Quelles sont les causes des troubles du spectre autistique ?
Aujourd’hui, on considère que les troubles envahissants du développement (TED) sont essentiellement dus à des anomalies génétiques qui modifieraient la façon dont le cerveau s’organise pendant la petite enfance. Ces mutations gêneraient la mise en place de connexions entre les cellules du cerveau (neurones). Certaines anomalies génétiques ont d’ailleurs été mises en évidence chez des enfants atteints de TED.
D’autres facteurs jouent probablement un rôle : en effet, dans 10 à 30 % des cas, le vrai jumeau d’un enfant atteint de TED n’est pas atteint de ce trouble malgré la présence de gènes identiques chez les deux enfants. Néanmoins, comparé à celui des gènes, le rôle de ces autres facteurs semble limité.
D'autres maladies génétiques liées aux mutations d’un seul gène s’expriment par divers troubles dont des TED. Les plus fréquentes sont le syndrome du X-fragile et la sclérose tubéreuse de Bourneville.
Traitements anti-épileptiques et autisme
Dès 1994, des troubles du spectre de l’autisme ont été décrits chez des enfants dont la mère avait reçu un traitement antiépileptique pendant la grossesse, en particulier avec un médicament appelé acide valproïque ou valproate (également parfois prescrit en cas de troubles bipolaires). Des études publiées en 1996 et en 2000 sont venus renforcer cette suspicion.
Plus récemment, l’ANSM (Agence nationale de sécurité des médicaments et produits de santé) et la CNAM (Caisse nationale d’Assurance maladie) ont mené une étude de très grande ampleur à partir du système national des données de santé. Cette étude a montré que, à l’âge moyen de 3,6 ans, les enfants dont la mère avait pris l’acide valproïque au cours de la grossesse présentaient un risque 4 à 5 fois plus élevé d’avoir un diagnostic de « troubles mentaux et du comportement » précoces (avant l’âge de 6 ans). Ce risque était jusqu’à 8 à 10 fois plus élevé chez les enfants exposés aux plus fortes doses.
Concernant plus spécifiquement l’autisme, les enfants exposés au valproate pendant la grossesse ont un risque environ 3 fois plus élevé de présenter des troubles du spectre autistique ou d’autisme infantile (environ 5 fois plus fréquent), par rapport à celui des enfants non exposés.
La période d’exposition au valproate la plus à risque se situerait au cours du deuxième ou du troisième trimestre de la grossesse (alors qu’une exposition à l’acide valproïque au cours du premier trimestre de grossesse expose plutôt à un risque de malformations congénitales majeures).
Selon l’ANSM et la CNAM, considérant que 30 à 40 % des 41 600 à 76 100 enfants exposés au valproate depuis sa commercialisation en 1967 seraient concernés, ce serait entre 16 600 et 30 400 enfants atteints de troubles neuro-développementaux précoces, tels que des retards dans l'acquisition de la parole et de la marche, des capacités intellectuelles diminuées, des capacités verbales (parole et compréhension) diminuées ainsi que des troubles de la mémoire, un trouble du déficit de l'attention/hyperactivité (TDAH) ou des troubles du spectre autistique.
Une association de patients (APESAC, Association d’aide aux parents d’enfants souffrant du syndrome des anti-convulsivants) regroupe les personnes qui sont concernées par cette exposition aux anti-épileptiques durant la grossesse.
De plus, certaines études récentes suggèrent une augmentation du risque de troubles du spectre de l’autisme chez des enfants exposés aux médicaments antidépresseurs de la famille des inhibiteurs sélectifs de la recapture de sérotonine (paroxétine, fluoxétine, sertraline, citalopram, escitalopram, fluvoxamine) pendant la grossesse. Cependant d’autres études ne mettent pas en évidence une augmentation de ce risque. Ainsi, à ce jour, les études ne permettent donc pas d’exclure une association entre l’utilisation de ces médicaments pendant la grossesse et l’apparition de tels troubles.
Existe-t-il des facteurs de risque des troubles autistiques ?
À l’exception du syndrome de Rett, les garçons sont plus à risque de troubles envahissants du développement que les filles, en particulier dans les formes sans retard mental : l’autisme infantile sans retard mental est six fois plus fréquent chez les garçons et l’autisme infantile avec retard mental deux fois plus fréquent.
L’âge des parents au moment de la conception a une influence modérée (risque multiplié par 1,3 si la mère a plus de 35 ans et par 1,4 si le père a plus de 40 ans). De plus, le risque de TED augmente pour les enfants qui ont un frère ou une sœur atteint de ces troubles (jusqu’à 30 % d’augmentation du risque si l’enfant a deux frères ou sœurs atteints).
Les facteurs de risque des TED démentis par les études
Certains facteurs de risque autrefois suspectés ont été démentis par les études. Parmi ces facteurs qui n’augmentent PAS le risque de développer un TED :
- l’intolérance au gluten (maladie cœliaque) ;
- la vaccination par le vaccin ROR (rougeole-oreillons-rubéole) ;
- la présence de sels de mercure dans l’environnement ;
- les caractéristiques psychologiques des parents ;
- la nature des liens entre la mère et son enfant.
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