccin tétravalent (Gardasil), le plus largement utilisé dans les deux pays de l'étude (99 % des vaccinations anti-HPV) ; 467 812 femmes ont reçu 4 doses de ce vaccin. Dans le groupe vacciné, les auteurs ont compté les cas de sclérose en plaques et des autres maladies démyélinisantes apparus dans un délai de 2 ans après la dernière vaccination, période durant laquelle on considère que le vaccin pourrait avoir une responsabilité. La conclusion de leur observation est que la vaccination n'a pas entraîné d'augmentation de la fréquence de ces pathologies.
Quelques limitations de l'étude sont soulignées. En particulier, le rôle éventuel de l'origine ethnique, du style et du niveau de vie ou de facteurs familiaux n'est pas examiné. D'autre part, les auteurs ont pris en compte la date de diagnostic des cas de maladie démyélinisante et non pas la date d'apparition, parfois inconnue ; si ce biais fait "perdre" certains cas, non diagnostiqués dans la période d'observation des deux ans, il doit en faire prendre en compte d'autres en proportion équivalente.
Il reste que, après celles dont Mesvaccins.net a déjà rendu compte (actualités des 14 avril 2014, 18 avril 2014, 4 novembre 2014 et 10 novembre 2014), les constatations en faveur de l'innocuité du vaccin anti-HPV se font de plus en plus nombreuses.
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