Pour réduire les risques d'erreurs, les pharmaciens hospitaliers transmettent aux équipes soignantes toutes les informations utiles au bon usage des médicaments importés et de ceux à usage vétérinaire (illustration).
L'épidémie de COVID-19 et l'augmentation rapide et simultanée de cas graves nécessitant une hospitalisation créent une instabilité du marché pharmaceutique touchant en particulier les médicaments utilisés dans les services de réanimation.
Pour pallier ces tensions d'approvisionnement et permettre la continuité des soins, plusieurs mesures sont mises en place en France, sous la responsabilité de l'ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé) :
- engagement des industriels à augmenter leur capacité de production,
- dispositif d'importation de spécialités à partir des marchés étrangers,
- dispositif exceptionnel d'utilisation de médicaments à usage vétérinaire, en cas de rupture d'approvisionnement des spécialités à usage humain.
Un risque accru d'erreurs médicamenteuses
La mise à disposition de ces spécialités étrangères ou vétérinaires, conjuguée à la surcharge d'activité dans les services de réanimation, majore le risque d'erreur médicamenteuse.
En effet, qu'il s'agisse de spécialités importées ou de spécialités à usage vétérinaire utilisées en médecine humaine, ces médicaments peuvent présenter des différences et des spécificités par rapport aux médicaments habituellement utilisés :
- présentation (forme pharmaceutique, conditionnement),
- étiquetage en langue étrangère,
- dosage, expression du dosage, quantité de principe actif par unité de conditionnement,
- modalités de reconstitution et d'administration.
Organisation renforcée pour éviter les erreurs médicamenteuses : de la PUI au service de réanimation
L'ANSM appelle les professionnels de santé à accroître leur vigilance, en particulier s'ils dispensent ou utilisent des spécialités autres que les spécialités habituelles.
Dans chaque établissement de santé, elle demande aux pharmaciens de PUI (pharmacie à usage intérieur) de partager les conditions et précautions particulières d'utilisation de ces médicaments avec les équipes soignantes, et particulièrement avec les équipes de réanimation.
Spécialités importées : des fiches explicatives en français validées par l'ANSM
Pour accompagner les pharmaciens hospitaliers, l'ANSM prévoit la mise à disposition de fiches explicatives standardisées accompagnant les boîtes mises à disposition dans les hôpitaux.
Ces fiches mettront en exergue les principales différences entre le médicament français et celui importé afin de couvrir les risques les plus graves d'erreurs médicamenteuses.
Elles doivent être transmises dans les services de réanimation et rester disponibles pour le personnel soignant utilisant ces médicaments.
Pour les médicaments vétérinaires, les professionnels de santé peuvent s'appuyer sur la liste de l'ANSM et les rapports d'évaluation de ces spécialités (cf. notre article du 3 avril actualisé le 6 avril 2020)
Pour aller plus loin
COVID-19 et médicaments importés : attention au risque d'erreurs médicamenteuses - Point d'information (ANSM, 3 avril 2020)
Dossier COVID-19 - Informations de sécurité et recommandations face au COVID-19 (ANSM)
Sur VIDAL.fr
COVID-19 : recours possible à certains médicaments vétérinaires pour la médecine humaine (3 avril, actualisé le 6 avril 2020)
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