#Santé publique #COVID-19

COVID-19 : le retour de la chloroquine ?

Les caractéristiques de l'épidémie COVID-19 évoluent si vite que les positions des experts doivent s'y adapter, parfois en renonçant à des choix thérapeutiques ou de santé publique préexistants ou, à l'inverse, en révisant leurs premiers avis négatifs. C'est aujourd'hui la chloroquine qui semble faire son retour. Le Dr François Trémolières, anciennement infectiologue réanimateur à l'hôpital Claude-Bernard et membre du Comité scientifique de VIDAL Recos, a décrypté pour VIDAL les premiers résultats obtenus.  
Patricia Thelliez 19 mars 2020, modifié le 04 juin 2020 Image d'une montre3 minutes icon 78 commentaires
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Un antiparasitaire qui est aussi un antiviral

Un antiparasitaire qui est aussi un antiviral


La recherche d'un traitement efficace contre le SARS-CoV2 a un double objectif, accélérer la guérison des malades et diminuer la durée du portage viral de façon à limiter la transmission.
Par ailleurs, le repositionnement médicamenteux, c'est-à-dire l'emploi d'une molécule déjà commercialisée et utilisée dans d'autres indications, permet d'économiser beaucoup de temps puisque l'on connaît déjà l'effet de certaines posologies, les interactions médicamenteuses, la tolérance, etc.

L'intérêt du repositionnement médicamenteux
Pour exemple, la piste suivie avec l'association anti-VIH lopinavir/ritonavir (KALETRA et génériques) obéit à cette stratégie, même si article publié dans le New England Journal of Medicine du 19 mars ne conclut pas à un résultat clinique très favorable.
Une autre molécule a déjà été citée comme une piste intéressante au début de l'épidémie COVID-19 : la chloroquine. Toutefois, la rareté des données disponibles l'a, de prime abord, écartée des choix des autorités françaises. Le recours à cet antipaludéen (qui avait déjà été repositionné il y de nombreuses années dans le traitement de maladies auto-immunes) pourrait tout de même avoir lieu, à la lueur des premiers résultats obtenus à l'Institut hospitalo-universitaire (IHU) Méditerranée Infection de Marseille.

Pourquoi étudier cette molécule contre le SARS-CoV-2 ?
Ces premiers résultats sont en cours de publication, mais il est utile de les commenter rapidement, car ils sont déjà fortement médiatisés !
L'équipe du Pr Didier Raoult qui a mené une étude, que l'on pourrait qualifier de pilote, s'est appuyée sur le fait que la chloroquine exerce in vitro une inhibition de la croissance du SRAS-CoV-2 et sur les résultats d'un essai chinois ayant porté sur des malades infectés qui a montré des bénéfices à la fois cliniques et sur la clairance virale. De plus, l'IHU Méditerranée Infection de Marseille a une grande et longue expérience d'un dérivé de la chloroquine, mieux toléré, l'hydroxychloroquine.  

Des premiers résultats remarquables
Ces spécialistes ont donc cherché à savoir quel pouvait être l'effet de l'hydroxychloroquine sur la charge virale de patients infectés par le SARS-CoV-2, dans le cadre d'une étude préliminaire ayant inclus 36 patients : 20 recevant de l'hydroxychloroquine et 16 un traitement de support des symptômes (groupe témoin). Six malades du groupe hydroxychloroquine ont aussi reçu en association un antibiotique, l'azithromycine.  
 
S'il est clair, pour le Dr Trémolières, que les résultats en cours de publication doivent être considérés avec réserve, ils n'en sont pas moins remarquables. En effet, la guérison virologique (déterminée par une PCR nasopharyngée négative) est constatée, à J6 après l'inclusion, chez :
  • 12,5 % des patients du groupe témoin,
  • 57,1 % des patients du groupe chloroquine seule,
  • 100 % des patients du groupe chloroquine-azithromycine.

Certes, le dernier groupe ne comporte que six patients et "on ne peut encore considérer qu'une démonstration soit faite".
Bien évidemment ces premières données, si prometteuses soient-elles, doivent être confirmées par des études de plus grande ampleur, mais elles sont suffisamment inédites pour être rapportées et commentées. Quant à la corrélation avec un effet clinique favorable, "elle n'est pour l'instant pas faite du tout".

