- COUMADINE
Dans quel cas le médicament COUMADINE est-il prescrit ?
Ce médicament est un anticoagulant oral qui appartient à la famille des antivitamines K. Il empêche la formation des caillots en se substituant à la vitamine K. Celle-ci est indispensable à la synthèse par le foie des facteurs de la coagulation. L'effet anticoagulant se manifeste après plusieurs jours de traitement et, de même, persiste plusieurs jours après l'arrêt.
Il est utilisé dans le traitement préventif et curatif des accidents thromboemboliques.
Vous pouvez consulter le(s) article(s) suivants :
Présentations du médicament COUMADINE
Les prix mentionnés ne tiennent pas compte des « honoraires de dispensation » du pharmacien.
Composition du médicament COUMADINE
p cp | p cp | |
Warfarine sodique | 2 mg | 5 mg |
Lactose | + | + |
La liste des excipients est consultable sur la page produit de chaque médicament de la gamme (pour la consulter, cliquer sur un nom du médicament).
Contre-indications du médicament COUMADINE
- allergie aux anticoagulants oraux,
- insuffisance hépatique grave,
- association aux médicaments contenant de l'aspirine à forte dose, de la phénylbutazone, du miconazole (sauf formes destinées à être appliquées sur la peau) ou du millepertuis,
- grossesse (excepté pour les femmes porteuses de certaines valves cardiaques).
Attention
Un traitement anticoagulant mal dosé peut provoquer des hémorragies ; il est indispensable d'être soigneusement suivi, en particulier si vous souffrez d'insuffisance rénale grave, de maladie ou situation exposant à un risque hémorragique et chez la personne âgée de plus de 65 ans.
La posologie de ce médicament est adaptée avec précision par le médecin en fonction du résultat d'analyses de sang régulières : un INR trop bas traduit une action insuffisante et un risque de caillot sanguin ; un INR trop élevé traduit un surdosage et un risque d'hémorragie. Dans la majorité des cas, l'INR recherché doit être compris entre 2 et 3. Il est préférable (mais non indispensable) de pratiquer ces analyses successives dans le même laboratoire pour pouvoir comparer les résultats.
Tout signe pouvant faire penser à une hémorragie (urines rouges, selles rouges ou noires, taches anormales de la peau ou bleus multiples, saignements du nez ou des gencives...) doit vous conduire à prévenir immédiatement votre médecin ou un service médical d'urgence. Il en est de même si votre INR dépasse 5.
Pendant la durée du traitement, les injections intramusculaires ne peuvent être pratiquées qu'après avis médical, du fait d'un risque de saignement local. Les injections par voie sous-cutanée ou intraveineuse ne posent pas de problème, de même que les prises de sang.
L'automédication est particulièrement dangereuse chez les personnes sous anticoagulants oraux : n'utilisez aucun médicament sans l'avis de votre médecin ou de votre pharmacien, signalez toujours que vous prenez un anticoagulant oral.
En cas d'intervention chirurgicale ou d'extraction dentaire, signalez à l'anesthésiste ou à votre dentiste la prise de ce médicament : une modification de votre traitement pourra éventuellement être décidée.
Les interactions de ce médicament, susceptibles de modifier son effet, ne concernent pas que les médicaments : l'alcool et certains aliments peuvent faire varier votre INR (voir Interactions).
Interactions du médicament COUMADINE avec d'autres substances
aux médicaments contenant de l'aspirine à forte dose, de la phénylbutazone ou du miconazole par voie buccale (DAKTARIN gel buccal, LORAMYC) : risque d'hémorragie ;
aux produits de phytothérapie contenant du millepertuis : diminution de l'effet anticoagulant (risque de thrombose).
Les anticoagulants oraux peuvent interagir avec de très nombreux autres médicaments qu'il n'est pas possible de citer. Ces interactions sont d'une intensité très variable. En dehors du paracétamol pour traiter ponctuellement la fièvre et la douleur, ne prenez aucun autre médicament sans prendre l'avis de votre médecin ou de votre pharmacien. Vous pouvez également consulter la fiche du médicament que vous souhaitez prendre pour vérifier qu'il n'interagit pas avec les anticoagulants.
