L'objectif d'une injection de rappel serait de booster la réponse immunitaire conférée par la primo-vaccination (illustration).
Résumé :
Lors de son allocution du 12 juillet 2021, le président de la République Emmanuel Macron avait annoncé l'ouverture, dès le mois de septembre, de créneaux de vaccination pour une dose de rappel, chez les personnes ayant reçu un schéma vaccinal complet dès le début de la campagne vaccinale en France (janvier et février 2021). Ces personnes correspondent à une population âgée et vulnérable, à risque plus élevé de développer une forme grave de COVID-19, et pour laquelle la protection immunitaire conférée par le vaccin pourrait diminuer plus rapidement au cours du temps.
L'avis de la Haute Autorité de Santé (HAS) émis le 15 juillet 2021 fait écho à ces décisions tout en nuançant l'intérêt d'une dose de rappel en population générale.
Pour la HAS, il n'y pas d'argument à ce jour pour recommander une dose de rappel visant à booster la protection contre le SARS-CoV-2 chez les personnes ayant bénéficié d'un schéma vaccinal complet, et ce quel que soit le vaccin utilisé.
La HAS souhaite disposer de données supplémentaires pour évaluer l'intérêt d'un schéma vaccinal à 2 doses ou 1 dose (selon le vaccin) + 1 dose de rappel en population générale.
Le 12 juillet 2021, le président de la République Emmanuel Macron annonçait l'ouverture de créneaux spécifiques, à partir de septembre, pour l'administration d'une injection de rappel dans le cadre de la vaccination contre la COVID-19. Ces créneaux devaient s'adresser dans un premier temps aux personnes primovaccinées en priorité en début de campagne vaccinale (janvier et février 2021), qui représentent une population âgée à risque élevé de forme grave de COVID-19.Lors de son allocution du 12 juillet 2021, le président de la République Emmanuel Macron avait annoncé l'ouverture, dès le mois de septembre, de créneaux de vaccination pour une dose de rappel, chez les personnes ayant reçu un schéma vaccinal complet dès le début de la campagne vaccinale en France (janvier et février 2021). Ces personnes correspondent à une population âgée et vulnérable, à risque plus élevé de développer une forme grave de COVID-19, et pour laquelle la protection immunitaire conférée par le vaccin pourrait diminuer plus rapidement au cours du temps.
L'avis de la Haute Autorité de Santé (HAS) émis le 15 juillet 2021 fait écho à ces décisions tout en nuançant l'intérêt d'une dose de rappel en population générale.
Pour la HAS, il n'y pas d'argument à ce jour pour recommander une dose de rappel visant à booster la protection contre le SARS-CoV-2 chez les personnes ayant bénéficié d'un schéma vaccinal complet, et ce quel que soit le vaccin utilisé.
La HAS souhaite disposer de données supplémentaires pour évaluer l'intérêt d'un schéma vaccinal à 2 doses ou 1 dose (selon le vaccin) + 1 dose de rappel en population générale.
Cette annonce s'appuyait sur les avis du Comité d'orientation de la stratégie vaccinale (COSV) d'une part (cf. Encadré 1), et du Conseil scientifique (CS) d'autre part (cf. Encadré 2), afin d'anticiper une éventuelle baisse de l'efficacité vaccinale dans les populations les plus fragiles.
Encadré 1 - Extrait de l'avis du COSV (30 avril 2021, actualisé le 11 mai 2021)
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Encadré 2 - Extrait de l'avis du CS (6 juillet 2021, actualisé le 8 juillet 2021)
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Se posant la question de l'intérêt d'étendre ce schéma vaccinal (primovaccination à 2 doses ou 1 dose selon le vaccin utilisé + dose de rappel) en population générale, la Direction générale de la Santé (DGS) a saisi la Haute Autorité de Santé (HAS) pour se prononcer sur ce point. En réponse à cette question, la HAS a émis un avis le 15 juillet 2021.