Propos recueillis par Patricia Thelliez
Sources

Commentaires

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Fonzylane 43 Il y a 4 ans 0 commentaire associé
Merci au docteur François Trémoliéres pour cet article clair et assez synthétique pour que la simple patiente que je suis comprenne les débats actuels . Trouvera t'on un jour un anti viral contre le virus politique qui nuit à la bonne circulation de l 'information scientifique dans les cerveaux? Immense reconnaissance pour le corps médical !
GGN Il y a 4 ans 0 commentaire associé
Le temps nous est compté
Chebasca Il y a 4 ans 0 commentaire associé
Et pourquoi pas, de toute façon au point où nous en sommes de cette infection du covid 19( plus de 1500 morts par jour autant essayer en prenant bien sur toutes les précautions nécessaires quant au effets secondaires de la chloroquine
Chanal generaliste Il y a 4 ans 0 commentaire associé
Enfin le protocole du Pr Raoult est lancé toujours avec les réticences du conseil scientifique.Quelle honte , démission de ce conseil incompétent et foncer sur le plaquenil .
U Il y a 4 ans 0 commentaire associé
Merci Vidal
Zeus262 Il y a 4 ans 0 commentaire associé
Ici à La REUNION lors des épidémies de chikungugna , un médecin libéral du Sud sauvage (Saint Philippe) avait déja alerté sur l'éfficacité des dérivés de la quinine. Pour l'heure et malgré l'épidemie de DENGUE en cours , l'ARS ne préconise RIEN !
sam Il y a 4 ans 0 commentaire associé
les resultats obtenus sont tres encourageants mais encore faudrait il obtenir 100% de guerison sur une plus grande population d'etude.
Tandoy Il y a 4 ans 0 commentaire associé
Rebonjour, Je n'avais pas voulu parler de mes titres. Je dois juste préciser que je suis Pharmacien Biologiste, et j'espère futur médecin. Je suis actuellement en TCM2. J'ai voulu devenir médecin en sus pour faire de l'humanitaire. Je voudrai encore aider les pauvres et les nécessiteux surtout dans la région ou je suis.( Comores et Madagascar).
Tandoy Il y a 4 ans 0 commentaire associé
Bonjour, Par expérience j'avais constate une action très interessante de la Nivaquine ( Chloroquine) sur la dengue, sur le chikungunya et sur le plasmodium malgré les résistances de plus en plus élevées du falciparum. Je pense que cela pourrait un bon remède contre le COVID 19. En tout cas on peut essayer. Bien sur, la chloroquine a beaucoup d'effets secondaires, mais je pense qu'ils seront faciles a contrôler chez les patients hospitalises sous le contrôle direct de son médecin specialiste. Parallelement il faudrait continuer les essais. On pourrait déjà commencer á traiter les patients a risques.
youen Il y a 4 ans 0 commentaire associé
C'est quant même rassurant Merci
benomoselle Il y a 4 ans 0 commentaire associé
Qu'est-ce qui est prioritaire ? Laisser les patients s'accumuler à l'entrée des services de réa. comme en Italie (la courbe statistique française prend dangereusement le même chemin - même si le seuil critique est plus élevé qu'en Italie) ou Essayer à tout prix de libérer ces services d'urgences en utilisant un médicament (en vente libre jusqu'en janvier 2020 semble-t-il), utilisé massivement en Corée du Sud, testé cliniquement en France (certes à petite échelle). Il y a des moments graves où le jugement devrait être exercé avec discernement et pondération.
Chanal generaliste Il y a 4 ans 0 commentaire associé
Je vois que vous n’avez pas publier mon commentaire de ce jour , bien dommage mais le plaquenil est en route et bravo au Pr Raoult
berny43 Il y a 4 ans 0 commentaire associé
attention, les porteurs d'une insuffisance erythrocytaire en G6PD ne peuvent pas prendre d'anti paludéen : risque d'hémolyse grave. Pourquoi ne pas le préciser dans l'article.
Mimi83520 Il y a 4 ans 0 commentaire associé
Je prends de l'Hexaquine chaque jour... (pour les crampes) cela a-t-il une influence quelconque sur une éventuelle contagion du Covid19 ??
rach17 Il y a 4 ans 0 commentaire associé
attention, une précision sur les test de dépistage PCR , il n'ont pas une determination à 100 % et loin de la, des faux négatifs sonr évalués à près de 30 %, la clinique prime associé à la notion de contact , puis un exalen scan thoracique qui est plus sensible et fiable ..... il existe meme des signes intéressant en échographie thoracique. je trouve que les résultats du Plaquenil +azythromicine sont interessant et a ne pas enterrer trop tôt, bon courage à tous et restez confiné pour le bien de tous meme si c'est encore tres mal organisé
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