Par ailleurs, il existe aussi des interactions alimentaires : évitez des apports importants d'aliments réputés riches en vitamine K comme les abats, brocolis, carotte, choucroute, choux, choux-fleurs, choux de Bruxelles, épinards, fenouil, foie, laitue, tomate... ou au contraire un jeûne prolongé qui diminuerait vos apports. Une prise excessive de boissons alcoolisées peut modifier l'effet du traitement, mais une consommation raisonnable est possible.
Fertilité, grossesse et allaitement
Grossesse :
Ce médicament ne doit pas être utilisé pendant la grossesse, sauf dans certaines situations exceptionnelles chez des femmes porteuses de valves cardiaques. Une contraception efficace est nécessaire pendant toute la durée du traitement. Le port d'un stérilet expose à des saignements et doit être évité. En cas de désir de grossesse, consultez votre médecin pour une modification du traitement.
Allaitement :
Ce médicament passe très faiblement dans le lait maternel : l'allaitement est possible.
Mode d'emploi et posologie du médicament COUMADINE
Les comprimés sont avalés avec un verre d'eau, en une prise par jour. Pour un effet constant de ce médicament, la prise doit être régulière, toujours à la même heure, le soir de préférence.
Posologie usuelle :
Elle est adaptée par le médecin en fonction des résultats des analyses de sang (INR). Néanmoins, compte tenu de l'action retardée du produit, les variations de l'INR n'apparaissent que plusieurs jours après les modifications de traitement.
Lorsque ce médicament remplace un anticoagulant injectable, ce dernier est poursuivi jusqu'à ce que l'INR soit situé dans la fourchette souhaitée.
En cas d'oubli d'une prise, le médicament peut être pris si le retard ne dépasse pas 8 heures. Au delà de ce délai, ne pas prendre la dose oubliée et prendre le lendemain la dose habituelle et non une double dose.
Conseils
Veillez à ne pas manquer de ce médicament ; lors de vos déplacements, munissez-vous d'une réserve ou de votre ordonnance en cours de validité. Pensez également à porter sur vous une carte indiquant que vous suivez un traitement anticoagulant.
Certaines activités ou sports violents pouvant entraîner des blessures ou des coupures (risque d'hémorragie), leur pratique est déconseillée pendant la durée du traitement.
En cas de saignement bénin, il est nécessaire de comprimer la plaie pendant plusieurs minutes.
Pour faciliter le suivi du traitement, il est utile de tenir à jour un carnet indiquant les doses prises et le résultat des INR successifs.
Effets indésirables possibles du médicament COUMADINE
Hémorragies de gravité variable.
Plus rarement : diarrhée, douleurs des articulations, chute de cheveux, réaction allergique.
Vous avez ressenti un effet indésirable susceptible d’être dû à ce médicament, vous pouvez le déclarer en ligne.
