La vigilance des médecins et des pharmaciens est indispensable.Catalin205 / iStock / Getty Images Plus / via Getty Images
Le dopage involontaire, lié à la consommation de médicaments ou de compléments alimentaires « contaminés », pose problème dans le monde du sport, en particulier chez les sportifs amateurs qui ne bénéficient pas de la surveillance étroite de ceux de haut niveau par les médecins des fédérations.
Pour les médicaments, c’est au médecin prescripteur et au pharmacien d’être vigilants et de vérifier, si besoin, la compatibilité de leur administration avec le sport en question, grâce à un moteur de recherche accessible sur la page d’accueil du site de l’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD). Ces praticiens sont en effet légalement responsables en cas de dopage en rapport avec une prescription.
Tous les mois de janvier, l’Agence mondiale antidopage (AMA) met en effet à jour la liste des substances et méthodes interdites en permanence (en compétition et hors compétition) ou seulement en compétition. Cette liste est ensuite transposée en droit français par décret.
Le résumé des principales modifications peut être consulté facilement en ligne. Pour exemple, en 2024, la principale modification a été l’interdiction du tramadol en compétition.
À noter que Vidal signale aussi cette information grâce à un picto spécifique (cf. Encadré).
Le cas des compléments alimentaires
Pour les compléments alimentaires, la situation est différente, car ils ne sont pas répertoriés dans ce type de moteur de recherche, mais peuvent aussi contenir des substances interdites, mentionnées ou non dans la liste des ingrédients figurant sur l’emballage.
Leur prise peut ainsi conduire à un résultat positif lors d’un contrôle antidopage et donc à des sanctions, même en cas de contamination accidentelle du produit sur la chaîne de production, en sachant que le sportif est, dans ce cas, considéré comme responsable de ce qu’il consomme.
Une norme AFNOR existe, la NF EN 17444, qui vise à la mise en place de bonnes pratiques de fabrication, au niveau européen. Il ne s’agit toutefois pas d’une certification de produit et cette norme ne garantit pas à 100 % l’absence de substances interdites.
Certaines sociétés privées ont aussi développé des labels et des applications permettant de vérifier si un complément alimentaire ne contient pas de produits dopants.
Attention aux produits à base de plantes
Même si la tentation est grande, pour le sportif, d’acheter des produits promus en salles de sport, en magasins spécialisés ou sur internet, il est plus sûr de privilégier une alimentation riche et équilibrée et un rythme veille/sommeil de qualité. Tout en gardant à l'esprit, comme le rappelle l’AFLD sur son site, que « les produits naturels et à base de plantes peuvent aussi contenir des substances interdites ».
Pour conclure, tous les protagonistes, médecins, pharmaciens, entraîneurs, sportifs, doivent être particulièrement vigilants. La responsabilité du praticien peut être engagée s’il prescrit des produits dopants, mais donner des conseils oralement le rend aussi moralement responsable.
D’après un entretien avec le Dr Philippe Ghestem, vice-président de la Société française de médecine du sport, enseignant du dopage à Paris-Saclay.
Sur chaque page des spécialités pharmaceutiques présentes dans la base Vidal s’affichent des pictos alertant sur différentes caractéristiques du médicament. Certains expriment, par exemple, l’interdiction de la conduite automobile, la nécessité d’une conservation du produit au frais… De même, un picto spécifique indique qu'un médicament est également considéré comme agent dopant (cf. Illustration ci-dessous). Une mise à jour annuelle est effectuée, dans les semaines qui suivent la publication, en janvier, des dernières modifications de l’Agence mondiale antidopage (AMA). |
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