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Traitements par quinolones/fluoroquinolones : persistance des signalements d'effets indésirables

Les signalements d'effets indésirables liés à la prise de quinolones et de fluoroquinolones persistant, l'ANSM rappelle aux professionnels de santé les risques liés à ces antibiotiques et les mesures permettant de minimiser leur survenue. 

Les principaux effets secondaires associés à cette classe d'antibiotiques sont les tendinopathies, les troubles du rythme cardiaque, les neuropathies périphériques et les réactions de photosensibilité.

Les précautions d'emploi visant à réduire ces risques doivent être communiquées aux patients lors de la prescription et de la délivrance. 
Une consultation médicale doit leur être recommandée dans les plus brefs délais
en présence de symptômes évocateurs.
David Paitraud 19 octobre 2015, modifié le 17 février 2017 Image d'une montre4 minutes icon 4 commentaires
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Structure de l'ADN gyrase, cible des quinolones, complexée à un segment d'ADN et à deux molécules de ciprofloxacine (en vert), un antibiotique de la famille des fluoroquinolones (illustration @Fdardel, sur Wikimedia).

Structure de l'ADN gyrase, cible des quinolones, complexée à un segment d'ADN et à deux molécules de ciprofloxacine (en vert), un antibiotique de la famille des fluoroquinolones (illustration @Fdardel, sur Wikimedia).


Devant la persistance des signalements d'effets indésirables associés au traitement par quinolones/fluoroquinolones, l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a publié une mise au point où elle rappelle les risques liés à la prise de ces antibiotiques et les mesures permettant de minimiser leur survenue. 

Des effets indésirables communs, des fréquences variables
Les quinolones présentent un profil de sécurité caractérisé, avec des effets indésirables identifiés et mentionnés dans les résumés des caractéristiques du produit (RCP) et les notices des médicaments concernés, auxquels il convient de se référer dans tous les cas.

Les principaux sont :
  • tendinopathie,
  • troubles du rythme cardiaque et allongement de l'intervalle QT,
  • neuropathie périphérique,
  • photosensibilité,
  • troubles de la vision : l'association entre la prise de quinolones et la survenue de décollement rétinien est en cours d'évaluation au niveau européen notamment suite aux résultats d'une étude pharmacoépidémiologique récente menée par l'ANSM à partir des données de l'assurance maladie.

Leur fréquence de survenue peut varier entre les différentes quinolones.
Certains patients sont plus à risque de tendinopathie, comme : 
  • les personnes âgées, 
  • en cas de traitement par corticothérapie, 
  • en cas d'activité sportive intense,
  • lors de la reprise de la marche après un alitement prolongé. 

D'autres effets indésirables dont certains spécifiques à des quinolones peuvent survenir, notamment parfois en cas de prédisposition :
  • convulsions,
  • manifestations neuropsychiques pouvant dans de rares cas conduire à des suicides parfois même après une prise,
  • réactions cutanées bulleuses graves,
  • aggravation d'une myasthénie,
  • effets hépatiques,
  • troubles de la glycémie,
  • réactions d'hémolyse en cas de déficit en glucose-6-phosphate déshydrogénase (G6PD).
 
Le repérage des symptômes pour une prise en charge rapide
Les patients auxquels est délivré un traitement par quinolone, quelle que soit la durée, doivent être informés des signes d'alerte évoquant un effet indésirable et devant conduire à une consultation médicale :
  • une douleur pendant ou après l'effort ou des signes d'inflammation au tendon peuvent être les signes d'une tendinopathie. Tous les tendons peuvent être atteints (épaule, coude, genoux hanche…) avec une fréquence plus élevée pour le tendon d'Achille (cheville). La tendinopathie peut survenir dès les premières 48 heures de traitement et jusqu'à plusieurs mois après l'arrêt du traitement ;
  • des palpitations ou des sensations de battements du coeur irréguliers ou rapides peuvent traduire un trouble du rythme cardiaque (allongement de l'intervalle QT). Dans ce cas, un électrocardiogramme de contrôle pourra être prescrit ;
  • une sensation de brûlure, de fourmillements, de picotements, de douleurs ou encore d'engourdissements, notamment au niveau des mains ou des pieds traduisent une neuropathie périphérique. Ces troubles peuvent survenir rapidement après le début du traitement. Le traitement par quinolones doit être arrêté afin d'éviter que ces symptômes ne deviennent irréversibles.

Lors de chaque prescription ou délivrance d'un traitement par quinolones, les patients doivent par ailleurs être alertés sur le risque de photosensibilité et sur les mesures de prévention à adopter pendant et après le traitement :
  • éviter de s'exposer au soleil ou aux rayonnements UV et toujours porter un vêtement pour se protéger de toute exposition directe importante au soleil pendant toute la durée du traitement et quelques jours suivant l'arrêt ;
  • ne pas s'exposer aux rayonnements UV en solarium ou cabines de bronzage.

Conseils aux patients : consulter le médecin dans les plus brefs délais
Quel que soit l'effet indésirable, il est toujours recommandé aux patients de consulter le médecin prescripteur dans les plus brefs délais.

En effet, la décision d'arrêter le traitement doit être prise après avis médical. Le cas échéant, la majorité des effets secondaires est réversible à l'arrêt du traitement et l'arrêt précoce du traitement permet de limiter les complications.

La survenue d'un effet secondaire associé à un traitement par quinolones devra toujours être notifiée lors d'un traitement antibiotique ultérieur, afin d'éviter le recours à cette classe de médicaments antibiotiques.

Pour aller plus loin
Profil de sécurité des quinolones administrées par voie générale - Point d'Information (ANSM, 15 octobre 2015)
Spécialités contenant des quinones par voie systémique commercialisées en France (ANSM, 15 octobre 2015)
Questions/réponses : Profil de sécurité d'emploi des quinones administrées par voie générale (ANSM, 15 octobre 2015)
Mise au point sur le bon usage des fluoroquinolones chez l'adulte (SPILF, 27 mai 2015)
 

Commentaires

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Jean Charles Il y a 8 ans 0 commentaire associé
Je confirme, cet antibiotique est d'une extrême toxicité notamment sur les tendons. Prescrit pour une prostatite chronique, je me suis retrouvé avec des tendinopathies généralisées aux quatre membres, des douleurs insupportables pendant des années et une mise en invalidité précoce. Je suis aujourd'hui encore handicapé depuis bientôt 8 ans. Un conseil, quelque soit la raison, ne prenez jamais cet antibiotique car vous jouez à la roulette russe et quand vous perdez, vous perdez très gros.
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