Médecin assis, patient plus confiant ?

Une étude américaine a cherché à évaluer l’impact du positionnement d’une chaise dans une chambre d’hôpital sur l'échange entre le médecin et son patient, et le ressenti de ce dernier vis-à-vis de sa prise en charge à venir.

Ce travail a été mené entre avril 2022 et février 2023 dans le service de médecine interne d’un établissement hospitalier au Texas (Dallas). Au total, 125 entretiens qui se sont déroulés dans la chambre lors de la visite ont été analysés et 51 médecins ont été impliqués. Les participants n’étaient pas informés du véritable objet de l’étude.

Pour 60 de ces entretiens, une chaise avait été placée à moins de 90 cm du lit avant l’arrivée du médecin. Pour les 65 autres entretiens, la chaise était rangée, mais visible, à sa place habituelle dans le bas d’un placard en face du lit.

Les résultats montrent que lorsqu’une chaise est à proximité du lit, le médecin s’assoit plus de 6 fois sur 10 (63 %) versus moins de 1 fois sur 10 (8 %) lorsque celle-ci est moins facilement accessible (odds ratio = 20,7 ; IC95 [7,2-59,4], p < 0,001).

Par ailleurs, dans le groupe, où le médecin était plus souvent à la hauteur de son patient pour échanger, la satisfaction de ce dernier, évaluée grâce à l’indice TAISCH*, était significativement plus élevée avec une différence globale de +3,9 % (p = 0,02). Plus précisément, les malades avaient le sentiment que l’information délivrée était meilleure (72 % vs 52 % ; p = 0,03) et leur confiance vis-à-vis de la prise en charge proposée était également plus importante (58 % vs 35 % ; p = 0,01).

En revanche, il n’y avait pas d’impact de l’emplacement de la chaise sur la durée moyenne de l’entretien, qu’il s’agisse de la durée réelle (10,6 minutes) ou estimée.

De même, il n’y avait pas de différence significative entre les deux groupes pour :

• les informations retenues par le patient : nom du médecin référent et cause de l’hospitalisation ;
• le comportement du médecin : se présenter, expliquer son rôle dans les soins prodigués, interroger les patients sur leur ressenti, ou encore proposer de faire un point avec la famille.

Les auteurs reconnaissent à leur étude des faiblesses liées notamment à un nombre d’entretiens inférieur aux prévisions initiales, et au fait qu’elle portait sur un seul établissement hospitalier ainsi que sur des patients tous hospitalisés en chambres seuls.

Ils estiment cependant que certaines actions sur l’environnement, parfois très simples, comme ici l’emplacement d’un siège, peuvent significativement influencer la perception des soins qu’en ont les patients.

*TAISCH : Tool to Assess Inpatient Satisfaction with Care from Hospitalists