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La pandémie de covid 19 est jalonnée par l’apparition de variants du virus SARS-CoV-2 isolé sur les premiers cas dans la région de Wuhan en Chine. Plusieurs de ces variants ont progressivement remplacé les souches circulant antérieurement, en raison des avantages que leur conféraient leurs mutations. Parmi ceux-ci, l’augmentation des capacités de transmission et l’échappement au moins partiel à l’immunité établie contre les premières souches (immunité acquise par l’infection ou par la vaccination, puisque les vaccins ont été développés à partir de ces mêmes souches initiales) ont fait le succès de quelques variants d’intérêt (VOI) devenus « variants préoccupants » (VOC), dont le variant Delta (B.1.617.2) apparu en Inde en octobre 2020 et le variant Omicron (B.1.1.529), trouvé quasi-simultanément dans plusieurs pays en novembre 2021 (1).
L’une des craintes liées à l’apparition de ces variants est de voir se répandre un virus au pouvoir pathogène augmenté, capable de provoquer une maladie plus grave, affectant plus sévèrement tous les sujets infectés, plus souvent mortelle malgré les traitements dont on dispose. La rapidité avec laquelle Omicron a gagné tous les continents et a remplacé les virus précédents a suscité l’inquiétude, mais très vite, des observations faites dans plusieurs pays ont suggéré que les infections étaient moins graves, provoquant moins d’hospitalisations et moins de décès parmi les cas hospitalisés. Cependant, le contexte dans lequel Omicron s’est répandu est différent de celui qui prévalait lors des vagues épidémiques antérieures, celle de l’hiver 2020-2021 ou celle liée à l’extension de Delta. En particulier, l’utilisation des vaccins s’est étendue, des mesures de protection ont été mises en œuvre et améliorées, de nouveaux traitements sont apparus, les populations touchées par les vagues successives étaient différentes. Des chercheurs américains ont pensé que ces facteurs, dits confondants, pouvaient avoir faussé l’évaluation de la pathogénicité de Omicron (2). Ils ont donc recalculé les indicateurs de gravité de l’infection (pourcentage d’hospitalisation et mortalité) en utilisant une méthode statistique permettant de faire abstraction de l’effet de ces facteurs.
Les résultats suggèrent alors que Omicron est capable de provoquer des infections aussi graves, et même parfois plus, que les variants antérieurs, dont Delta. L'étude est une démonstration indirecte de l'efficacité des mesures de protection intervenues entre le début de l'épidémie et l'apparition d'Omicron, dont la vaccination. L’étude doit encore être évaluée pour publication. Elle a le mérite d’attirer l’attention sur le fait que l’évaluation des variants est complexe et doit être très rigoureuse.
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