#Médicaments #Prise en charge

Chikungunya : le vaccin IXCHIQ agréé aux collectivités

Le vaccin IXCHIQ est désormais agréé aux collectivités. Ce vaccin est actuellement utilisé pour mener la campagne de vaccination contre le chikungunya à La Réunion, en réponse à une épidémie intense.

David Paitraud
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Depuis début 2025, plus de 27 000 cas de chikungunya ont été recensés sur l’île de La Réunion.

Depuis début 2025, plus de 27 000 cas de chikungunya ont été recensés sur l’île de La Réunion.Balate Dorin / iStock / Getty Images Plus / via Getty Images

Le vaccin IXCHIQ poudre et solvant pour solution injectable a été agréé aux collectivités dans l'indication suivante [1] :

  • l'immunisation active pour la prévention de la maladie causée par le virus du chikungunya (CHIKV) chez les personnes âgées de 18 ans ou plus selon les recommandations en vigueur de la Haute Autorité de santé (HAS) (avis du 27 février 2025 et notre article du 13 mars 2025).

L'inscription sur la liste des spécialités agréées aux collectivités s'appuie sur les conclusions de l'avis de la Commission de la transparence (CT) [2], selon lequel : 

  • IXCHIQ apporte un service médical rendu (SMR) modéré. La CT souhaite réévaluer sa position dans un délai maximal de 2 ans ;
  • IXCHIQ apporte une amélioration du service médical rendu mineure (ASMR IV).

En raison de cet agrément, une TVA à 2,10 % s'applique à cette spécialité.

Au 15 avril 2025, IXCHIQ n'est pas remboursable dans le droit commun. 

Démarrage de la campagne de vaccination à La Réunion

IXCHIQ est le vaccin utilisé pour mener la campagne de vaccination contre le chikungunya à La Réunion, dans un contexte de forte épidémie (cf. Encadré 1). 

Encadré 1 - Point épidémiologique au 9 avril 2025 [3]
  • L'épidémie est généralisée sur l'ensemble du territoire.
  • L'épidémie poursuit sa progression : 6 289  cas détectés en semaine 13 (dernière semaine de mars).
  • Plus de 27 000 cas ont été recensés depuis janvier 2025.
  • 36 cas graves ont été signalés depuis le 10 mars 2025, dont 16 chez des nouveau-nés ou nourrissons.

La première phase de la campagne de vaccination a été lancée le 7 avril 2025 (cf. Encadré 2) [4, 5] ; 40 000 premières doses de vaccin ont été livrées par le laboratoire Valneva.

Cette campagne vaccinale cible prioritairement les personnes de 65 ans et plus présentant des comorbidités (hypertension artérielle, diabète, maladies cardiovasculaires, respiratoires, rénales, hépatiques et neurovasculaires, etc.) et n’ayant pas d'antécédents de chikungunya.

Pour cette population, le vaccin IXCHIQ est pris en charge à titre dérogatoire par l'Agence régionale de santé (ARS). 

La vaccination repose sur un schéma à 1 injection (cf. notre article du 14 novembre 2024), sur prescription médicale portant la mention « procédure ARS ». L'injection peut être réalisée par un médecin, un infirmier ou un pharmacien d'officine formé à la vaccination [6].

Le vaccin IXCHIQ n’est pas recommandé à ce stade pour les femmes enceintes. Il est contre-indiqué pour les personnes immunodéprimées (il s'agit d'un vaccin vivant atténué).

Encadré 2 - Affiche de la campagne de vaccination contre le chikungunya [7]

Lutte antivectorielle : l'armée aide la population

En raison de l’épidémie de chikungunya, cent vingt militaires du régiment de service militaire adapté (RSMA) des forces armées de la zone sud océan Indien (FAZSOI) sont mobilisés sur l'île de La Réunion pour mener, à partir du 15 avril 2025, des opérations de nettoyage et de destruction de gîtes larvaires dans les zones les plus difficiles d’accès – ravines, terrains en friche et zones enclavées – des secteurs nord et sud de La Réunion [8].

Ces renforts aux agents de lutte antivectorielle déjà actifs dans toutes les communes permettent « d’intensifier les actions de lutte antivectorielle déployées depuis le début de l’épidémie, de limiter la prolifération des moustiques et de renforcer la prévention auprès des populations ».

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