Quelles sont les causes des lymphœdèmes secondaires ?
Les lymphœdèmes secondaires apparaissent lorsqu’un obstacle (cicatrice, cellules cancéreuses, parasites, micro-organismes infectieux, etc.) gêne la circulation de la lymphe située dans un membre ou dans les organes génitaux. La lymphe s’accumule progressivement en amont de l’obstacle et stagne. L’organe touché gonfle et sa peau s’épaissit.
Mis à part la filariose, maladie parasitaire qui touche 120 millions de personnes dans les pays en voie de développement, la cause la plus fréquente de lymphœdème secondaire est le cancer et ses traitements : chirurgie, radiothérapie et curiethérapie (traitement qui utilise une source radioactive temporairement implantée dans la tumeur). Ils touchent les bras (cancers du sein) ou les jambes, voire les organes génitaux (cancers gynécologiques ou de la prostate).
Les interventions chirurgicales et les traumatismes peuvent également entraîner la formation de cicatrices et d’anomalies des vaisseaux lymphatiques, gênant la circulation de la lymphe. Dans le contexte du cancer du sein, le lymphœdème ne doit pas être confondu avec le gonflement banal du sein, de l'aisselle et du bras qui peut survenir juste après la chirurgie et qui disparaît en quelques jours.
Chez les usagers de drogue par voie intraveineuse, l’injection intraveineuse de produits qui ne sont pas destinés à être injectés peut être à l’origine de lymphœdème du bras.
Dans certains cas, l’insuffisance veineuse chronique peut également se compliquer en lymphœdème d’une jambe.
Quels sont les facteurs de risque des lymphœdèmes secondaires ?
Le traitement des cancers, et notamment du cancer du sein, est le principal responsable de l’apparition de lymphœdèmes secondaires. Les facteurs de risque majeurs sont le “curage ganglionnaire”, c'est-à-dire l’ablation de la quasi-totalité des ganglions de l’aisselle ou de l’aine, et/ou la radiothérapie ciblée sur ces zones riches en ganglions.
Plus accessoirement, le surpoids et la réduction de l’activité physique semblent jouer un rôle favorisant.
Contrairement à une idée répandue, prendre la tension ou prélever du sang sur le bras du côté opéré après un cancer du sein n’expose pas à un risque de lymphoedème.
Les lymphœdèmes secondaires sont-ils fréquents ?
Dans le contexte du cancer du sein, on estime qu’un lymphœdème du bras (souvent appelé « gros bras ») apparaît chez 2 à 7 % des patientes chez qui le chirurgien n’a enlevé qu’un ganglion de l’aisselle, et chez 15 à 28 % des patientes qui ont subi un curage ganglionnaire (de nombreux ganglions de l’aisselle ont été enlevés).
Peut-on prévenir les lymphœdèmes secondaires ?
Dans le cadre du traitement des cancers, on estime que les principales mesures de prévention des lymphœdèmes secondaires sont la lutte contre l’obésité et la pratique régulière d’une activité physique adaptée.
Les blessures et les infections pouvant jouer un rôle dans le déclenchement de la survenue d’un lymphœdème du bras, mieux vaut les éviter et, dans tous les cas, les traiter rapidement en cas de risque de lymphœdème (curage, radiothérapie, etc.).
D’autres mesures sont parfois suggérées pour limiter le risque d’apparition de lymphœdème en cas de chirurgie du cancer du sein :
- éviter la chaleur et les voyages en avion ;
- éviter les prises de sang sur le bras du côté du sein traité.
L’intérêt de ces mesures n’a pas été formellement établi par des études cliniques.
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