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Primo-prescription de verres correcteurs par les orthoptistes : désormais possible, sous condition

La primo-prescription par l'orthoptiste de verres correcteurs aux personnes de 16 à 42 ans est possible depuis le 1er février 2023. Un arrêté publié au Journal officiel fixe les contre-indications à cette prescription.

David Paitraud 15 mars 2023 Image d'une montre3 minutes icon Ajouter un commentaire
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Examen ophtalmologique.

Examen ophtalmologique.

Suite à la publication de la liste des contre-indications pour le bilan visuel et la prescription de verres correcteurs par l'orthoptiste [1] (cf. Encadré 1), les dispositions prévues par l'article R4342-8-2 du code de la Santé publique (CSP) sont désormais applicables. 

Encadré 1 - L'orthoptie et les orthoptistes en synthèse

La pratique de l'orthoptie et le périmètre d'intervention de l'orthoptiste sont définis par l'article L4342-1 du CSP.

La pratique de l'orthoptie comporte la promotion de la santé, la prévention, le bilan orthoptique et le traitement des altérations de la vision fonctionnelle sur les plans moteur, sensoriel et fonctionnel ainsi que l'exploration de la vision.

L'orthoptiste pratique son art sur prescription médicale ou, dans le cadre notamment du cabinet d'un médecin ophtalmologiste, sous la responsabilité d'un médecin.

Par dérogation, il peut, sans prescription médicale et sans être placé sous la responsabilité d'un médecin : 

  • réaliser un bilan visuel et prescrire des verres correcteurs et des lentilles de contact oculaire, sous conditions ;
  • réaliser chez l'enfant le dépistage de l'amblyopie et celui des troubles de la réfraction ; le décret précisant les conditions n'est pas publié. 

En pratique, depuis le 1er février 2023, les patients âgés de 16 à 42 ans peuvent consulter un orthoptiste en accès direct et sans ordonnance médicale [2]. 
Si le patient ne présente aucune contre-indication liée à une pathologie ophtalmique, à une pathologie générale, ou à un traitement médicamenteux en cours (cf. Encadré 2), l’orthoptiste est autorisé à réaliser un bilan visuel et, si c’est nécessaire, à établir une primo-prescription de verres correcteurs. 
Si le patient présente une des contre-indications ou en cas de doute sur une situation ou une pathologie, le patient est réorienté vers un ophtalmologiste.

Pour les patients déjà porteurs de verres correcteurs, le bilan visuel et la prescription ne peuvent être réalisés par l'orthoptiste que si le dernier bilan visuel réalisé par le médecin ophtalmologiste date de moins de 5 ans [3].

Encadré 2 - Liste des contre-indications pour le bilan visuel et la prescription de verres correcteurs par l'orthoptiste

1°) Troubles de réfraction associés à une pathologie ophtalmologique :
- glaucome ;
- hypertension intraoculaire isolée ;
- pathologies vitréenne et/ou rétinienne (dont la DMLA, rétinopathie diabétique et pigmentaires) ;
- neuropathies optiques (notamment SEP et maladie de Leber) ;
- pathologies vitréennes et/ou rétiniennes (dont DMLA, rétinopathie diabétique) ;
- cataracte et autres anomalies cristalliniennes ;
- ptérygion ;
- tumeurs oculaires et palpébrales ;
- antécédents de chirurgie réfractive ;
- antécédent de chirurgie intra-oculaire ;
- antécédents de traumatisme de l'œil sévère et datant de moins de 3 ans ;
- antécédent de maladie inflammatoire oculaire sévère (notamment iritis, uvéite, sclérite) ;
- anomalies cornéennes (notamment greffe de cornée, kératocône, kératopathies, dystrophie cornéenne, etc.) ;
- amblyopie fonctionnelle bilatérale ou organique ;
- diplopie récente et/ou évolutive ;
- strabisme et/ou nystagmus récent ;
- forte anisométropie de 3 dioptries ou plus ;
- constatation d'une baisse d'acuité visuelle unilatérale non connue, inférieure à 9/10e et non corrigible avec des verres correcteurs ou des lentilles de contact.

2°) Troubles de réfraction associés à une pathologie générale :
- diabète ;
- maladies auto-immunes (notamment Basedow, sclérose en plaques, polyarthrite rhumatoïde, lupus, spondylarthrite ankylosante) ;
- hypertension artérielle mal contrôlée ;
- syndrome d'immunodéficience acquise (SIDA) ;
- affections neurologiques à composante oculaire ;
- cancers primitifs de l'œil ou autres cancers pouvant être associés à une localisation oculaire secondaire ou à un syndrome paranéoplasique ;
- amblyopie organique ;
- nystagmus récent.

3°) Troubles de réfraction associés à la prise de médicaments au long cours pouvant entraîner des complications oculaires, notamment :
- corticoïdes ;
- antipaludéens de synthèse ;
- tout autre médicament qui, pris au long cours, peut entraîner des complications oculaires ;
- médicaments à effet atropinique ;
- traitement par chimiothérapie.

 

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