Les phobies sont une forme de troubles anxieux où l’angoisse se focalise sur un objet, une situation ou une activité précise qui ne la justifie pas. Si certaines formes s’atténuent généralement grâce à des stratégies d’évitement, d’autres peuvent perturber sérieusement la vie quotidienne.
Est-il normal d’avoir peur d’objets ou de situations particulières ?
La peur est une émotion naturelle et utile. Elle nous protège car elle nous pousse à agir, par exemple en nous incitant à fuir lorsque nous nous sentons en danger. Tout le monde peut avoir des peurs, voire de petites phobies, préférer l’escalier à l’ascenseur, changer de trottoir à la vue d’un chien, redouter de prendre l’avion. La plupart du temps, nous vivons avec ces peurs et nous nous en accommodons. L’enfant terrorisé à l’idée d’être interrogé en classe restera sans doute un adulte timide et ne deviendra probablement jamais un grand orateur. Cela ne l’empêchera pas, avec ce trait de personnalité qui le caractérise, de trouver sa place dans la société.
En revanche, lorsque la peur nous paralyse en l’absence de danger réel, prend des proportions démesurées, monopolise nos pensées et influence de façon négative nos comportements et nos choix, elle devient pathologique.
Quels sont les différents types de phobies ?
Les phobies sont une forme d’anxiété. La personne phobique réalise que sa peur est excessive et irrationnelle, mais elle ne peut pas résister au besoin d’éviter l’objet de sa crainte. La phobie devient grave lorsqu’elle oblige la personne touchée à restreindre ses activités et que sa qualité de vie s’en ressent. On distingue trois principaux types de phobies : les phobies simples, l’agoraphobie et la phobie sociale.
La phobie simple
La phobie simple est la peur anormale, excessive et injustifiée d’un objet ou d’une situation : peur de certains animaux, du vide, de l’avion, de l’eau, des miroirs, des aiguilles, etc. Il y aurait plus de six mille sortes de phobies simples ! Certaines sont assez répandues, comme la peur des lieux clos (claustrophobie), d’autres sont plus rares et peuvent sembler bizarres.
La plupart des personnes vivent avec leur phobie en mettant en place des stratégies d’évitement. Par exemple, un phobique des insectes préférera vivre dans un appartement en ville plutôt que dans une maison à la campagne.
Quelques phobies de A à Z |
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L’agoraphobie
Les personnes atteintes d’agoraphobie redoutent de se retrouver dans des lieux publics dont elles pensent qu’elles ne pourront pas s’échapper ; par exemple dans les transports en commun, centres commerciaux, files d’attente ou théâtres. Certains agoraphobes restent chez eux pendant des années, ne sortant qu’exceptionnellement, accompagnés d’un proche de confiance. Les personnes souffrant de troubles paniques développent parfois une agoraphobie, mais certains agoraphobes ne connaissent pas ce type de trouble.
La phobie sociale
La phobie sociale est une forme grave et parfois très invalidante de phobie. Elle se caractérise par la crainte d’être observé et jugé par les autres, ou encore d’être gêné ou humilié par ses propres actions. Elle se manifeste par une peur déraisonnable d’une ou plusieurs situations sociales : peur de prendre la parole devant un groupe, de s’adresser à des inconnus, de manger sous le regard des autres, d’aborder une personne du sexe opposé ou encore de se rendre à l’école. Dans ce dernier cas, on parle de phobie scolaire. La phobie sociale interfère fortement avec le travail ou l’école et peut conduire à la dépression.
Le trac est-il une forme de phobie sociale ? |
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Le trac est l’angoisse normale que l’on ressent avant d’affronter un public, de subir une épreuve. Cette peur est due à la crainte d’être jugée par d’autres personnes, un jury ou un public par exemple. Cependant, à la différence de la phobie sociale, cette angoisse se dissipe progressivement dans l’action. Ce n’est donc pas une forme de phobie.Des médicaments sont parfois prescrits pour réduire certains symptômes physiques du trac tels que les palpitations et la transpiration. Certains comédiens, hommes politiques ou cadres d’entreprise utilisent un médicament bêtabloquant (Avlocardyl, Propranolol Ratiopharm) pour calmer leur trac avant de prendre la parole en public. Ces médicaments n’entraînent pas de dépendance, mais leurs effets sur le cœur impliquent de ne jamais les utiliser sans avis médical. |
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