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Erythropoïétines recombinantes humaines : risque de réactions cutanées sévères

Des cas de réactions cutanées sévères ont été rapportés chez des patients traités par des érythropoïétines recombinantes humaines. Certains de ces patients sont décédés après avoir développé un syndrome de Stevens-Johnson (SSJ) ou un syndrome de Lyell (SL) (nécrolyse épidermique toxique).
Ces réactions ont été plus sévères avec les érythropoïétines recombinantes humaines à longue durée d’action.

Le risque de réactions cutanées sévères est considéré comme un effet de classe, et concerne l'ensemble des érythropoïétines recombinantes humaines actuellement disponibles sur le marché : 

Suite à ce signal de pharmacovigilance, il est recommandé d'informer les patients des signes cliniques évoquant une réaction cutanée sévère, tels qu'une éruption cutanée étendue avec rougeurs et des bulles au niveau de la peau de le muqueuse buccale.

En présence de ces signes, une consultation médicale en urgence s'impose et le traitement par époétine doit être interrompu définitivement.
David Paitraud 25 septembre 2017 Image d'une montre3 minutes icon Ajouter un commentaire
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Structure 3D de l'érythopoïétine (illustration).

Structure 3D de l'érythopoïétine (illustration).


Survenue de réactions cutanées sévères : un effet de classe des érythropoïétines recombinantes humaines
De nouvelles données de pharmacovigilance ont mis en évidence un risque de réactions cutanées sévères associé aux érythropoïétines recombinantes humaines.

Ces réactions cutanées sévères sont considérées comme un effet de classe de toutes les érythropoïétines recombinantes humaines. Elles concernent par conséquent l'ensemble des époétines actuellement commercialisées en France : 

Une mise à jour des documents d'information de ces médicaments (Résumé des caractérisqtiques du produit [RCP] et notice) est en cours afin de mentionner ce nouvel effet indésirable

Jusqu'à présent, les RCP de ces spécialités mentionnaient des effets indésirables cutanés de type rash/érythème ou urticaire (ARANESP, BINOCRIT, EPORATIO, EPREX, RETACRIT), fréquents mais sans notion de gravité.

Seul le RCP de MIRCERA mentionne le risque rare d'éruption maculopapuleuse et de syndrome de Stevens-Johnson/nécrolyse épidermique toxique (selon des notifications faites après la commercialisation de ce médicament).

Des réactions plus sévères avec les érythropoïétines de longue durée d'action 
Parmi les patients ayant développé ce type d'événement indésirable, des cas de syndrome de Stevens-Johnson (SSJ) et de syndrome de Lyell (SL) (nécrolyse épidermique toxique) ont été rapportés dont certains ont été fatals.

Des réactions cutanées à type de bulles et d'exfoliation ont également été notifiées. 

Selon une analyse des données de pharmacovigilance conduite pour tous les produits contenant des érythropoïétines recombinantes humaines, les réactions les plus sévères ont été rapportées avec les époétines de longue durée d'action et ont inclus des cas avec dechallenge positif (effet indésirable disparaissant à l'arrêt du traitement), et rechallenge positif (effet indésirable réapparaissant à la ré-administration du traitement).

A ce jour, aucun élément ne permet de déterminer la fréquence de ces réactions cutanées sévères, mais leur survenue est très rare.

Informer les patients et les former à reconnaître les signes d'alarme
Dans un courrier adressé à l'ensemble des professionnels de santé, les laboratoires commercialisant ces médicaments mettent en garde contre ce risque de réaction cutanée grave.

Il est recommandé aux prescripteurs : 
  • d'informer les patients sur ce risque d'événements indésirables ;
  • de décrire les signes et symptômes évocateurs des réactions cutanées sévères afin de faciliter leur reconnaissance par les patients :
    • éruption cutanée étendue avec rougeurs, bulles au niveau de la peau et de la muqueuse buccale, des yeux, du nez, de la gorge, ou des parties génitales, 
    • précédée par des symptômes pseudo-grippaux incluant fièvre, fatigue, douleurs musculaires et articulaires. 
    • exfoliation et desquamation de la peau atteinte semblable à une brûlure sévère.
En présence de signes évocateurs, les patients doivent contacter immédiatement leur médecin et arrêter le traitement par époétine recombinante humaine.

Arrêt définitif des époétines
L'arrêt du traitement est alors définitif.
Le traitement par érythropoïétine recombinante humaine ne doit jamais être réinstauré chez un patient ayant présenté des réactions cutanées sévères tels qu'un SSJ ou un SL imputables à l'utilisation d'une érythropoïétine recombinante humaine.

Pour aller plus loin
Epoétines recombinantes humaines : Nouvelles mises en garde sur des réactions cutanées sévères (ANSM, 22 septembre 2017)

Lettre aux professionnels de santé (sur le site de l'ANSM, 22 septembre 2017)

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