Données disponibles sur la durée de protection conférée par le vaccin
L'objectif d'une injection de rappel serait de booster la réponse immunitaire conférée par la primo-vaccination. Dans son avis du 6 juillet 2021, le CS relève en effet que "des premières études montrent une baisse du niveau des anticorps plus précoce dans la population des sujets âgés ou immunodéprimés".
Pour le CS, la proposition d'une dose de rappel apparaît "raisonnable" pour anticiper l'impact d'une nouvelle vague épidémique sur le système de soins et anticiper un possible échappement immunitaire, en particulier si un nouveau variant venait à émerger.
Une persistance des anticorps neutralisants pendant au moins 6 mois
Dans son avis du 15 juillet 2021, la HAS reconnaît que la durée de persistance des anticorps neutralisants (anticorps issus de la vaccination, qui protègent contre l'infection à SARS-CoV-2) n'est pas déterminée précisément, mais selon les résultats des essais cliniques, des taux élevés d'anticorps neutralisants persistent au moins 6 mois après la vaccination.
Mais des données encore limitées quant à la durée de protection
Bien qu'il soit établi que les anticorps neutralisants protègent effectivement contre l'infection par le SARS-CoV-2, la HAS souligne cependant qu'il n'est pas possible à ce jour d'établir une corrélation entre la présence de ces anticorps et le niveau de protection. Autrement dit, la persistance des anticorps neutralisant ne permet pas à elle seule de conclure à la persistance d'une protection suffisante au cours du temps.
Des modélisations suggèrent une persistance de la protection contre les formes graves supérieure à 6 mois et jusqu'à plusieurs années, sauf dans certaines populations telles que les personnes âgées ou les immunodéprimés pour lesquelles une décroissance plus rapide de ces anticorps pourraient être observée.
Pour la HAS, la dose de rappel ne se justifie pas en population générale, à ce jour
Étant donné le contexte épidémiologique actuel, dominé désormais par le variant delta (contre lequel les vaccins actuels sont efficaces) et les données encore restreintes pour évaluer la persistance de la protection vaccinale, la HAS estime qu'il n‘y a pas lieu pour le moment de proposer une dose de rappel en population générale, chez les personnes ayant terminé leur cycle vaccinal (à 1 ou 2 doses selon le vaccin), quel que soit le vaccin utilisé.
"L'intérêt d'une injection de rappel chez les personnes ayant eu une primovaccination complète se justifierait en cas d'échappement immunitaire avéré par un nouveau variant préoccupant, ou si une diminution de la protection contre la COVID-19 dans le temps était mise en évidence sur la base d'échecs vaccinaux constatés en vie réelle", précise-t-elle.
La HAS souhaite disposer de davantage de données et recommande tout particulièrement :
- de surveiller activement les échecs vaccinaux ;
- de suivre l'évolution de l'efficacité vaccinale dans le temps à partir de données en vie réelle (et pas seulement sur la base d'une baisse du taux d'anticorps neutralisants) ;
- de suivre l'émergence (au niveau mondial) de variants dits préoccupants, susceptibles d'échapper à la protection vaccinale.
Des éléments pratiques, sans réponse à ce jour
D'un point de vue pratique, plusieurs inconnues existent avant de proposer une dose de rappel :
- déterminer la population cible concernée par une dose de rappel,
- déterminer le type de vaccin à utiliser pour la dose de rappel. La HAS attend notamment les résultats des essais cliniques portant sur les versions de vaccins à ARNm adaptées aux variants ou des vaccins positionnés en boost,
- déterminer l'intervalle entre la fin de la primovaccination et la dose de rappel, pour une protection optimale.
Pour aller plus loin
Vaccination contre la Covid-19 : pas de dose de rappel pour le moment en dehors des plus vulnérables et des plus âgés (HAS, 16 juillet 2021)
Avis n° 2021.0051/AC/SEESP du 15 juillet 2021 du collège de la Haute Autorité de santé sur l'identification des données nécessaires pour permettre d'évaluer la pertinence éventuelle d'un rappel chez les personnes ayant eu une primovaccination complète contre la Covid-19 (HAS, 15 juillet 2021)
Pour aller plus loin
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Consultez les VIDAL Recos
Sources
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