Lexique :
Terme | Définition |
accident thromboembolique | Accident qui résulte de l'obstruction (embolie) d'un vaisseau sanguin par un caillot (thrombus). Le vaisseau peut être une artère : il s'agit alors d'une embolie artérielle, qui provoque une ischémie (privation de sang oxygène) dans la région que cette artère irriguait. Une ischémie grave aboutit à la mort des tissus privés d'oxygène : l'infarctus. Heureusement, dans de nombreux cas, une artère voisine permet d'éviter l'infarctus en apportant du sang oxygéné dans la région victime de l'ischémie. Le cœur est irrigué par les artères coronaires qui ont la propriété d'être peu reliées entre elles, ce qui explique la gravité d'un accident thromboembolique coronarien : une partie du muscle cardiaque, le myocarde, est détruite (infarctus du myocarde). L'obstruction d'une veine est moins grave, car les veines assurent le retour du sang chargé de gaz carbonique vers le cœur. L'obstruction d'une veine est généralement appelée thrombophlébite. La gravité d'une thrombophlébite, ou phlébite, tient à la possibilité pour un caillot de se détacher de la veine et d'être emporté par le sang veineux jusqu'au coeur. Après avoir traversé l'oreillette droite et le ventricule droit, ce caillot va pénétrer dans une artère pulmonaire et obstruer un vaisseau sanguin, provoquant une embolie pulmonaire et un infarctus pulmonaire. |
alcool | Nom général désignant une famille de substances qui ont la propriété de pouvoir être mélangées à l'eau et aux corps gras. L'alcool le plus courant est l'alcool éthylique (éthanol), mais il existe de nombreux autres alcools : méthanol, butanol, etc. Le degré d'une solution alcoolique correspond au volume d'alcool pur présent dans 100 ml de solution, en sachant que 1 verre ballon de vin ou 1 demi de bière (25 cl) contiennent environ 8 g d'alcool. Lorsque l'alcool est utilisé comme antiseptique, un dénaturant d'odeur désagréable lui est souvent ajouté pour éviter qu'il soit bu. Contrairement à une croyance répandue, l'alcool à 70° (ou même à 60°) est un meilleur antiseptique que l'alcool à 90°. Consultez l'article : Alcoolodépendance |
allergie | Réaction cutanée (démangeaisons, boutons, gonflement) ou malaise général apparaissant après un contact avec une substance particulière, l'utilisation d'un médicament ou l'ingestion d'un aliment. Les principales formes d'allergie sont l'eczéma, l'urticaire, l'asthme, l'œdème de Quincke et le choc allergique (choc anaphylactique). L'allergie alimentaire peut également se traduire par des troubles digestifs. |
anticoagulant | Médicament qui empêche le sang de coaguler et qui prévient donc la formation de caillots dans les vaisseaux sanguins.
Les anticoagulants ne doivent pas être confondus avec les antiagrégants comme l'aspirine, qui luttent contre les caillots par un autre mécanisme et qui n'ont pas les mêmes indications. Consultez l'article : Les traitements anticoagulants |
antivitamine K | Famille d'anticoagulants oraux qui agissent en bloquant l'action de la vitamine K, nécessaire à la formation des caillots. Ces médicaments fluidifient le sang en abaissant le taux de prothrombine. Abréviation : AVK. |
effet indésirable | La tendance actuelle dans les textes officiels est de rapporter la totalité des symptômes gênants observés, même exceptionnellement, chez les personnes ayant utilisé le médicament. Certains de ces troubles sont réellement imputables au médicament, d'autres peuvent avoir été constatés alors que le médicament ne possède probablement pas de responsabilité réelle dans leur survenue. Dans un souci d'exhaustivité, nous avons choisi de reproduire l'intégralité des troubles énumérés dans les textes officiels, bien que nous ayons conscience du risque de créer une inquiétude parfois injustifiée. L'information précise du public reste néanmoins notre principale priorité. Ayez conscience en lisant la rubrique Effets indésirables possibles que les troubles cités ne sont pas forcément imputables à la molécule utilisée. Consultez l'article : Comprendre les effets indésirables |
excipient | Substance sans activité thérapeutique entrant dans la composition du médicament ou utilisée pour sa fabrication. L'excipient a pour fonction d'améliorer l'aspect ou le goût, d'assurer la conservation, de faciliter la mise en forme et l'administration du médicament. Il sert aussi à acheminer la substance active vers son site d'action et à contrôler son absorption par l'organisme. L'excipient devrait avoir une innocuité parfaite (être bien toléré) ; néanmoins certains peuvent entraîner des réactions allergiques ou des intolérances individuelles : il s'agit des excipients à effet notoire. Consultez l'article : Les excipients à effet notoire |
