Qu'appelle-t-on tachycardies ?
Les troubles du rythme cardiaque les plus fréquents se traduisent par une augmentation de la fréquence des battements du cœur (ou d'une partie du cœur). Ces accélérations « en salves » du rythme cardiaque, également appelées « tachycardies », peuvent être bénignes ou graves selon leur origine et leurs conséquences potentielles en termes de complications.
Quand les oreillettes battent trop vite
Une accélération du rythme de contraction des oreillettes peut être observée dans divers types d’arythmies cardiaques.
La tachycardie sinusale
La tachycardie sinusale est proche de l’accélération du cœur produite par un effort. Le cœur se met à battre plus de 100 fois par minute, de manière synchronisée. Le plus souvent bénigne, la tachycardie sinusale peut être provoquée par un effort, le stress, la consommation excessive de substances stimulantes (café, tabac, drogues, alcool, etc.), la fièvre, certains médicaments, l’anémie, une déshydratation ou une hyperthyroïdie, par exemple. Elles ne nécessitent en général aucun traitement, sinon celui de leur cause.
Une tachycardie sinusale apparaît également lors d’une crise de panique : la personne se met à transpirer, elle est pâle, son cœur s’emballe et elle a l’impression d’une mort imminente. La crise se calme spontanément en quelques minutes.
Dans certains cas rares, la tachycardie sinusale est le symptôme d’une maladie plus grave, par exemple une insuffisance cardiaque ou une embolie pulmonaire (la présence d’un caillot sanguin dans une artère des poumons).
La tachycardie supraventriculaire
La tachycardie supraventriculaire se traduit par un pouls situé entre 160 et 200 battements par minute pendant quelques minutes, voire quelques heures. Elle est plutôt observée chez des personnes jeunes souffrant d’anomalies congénitales des fibres conduisant l’influx nerveux au sein du cœur (une sorte de court-circuit se crée entre les zones où se propage l’activité électrique).
La maladie de Bouveret (ou tachycardie supraventriculaire paroxystique) et le syndrome de Wolff-Parkinson-White sont les formes de tachycardie supraventriculaire les plus fréquentes. Ces maladies ne font l’objet d’un traitement que si les crises de tachycardie sont invalidantes.
Quand les ventricules battent trop vite
Une accélération anormale du rythme de contraction des ventricules peut avoir de graves conséquences. Le plus souvent, une tachycardie passagère des ventricules ne produit que peu de symptômes : malaise, perte de connaissance. Mais, dans certains cas graves, l’accélération du rythme de contraction des ventricules peut provoquer une mort subite.
Les troubles du rythme ventriculaires sont souvent la conséquence d’une maladie cardiaque pré-existante ou d’un infarctus du myocarde.
Le syndrome du QT long
Le QT est un segment du tracé de l’électrocardiogramme. Chez certaines personnes, ce segment est anormalement long et les ventricules battent à un rythme anormalement rapide. Le syndrome du QT long est le plus souvent dû à une anomalie génétique ou congénitale. Parfois, certains médicaments peuvent provoquer cette forme de tachycardie ou une forme voisine appelée « torsades de pointes » (voir ci-dessous).
Les torsades de pointe
Les torsades de pointe sont responsables d’une accélération brève et irrégulière du rythme de contraction des ventricules (pendant quelques secondes, mais revenant régulièrement). La plupart du temps, elles ne provoquent pas de symptômes mais elles peuvent parfois être à l’origine de morts subites.
Les torsades de pointe peuvent être dues :
- à des concentrations sanguines de potassium ou de magnésium insuffisantes, par exemple lors de diarrhées ou d’usage excessif de laxatifs stimulants ;
- à un cœur trop lent ;
- à une mauvaise oxygénation des muscles du cœur ;
- à une prédisposition génétique ;
- à la prise de certains médicaments contre l’arythmie cardiaque, les infections bactériennes, la dépression, les troubles bipolaires, les psychoses, les troubles digestifs, etc.
Leur traitement repose sur le traitement de leur cause et, éventuellement, l’administration d’un médicament pour le cœur (isoprénaline).
La tachycardie ventriculaire
La tachycardie ventriculaire se traduit par des battements anormalement rapides : entre 120 et 250 par minute. Le plus souvent, cette arythmie est la conséquence d’une maladie cardiaque pré-existante ou d’une cicatrice opératoire sur le cœur. Lorsqu’elle dure plus de quelques minutes, elle peut entraîner une fibrillation ventriculaire.
Qu'appelle-t-on bradycardies ?
Habituellement, on parle de rythme cardiaque anormalement lent (également appelé « bradycardie ») lorsque celui-ci est inférieur à 50 battements par minute. Mais certaines personnes ont un rythme cardiaque lent sans en être gênées pour autant. Seules les bradycardies invalidantes (qui provoquent une fatigue anormale) ou pouvant entraîner des complications sont considérées comme pathologiques.
Les causes des bradycardies sont le plus souvent une anomalie du nœud sinusal (par exemple, la présence de cicatrices dues à une autre maladie cardiaque) ou un problème de transmission de l’activité électrique entre les oreillettes et les ventricules (« bloc atrioventriculaire »). L’hypothyroïdie peut également se manifester par un ralentissement anormal du rythme cardiaque. Les bradycardies persistantes justifient la mise en place d’un stimulateur cardiaque (« pacemaker »).
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