Veiller à un contrôle ophtalmologique régulier. Kulpreya Chaichatpornsuk / iStock/Getty Images Plus / via Getty Images
En France, comme dans d’autres pays occidentaux, la rétinopathie diabétique (RD) est la première cause de cécité acquise chez les adultes de moins de 65 ans.
Au cours du diabète de type 2 (DT2), sa prévalence tend globalement à baisser grâce à un meilleur contrôle de la glycémie, l’arrêt du tabagisme et au traitement de l’hypertension artérielle. Mais qu’en est-il lorsque le DT2 est diagnostiqué précocement, avant l’âge de 40 ans, ce qui répond à la définition d’un diabète précoce ? Chez ces patients, on sait que la plus grande durée d’évolution du diabète et le moins bon contrôle de la glycémie sont des facteurs favorisant la survenue d’une RD, mais on ne sait pas si le DT2 de survenue précoce est un phénotype de maladie plus agressive que celle diagnostiquée classiquement vers 60 ans.
Les résultats d’une étude réalisée en Norvège, publiés dans le BMJ Open Diabetes Research & Care, apportent des enseignements intéressants. Ils sont issus des données collectées en 2014 d’une cohorte de plus de 10 000 personnes de plus de 18 ans ayant eu un diagnostic de DT2 entre 2012 et 2014 et suivies en médecine générale.
Un diagnostic avant 40 ans dans 10 % des cas
Sur l’ensemble de la cohorte, 10 % des diagnostics de DT2 avaient été portés avant l’âge de 40 ans, et ce, chez les femmes comme chez les hommes. Et 25 % de ces patients avaient une rétinopathie diabétique, soit plus du double de ce qui a été observé chez les sujets ayant eu un diagnostic après l’âge de 50 ans (odds ratio de 2,6 chez les hommes et de 2,2 chez les femmes).
Les taux d’HbA1c au moment du diagnostic étaient globalement plus élevés chez les hommes, mais la différence avec les femmes était plus marquée en cas de DT2 précoce (8,8 % versus 7,4 %), qu’en cas de DT2 diagnostiqué après l’âge de 50 ans (7,9 % versus 7,5 %). Ce résultat pourrait refléter un certain retard au diagnostic chez les hommes jeunes.
Cet excès de risque de RD est en partie expliqué par une plus grande exposition à l’hyperglycémie chronique. Mais après ajustement sur différents facteurs confondants, dont le taux d’HbA1c et la durée d’évolution du diabète, le surrisque de rétinopathie persistait chez les hommes ayant un DT2 précoce (odds ratio de 1,8), alors qu’il devenait non significatif chez les femmes.
De l’importance de dépister tôt
Les auteurs de ce travail soulignent ainsi la nécessité de dépister tôt le DT2 chez les sujets à risque, et de suivre étroitement les patients jeunes, en particulier les hommes, qui tendent à avoir un moins bon contrôle de la glycémie et ont un risque de rétinopathie doublé par rapport aux sujets ayant un DT2 de révélation plus tardive. Dans cette population, encore plus que chez les autres diabétiques, l’accent doit être mis sur les mesures hygiéno-diététiques et l’observance des traitements antidiabétiques.
Tibballs K et al. High prevalence of retinopathy in young-onset type 2 diabetes and possible sex differences: insights from Norwegian general practice. BMJ Open Diabetes Res Care. 2024 Janv 2 ; 12(1) : e003624 doi.org/10.1136/bmjdrc-2023-003624
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