Médicaments à base de pholcodine, délivrance sur prescription médicale obligatoire

Suite à la publication de données suggérant un lien entre la prise de pholcodine et la survenue d'accidents allergiques observés durant les anesthésies utilisant des curares, l'Afssaps (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé) a décidé de modifier les conditions de prescription et de délivrance des médicaments contenant de la pholcodine.

L'arrêté publié au Journal officiel du 28 avril  a mis fin aux exonérations dont bénéficiait la pholcodine au titre de la réglementation des substances vénéneuses. La pholcodine est désormais inscrite sur la liste I des substances vénéneuses et la délivrance des médicaments qui en contiennent est soumise à prescription médicale obligatoire.
La notice et l'étiquetage des médicaments concernés (23 spécialités en France) seront modifiés ultérieurement. En raison de ce risque potentiel de sensibilité croisée entre la pholcodine et les curares, l'Afssaps a initié une procédure européenne de réévaluation du bénéfice/risque des médicaments à base de pholcodine, dont les conclusions sont attendues pour juillet 2011.

L'Afssaps recommande de ne prescrire des médicaments contenant de la pholcodine qu'en l'absence d'alternative thérapeutique. L'Afssaps invite les professionnels de santé à consulter la mise au point publiée en octobre 2010 sur la prise en charge de la toux chez l'enfant de moins de 2 ans.
Il est par ailleurs rappelé qu'une toux passagère est le plus souvent liée à une infection respiratoire virale et qu'elle guérit spontanément. Sa persistance au-delà de 5 jours nécessite une consultation médicale. Le patient doit avoir une bonne hydratation et éviter l'exposition au tabac.

Afin d'éviter tout report injustifié sur les autres dérivés opiacés antitussifs (codéine, dextrométhorphane et noscapine), il est recommandé de rappeler aux patients d'éviter l'automédication abusive, notamment devant une toux productive, qui doit être respectée.