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Traitements substitutifs aux opiacés : actualisation des recommandations communes aux médecins et pharmaciens

Les Ordres des médecins et des pharmaciens ont actualisé leurs recommandations communes pour la prescription et la dispensation des traitements de substitution aux opiacés (TSO), afin d'inclure les évolutions réglementaires et stratégiques survenues depuis 2017. 

David Paitraud 19 juillet 2024 Image d'une montre3 minutes icon Ajouter un commentaire
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Médicaments de substitution aux opioïdes : plus de 177 000 patients en France en 2019.

Médicaments de substitution aux opioïdes : plus de 177 000 patients en France en 2019.Prostock-Studio / iStock / Getty Images Plus / via Getty Images

Les Conseils nationaux de l'Ordre des médecins et de l'Ordre des pharmaciens ont présenté une version actualisée des recommandations relatives à la prescription et à la dispensation des traitements de substitution aux opiacés (TSO) [1, 2]. 

La première version de ces recommandations date de 2017. Cette mise à jour permet d'inclure les évolutions survenues au cours des sept dernières années sur les plans : 

  • réglementaires :
    • possibilité d'exclure la substitution de la buprénorphine par une spécialité générique justifiée par la marge thérapeutique étroite (mention Non substituable MTE sur l'ordonnance),
    • déploiement imminent de la prescription électronique (au plus tard le 31 décembre 2024) : « après le développement de l'usage des messageries sécurisées et l’aménagement des procédures, la prescription électronique, transmise directement et de manière sécurisée au pharmacien, devrait pouvoir apporter plus de sécurité » ;
  • de la stratégie de réduction des risques et dommages liés à l'usage de substances psychoactives : il est désormais recommandé de mettre à disposition de la naloxone de façon systématique auprès des personnes exposées à un risque d'overdose aux opioïdes ou auprès de leur entourage ; 
  • du marché des médicaments de substitution aux opioïdes (MSO) : commercialisation de nouvelles spécialités. 

Un document de référence pour la pratique professionnelle

Les recommandations élaborées par les Ordres des médecins et des pharmaciens constituent un document auquel les prescripteurs et les dispensateurs peuvent se référer dans le cadre de leur pratique professionnelle. Sont notamment rappelés dans ces recommandations : 

  • la place des médecins et pharmaciens dans la prise en charge des conduites addictives (alcool, tabac, cannabis, jeux d'argent et de hasard, cocaïne, MDMA/ectasy, et héroïne) et plus précisément dans la prise en charge de la dépendance aux opiacés ;
  • les principes déontologiques et les obligations légales du médecin et du pharmacien ;
  • les règles spécifiques de prescription et de dispensation des MSO (cf. Encadré) : un tableau récapitulatif des MSO (buprénorphine et méthadone) et de la naloxone est présenté en annexe 3. Il précise leur dosage, leur posologie, leur modalité de prescription et voie d'administration ainsi que leurs conditions de prescription et de dispensation ; 
  • l'intérêt d'une prise en charge concertée, en particulier en présence d'une difficulté ou pour une première ordonnance.
Encadré - Chiffres clés concernant les MSO (Extrait des recommandations des Ordres des médecins et des pharmaciens)

En 2019, plus de 177 000 personnes ont bénéficié d'une dispensation de médicaments de substitution aux opioïdes en ville, en milieu pénitentiaire, et dans les centres de soins, d'accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA).

La buprénorphine haut dosage (BHD) reste le MSO le plus remboursé en ville. La buprénorphine haut dosage représente 57 % des délivrances de MSO en 2022, mais la part de méthadone continue de progresser et atteint 43 % en 2022 (38 % en 2019).

Les prescripteurs de MSO sont essentiellement des médecins généralistes exerçant en ville, selon les données de l'Observatoire français des drogues et tendances addictives (OFDT).

Une sensibilisation à l'addictovigilance et aux populations vulnérables

« Toute suspicion de mésusage ou de nomadisme doit faire l’objet d’un renforcement du lien entre le médecin prescripteur et le pharmacien dispensateur », notent les auteurs.

Ils rappellent la nécessité d'une participation active des médecins et des pharmaciens aux réseaux de pharmacovigilance et d'addictovigilance : « tout vol, falsification d'ordonnance, toute intimidation ou menace doivent être immédiatement signalés aux Conseils de l'Ordre, accompagnés du procès-verbal établi par les autorités de police (dépôt de plainte rapide possible par internet : pre-plainte-en-ligne.gouv.fr) et faire l’objet d’un signalement d’addictovigilance (addictovigilance.fr) ».

Enfin, ils soulignent le rôle des médecins et des pharmaciens pour prévenir, repérer et intervenir auprès des populations vulnérables aux conduites addictives, en particulier les jeunes consommateurs et les patients sous antalgiques opioïdes.

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