Comme pour les autres cancers, le traitement des cancers du rein repose sur un ensemble de protocoles codifiés qui sont adaptés aux particularités du patient. Il est administré dans des centres de lutte contre le cancer accrédités par l’Institut national du cancer (INCa).
Comment soigne-t-on les cancers du rein ?
La chirurgie est le traitement principal des cancers du rein. En effet, ces tumeurs ne sont pas sensibles aux médicaments de chimiothérapie, ni à la radiothérapie. Depuis quelques années, des traitements destinés à stimuler l’immunité, l’immunothérapie, ou à ralentir la croissance de la tumeur, les thérapies ciblées ont enrichi avec succès le traitement des cancers du rein métastatiques. Le choix du mode de traitement dépend du type de cancer, de l’état général du patient et du risque de progression de la tumeur ou de ses métastases.
Le choix du mode de traitement dépend du type de cancer (localisé ou métastatique), de l’état général du patient (par exemple, l’état de son autre rein ou sa capacité à supporter la chirurgie) et du risque de progression de la tumeur ou de ses métastases.
D’autres soins et soutiens complémentaires, appelés soins de support, peuvent être mis en œuvre pour faire face aux conséquences de la maladie et de ses traitements : fatigue, anxiété, troubles du sommeil, perte d’autonomie, problèmes sociaux, etc. De plus, le cas échéant, des mesures de soutien sont mises en œuvre pour aider le patient à arrêter de fumer.
Le traitement des cancers du rein localisés
L’objectif du traitement des cancers du rein localisés (sans métastases) est de retirer la tumeur, souvent en enlevant le rein dans sa totalité.
L'ablation du rein lors de cancer
Lorsque la ou les tumeurs du rein sont localisées et que l’autre rein est en bonne santé, le traitement consiste à retirer le rein malade (néphrectomie), le plus souvent avec la glande surrénale qui y est attachée et les ganglions voisins (ablation totale dite « élargie »). Dans certains cas particuliers (petite tumeur, rein unique), il est possible de n’enlever qu’une partie du rein touché. Néanmoins, cette ablation partielle provoque davantage de complications que l’ablation totale.
L’ablation du rein se fait soit en incisant le ventre, soit en pratiquant des orifices dans la paroi de l’abdomen et en y insérant des tubes fins munis d’outils chirurgicaux et d’une caméra (cœlioscopie). L’ablation du rein reste douloureuse et nécessite en général cinq à dix jours d’hospitalisation.
Les complications éventuelles d’une ablation élargie du rein sont celles de toute chirurgie : hématome, infection, accident thromboembolique. L’ablation partielle peut se compliquer d’hémorragie ou de fistule urinaire (une fuite de l’urine dans la cavité de l’abdomen qui nécessite la pose d’une sonde pour connecter le rein et la vessie).
La destruction des tumeurs du rein à travers la peau (destruction percutanée)
Lorsqu’un traitement chirurgical n’est pas envisageable (rein unique, maladie de von Hippel-Lindau, par exemple) et que la tumeur est petite (moins de 3,5 cm), l’équipe soignante peut décider d’avoir recours à un traitement qui vise à détruire la tumeur du rein sans ouvrir l’abdomen. Cette technique utilise la chaleur produite par des ondes électriques (radiofréquence) au bout d’une fine aiguille, la sonde.
Sous anesthésie générale, et guidé par divers appareils d’imagerie médicale, le radiologue spécialisé introduit la sonde à travers la peau et la paroi abdominale jusqu’à positionner son extrémité au centre de la tumeur. La chaleur dégagée par l’extrémité de la sonde brûle progressivement la tumeur, du centre vers la périphérie, sur quelques centimètres. La sonde est retirée lorsque l’imagerie médicale montre que la tumeur a été complètement détruite.
Cette intervention dure de 20 à 30 minutes et nécessite une journée d’hospitalisation. Ces effets indésirables sont essentiellement des douleurs au réveil qui sont soulagées par des médicaments antalgiques.
Le traitement des cancers du rein métastatiques
Quand cela est possible, le traitement des cancers du rein avec métastases repose sur la chirurgie pour enlever le rein atteint, voire certaines métastases. À ce traitement s’ajoute l’administration de médicaments spécifiques.
Le choix de ces médicaments est guidé par une évaluation du risque de progression de la tumeur et de ses métastases. Six critères (état général du patient, nombre de métastases, temps entre le diagnostic et le traitement, ainsi que divers paramètres sanguins) sont mesurés pour définir le « groupe pronostique de Motzer » auquel appartient le patient. En fonction de ce classement, le médicament à administrer est choisi. En cas d’échec de ce traitement, un autre médicament pourra être prescrit.
L'immunothérapie dans le traitement du cancer du rein métastatique
L’immunothérapie consiste à administrer des substances capables de stimuler le système immunitaire du patient : interféron alpha (ROFERON-A) ou interleukine 2 (PROLEUKIN), deux substances naturellement produites par les cellules de l’immunité. Ces substances sont administrées par injections sous la peau.
Les thérapies ciblées dans le traitement du cancer du rein métastatique
Les thérapies ciblées sont des substances qui bloquent de manière spécifique la croissance des cellules cancéreuses ou celle des vaisseaux sanguins qui alimentent la tumeur (ce qui ralentit également la croissance de celle-ci). Ces thérapies ciblées sont réservées aux patients qui ont épuisé toutes les autres formes de traitement.
Dans le contexte des cancers du rein, cette famille de traitements se compose actuellement de cinq substances : bevacizumab (AVASTIN), everolimus (AFINITOR), sorafénib (NEXAVAR), sunitinib (SUTENT) et temsirolimus (TORISEL). Ces médicaments sont administrés sous forme de gélules ou de comprimés, sauf le bevacizumab et le temsirolimus qui doivent être injectés via une perfusion intraveineuse.
Les effets indésirables des immunothérapies et des thérapies ciblées
Les traitements médicamenteux du cancer du rein ont les mêmes effets indésirables les plus fréquents. Ceux-ci sont les troubles digestifs (diarrhées, nausées, vomissements), la fatigue, la fièvre, la perte d’appétit, des irritations de la bouche (stomatite), une baisse des globules rouges, des globules blancs et des plaquettes sanguines, ainsi que une sécheresse de la peau, des démangeaisons et des rougeurs.
De plus, le bevacizumab, le sorafénib et le sunitinib peuvent provoquer une hypertension artérielle qui nécessite un suivi régulier de la tension artérielle.
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