Mise à jour : 12 mai 2021
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Quelles sont les causes du cancer du col de l'utérus ?

médecin

Le cancer du col de l’utérus est l’un des cancers pour lesquels la cause est clairement identifiée. Il est dû à l’infection persistante du vagin et du col par un virus de la famille des papillomavirus humains (HPV), transmis au cours de rapports sexuels. Il existe plus d’une centaine de types (« souches ») de HPV (dont ceux à l’origine des verrues bénignes de la peau). Les souches 16 et 18 de HPV sont à l’origine de plus de 70 % des cas du cancer du col, mais également à l’origine de verrues génitales (parfois appelées condylomes ou « crêtes de coq »).

Les infections par HPV sont très fréquentes. L’évolution de ces infections par HPV varie selon les personnes. Après la contamination, le plus souvent, les papillomavirus sont éliminés par le système immunitaire en quelques mois. Parfois, le système immunitaire n’y parvient pas et l’infection s’installe pour de nombreuses années, voire pour toute la vie, provoquant parfois des verrues génitales, parfois des lésions de dysplasie et un cancer du col, parfois les deux.

L’action des HPV pour transformer les cellules du col prend plus d’une dizaine d’années et, de ce fait, le cancer du col de l’utérus est un cancer qui apparaît lentement, ce qui facilite son dépistage pour peu qu’un frottis cervico-utérin soit pratiqué tous les trois ans.

Peut-on prévenir le cancer du col de l'utérus ?

Les mesures de prévention du cancer du col de l’utérus sont liées à sa nature infectieuse et à l’existence de lésions précancéreuses faciles à dépister. De plus, l’arrêt du tabac peut contribuer à prévenir ce cancer chez les femmes infectées par le HPV.

Se protéger des infections sexuellement transmissibles

L’usage systématique du préservatif réduit à la fois le risque d’être infectée par le papillomavirus et celui de souffrir d’autres infections sexuellement transmissibles dont la présence augmente indirectement le risque de développer un cancer du col de l’utérus.

Traiter les infections par le HPV

Lorsque l’infection par le HPV s’accompagne de signes visibles tels que des verrues génitales, il est important de la traiter de manière à éliminer le HPV. Cela n’est pas toujours possible mais pourrait néanmoins contribuer à réduire le risque de cancer du col.

Dépister régulièrement les lésions précancéreuses

Un plan de dépistage systématique (détaillé ici) du cancer du col de l’utérus a été instauré en 2018, comme cela est pratiqué pour le cancer du sein (mammographie) ou celui du côlon (recherche de sang dans les selles). Les tests pour dépister des cellules anormales qui pourraient donner naissance à un cancer sont réalisés sur un prélèvement de cellules au niveau du col de l’utérus, appelé prélèvement cervico-utérin (ou communément appelé frottis).

Vacciner contre les infections à papillomavirus

La vaccination contre les infections à Papillomavirus humain (HPV) est recommandée pour toutes les jeunes filles et tous les jeunes garçons de 11 à 14 ans avec un rattrapage vaccinal possible entre 15 et 19 ans. Cette vaccination est d’autant plus efficace qu’elle est faite avant les premiers rapports sexuels ayant pu exposer au papillomavirus. L’une des doses du vaccin peut être co-administrée avec le rappel diphtérie-tétanos-poliomyélite- coqueluche prévu entre 11 et 13 ans. Pour les filles, une fois à l’âge adulte, cette vaccination ne change rien au rythme des examens de dépistage (frottis) décrit précédemment.

Deux vaccins pour la prévention des infections à papillomavirus liées au cancer du col sont actuellement commercialisés en France : CERVARIX et GARDASIL 9. Ces vaccins ne sont pas interchangeables et toute vaccination commencée avec l'un d'eux doit être menée à son terme avec le même vaccin. Les autorités de santé recommandent désormais que toute nouvelle vaccination soit initiée avec le vaccin GARDASIL 9 qui protège contre plus de types de HPV. On ignore si ces vaccins peuvent contribuer à la prévention du cancer du col chez les femmes déjà infectées par les HPV, mais, chez ces femmes, l’arrêt du tabac peut contribuer à prévenir ce cancer.

Ces vaccins sont administrés en deux injections espacées de 6 mois pour les jeunes filles et jeunes hommes de 11 à 14 ans et en trois injections espacées de 2 puis de 4 mois pour les adolescents âgés de 15 et 19 ans.

Près de 15 ans après les premières recommandations de vaccination contre les HPV, seulement 24 % des jeunes Françaises âgées de 16 ans se sont faites vacciner selon un schéma complet, un pourcentage bien en dessous de l'objectif de 60 % fixé à l'horizon 2019 dans le cadre du Plan Cancer.

Selon la Haute autorité de santé, les professionnels de santé ont du mal à faire accepter ce vaccin, tant du fait de la méfiance antivaccinale qui sévit actuellement, que de la difficulté à expliquer cette vaccination à des adolescents qui n'ont pas encore commencé leur vie sexuelle. Néanmoins, depuis leur commercialisation, les vaccins contre les HPV ont démontré leur efficacité en vie réelle et leur impact sur le nombre de nouveaux cas (nette diminution) des lésions précancéreuses du col de l'utérus ainsi que des verrues génitales dans plusieurs pays (Australie, Angleterre, Belgique, Suède, Écosse, États-Unis, Belgique, Allemagne, Nouvelle-Zélande, Danemark, Canada). Donc, si leur durée de protection n’a pas encore été clairement établie, leur efficacité a largement été démontrée dans de vastes études épidémiologiques, y compris pour prévenir les décès dus au cancer du col de l’utérus.

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