En avril 1986, l'explosion et l'incendie d'un réacteur nucléaire de la centrale de Tchernobyl en Ukraine ont libéré une importante quantité de radioactivité. En dehors des conséquences sociales, humaines et politiques de cet accident, l'opinion publique française s'est inquiétée des conséquences possibles de cette radioactivité sur la santé en général, et sur celle de la thyroïde en particulier. Qu'en est-il vraiment ?
Les effets de l'iode radioactif
Lors de cet accident, comme plus récemment à Fukushima, de l’iode radioactif (I-131) a été rejeté dans l’atmosphère, puis a été inhalé ou ingéré par les populations exposées. L’iode étant nécessaire à la production des hormones thyroïdiennes, il se concentre majoritairement dans la thyroïde. La radioactivité portée par ces molécules d’iode absorbées peut détruire, totalement ou partiellement, les cellules de la thyroïde et être à l’origine d’hypothyroïdies. En cas de dose particulièrement élevée, la radioactivité peut également provoquer des mutations de ces cellules et provoquer un cancer de la thyroïde, en particulier chez les enfants âgés de moins de cinq ans et ceux contaminés pendant la grossesse.
La prévention de la fixation de l'iode radioactif
Pour empêcher la fixation de l’iode radioactif dans la thyroïde, il existe un moyen simple qui consiste à prendre des comprimés d’iode naturel (non radioactif) qui va saturer la thyroïde en iode, l’empêchant ainsi de fixer l’iode radioactif. Depuis 1997, en France, des campagnes de distribution gratuite de comprimés d’iode ont été organisées auprès des habitants des communes situées dans un rayon de dix kilomètres autour des centrales nucléaires. En cas de rejet radioactif accidentel, le Préfet du département concerné ordonne la prise des comprimés par les particuliers.
Les conséquences de la catastrophe de Tchernobyl en France
Suite au passage du nuage radioactif issu de la centrale de Tchernobyl au dessus de la France, les autorités sanitaires se sont interrogées sur les effets à long terme de cette radioactivité et elles ont constaté que la fréquence des maladies thyroïdiennes, et notamment des cancers de la thyroïde, a augmenté en France au cours des trente dernières années.
Cependant, plusieurs études récentes ont montré que cette augmentation des cas de maladies thyroïdiennes en France est probablement le résultat d’une amélioration des pratiques de dépistage et de diagnostic (essor de l’échographie et évolution de la prise en charge chirurgicale), plutôt qu’une conséquence de l’accident de Tchernobyl.
Ces études ont notamment observé que l’augmentation des cas de maladies thyroïdiennes a débuté dès 1975 (donc une dizaine d'années avant Tchernobyl) et qu’il n’y a pas eu d’accélération de cette augmentation après 1986. De plus, les régions les plus touchées par les cancers de la thyroïde sont celles de l’Ouest et du Sud-ouest, moins exposées aux retombées de Tchernobyl que celles de l’Est de la France.
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