INR | Abréviation d'International Normalized Ratio. Expression normalisée du taux de prothrombine, l'INR permet de limiter les variations de résultats d'un laboratoire d'analyses à l'autre. Il est utilisé pour contrôler l'efficacité d'un traitement anticoagulant oral par antivitamine K. Il varie de 1 (absence d'effet anticoagulant) à 5 et plus (effet anticoagulant maximal et apparition d'un risque d'hémorragie). Dans la majorité des cas, l'objectif recherché est un INR compris entre 2 et 3. Lorsque l'INR est inférieur à 2, le traitement est insuffisant et justifie une augmentation de la posologie. Lorsque l'INR est supérieur à 3, le traitement est excessif et augmente le risque d'hémorragie ; la posologie doit être diminuée. Dans certaines situations à haut risque d'accident thromboembolique comme le port de prothèses cardiaques, un INR supérieur à 3 peut être nécessaire pour apporter une protection suffisante. Les modifications de posologies doivent être minimes et leur effet ne se fera sentir sur l'INR qu'après plusieurs jours (délai variable suivant les médicaments) ; elles sont généralement décidées par le médecin. En cas d'INR supérieur à 3,5 le médecin doit être joint avant la prise suivante pour dicter la conduite à tenir. En cas d'INR supérieur à 5, le risque hémorragique est important et peut nécessiter une correction urgente par un traitement spécifique : joindre rapidement un médecin ou à défaut un service d'aide médicale urgente. Du fait de fréquentes interactions médicamenteuses, un INR de contrôle devrait être pratiqué 3 à 4 jours après la prescription de tout nouveau médicament pris de façon régulière par une personne en traitement anticoagulant. L'INR n'est pas adapté à la surveillance des traitements anticoagulants injectables. |
intramusculaire | Injection d'un médicament dans un muscle, généralement au niveau de la fesse. L'effet du médicament, qui ne passe que progressivement dans le sang, est retardé mais prolongé. Une bonne désinfection préalable de la peau est nécessaire, car cette injection profonde expose à un risque d'abcès. La douleur due à la piqûre dépend surtout de la nature du produit utilisé. Cette voie d'administration est contre-indiquée chez les hémophiles et chez les personnes qui suivent un traitement anticoagulant, car elle expose alors à un risque d'hématome de la fesse. Abréviation : IM. |
intraveineuse | Injection d'un médicament dans une veine, généralement au pli du coude, après désinfection de la peau. Lorsqu'il s'agit d'une injection intraveineuse directe à l'aide d'une seringue, l'effet du médicament est immédiat, mais bref. À l'inverse, la perfusion permet une administration continue et contrôlée de la substance active, diluée dans un flacon de sérum. Abréviation : IV. |
posologie | Quantité et répartition de la dose d'un médicament en fonction de l'âge, du poids et de l'état général du malade. |
surdosage | La prise en quantité excessive d'un médicament expose à une augmentation de l'intensité des effets indésirables, voire à l'apparition d'effets indésirables particuliers. Ce surdosage peut résulter d'une intoxication accidentelle, ou volontaire dans un but de suicide : il convient alors de consulter le centre antipoison de votre région (liste en annexe de l'ouvrage). Mais le plus souvent, le surdosage est la conséquence d'une erreur dans la compréhension de l'ordonnance, ou de la recherche d'une augmentation de l'efficacité par un dépassement de la posologie préconisée. Enfin, une automédication intempestive peut conduire à l'absorption en quantité excessive d'une même substance contenue dans des médicaments différents. Certains médicaments exposent plus particulièrement à ce risque, car ils sont considérés (à tort) comme anodins : vitamines A et D, aspirine, etc. L'arrêt ou la diminution des prises médicamenteuses permettent de faire disparaître les troubles liés à un surdosage. |
thrombose | Formation d'un caillot dans une veine, une artère ou dans l'une des cavités du cœur. Consultez l'article : Thrombose veineuse (phlébite). |
vitamine | Substance indispensable à la croissance et au bon fonctionnement de l'organisme. Les besoins en vitamines sont normalement couverts par une alimentation variée. Dans les pays développés, seule la carence en vitamine D, chez le jeune enfant ou le vieillard peu exposés au soleil, justifie une supplémentation systématique. Un apport supérieur aux besoins, par des médicaments notamment, peut être à l'origine d'un surdosage et de troubles divers (vitamines A et D essentiellement). Consultez l'article : Les vitamines. |
voie |
|
Commentaires
Cliquez ici pour revenir à l'accueil.