Utilisés à tort, ils deviendront moins forts !

Si on les utilise à tort, ils deviendront moins forts ! Mais de qui parle-t-on ? Des antibiotiques, bien sûr ! C’est avec ce slogan que l’Assurance maladie a choisi de lancer une nouvelle campagne pour limiter la prescription de ces médicaments, huit ans après « Les antibiotiques, c’est pas automatique ! »

La première campagne lancée en 2002 pour sensibiliser les patients sur l’usage excessif des antibiotiques a été efficace – 40 millions de prescriptions inutiles ont été évitées, soit l’équivalent d’un hiver de prescription. Cependant, depuis 2007, la tendance est à la reprise de la consommation. Une hausse des prescriptions d'antibiotiques a particulièrement marqué l’hiver 2009, notamment chez les patients adultes, peut-être en lien avec la grippe H1N1.

Les antibiotiques sont des médicaments qui agissent sur les bactéries, donc destinés à traiter des infections bactériennes. Ils n’agissent pas sur les virus. Or, l'origine des infections les plus fréquemment observées en hiver (bronchites, rhinopharyngites et angines) est le plus souvent virale. La prescription d’antibiotiques est donc inutile dans ces cas-là.

Cette nouvelle campagne vise surtout à sensibiliser sur le risque d’apparition de résistance. En effet, les bactéries sont capables de s’adapter rapidement aux antibiotiques. On parle alors de résistance aux antibiotiques. Conséquence directe, les antibiotiques deviennent moins efficaces, voire inefficaces. Chaque année en Europe, 25.000 personnes meurent d’une infection liée à des bactéries multirésistantes qui n’a pu être traitée faute d’antibiotiques efficaces. Le risque d’apparition de résistance augmente si les antibiotiques sont trop souvent utilisés et de façon injustifiée. C’est pourquoi « Si on les utilise à tort, les antibiotiques deviendront moins forts !»

Source : Dossier de presse de l'Assurance maladie, mai 2010.