Bien utiliser les médicaments contre la schizophrénie
Avant la mise en place d’un traitement neuroleptique, il est nécessaire de pratiquer des examens complémentaires pour éviter certaines complications. Sauf en cas de psychose aiguë, le traitement par un neuroleptique est mis en place progressivement. Chaque patient réagit différemment à ces substances et il faut du temps pour identifier la dose minimale efficace qui provoquera le moins d’effets indésirables à long terme. Pendant cette période d’ajustement, le soutien de l’entourage est important. Les associations de plusieurs neuroleptiques sont rares et réservées aux cas les plus résistants aux traitements.
Les neuroleptiques doivent être pris de préférence pendant les repas pour éviter certains troubles digestifs, notamment les nausées. Lorsque l’on prend un neuroleptique, il ne faut jamais boire d’alcool. Les effets combinés de ces deux substances peuvent entraîner des troubles graves du comportement. Conduire un véhicule ou utiliser des outils potentiellement dangereux est fortement déconseillé tout au long du traitement. Les risques d’interactions entre les neuroleptiques et d’autres médicaments (anxiolytiques, hypnotiques, médicaments contre l’allergie ou l’hypertension artérielle, certains traitements de la maladie de Parkinson et des troubles de l’érection, etc.) sont importants. Il est indispensable de signaler la prise de neuroleptiques à son pharmacien et à tout nouveau médecin consulté.
Chez des personnes traitées par des neuroleptiques, l’apparition d’une fièvre inexpliquée (température supérieure à 38 °C) nécessite une consultation médicale d’urgence. Ces substances peuvent en effet provoquer un effet indésirable très grave qui apparaît progressivement, le syndrome malin.
Les médicaments de la famille des neuroleptiques peuvent également être responsables de mouvements anormaux appelés dyskinésies. Ce phénomène peut se produire dans les premiers jours du traitement (dyskinésies précoces) ou après plusieurs mois (dyskinésies tardives). On observe également des dyskinésies tardives lors de l’arrêt d’un traitement prolongé (réactions de sevrage).
Les effets indésirables des antipsychotiques
Les antipsychotiques, et en particulier ceux dits classiques, ont de nombreux effets indésirables : constipation, somnolence (plus marquée en début de traitement), troubles de l’accommodation, vision floue, sécheresse de la bouche, hypotension orthostatique, rétention d’urine, irrégularité des règles, troubles sexuels, troubles neurologiques tels que des mouvements anormaux, des tremblements, une raideur musculaire. Certains de ces effets nécessitent parfois d’être corrigés par d’autres médicaments.
Un effet indésirable particulier, la dyskinésie tardive, survient au cours de traitements prolongés. Elle se manifeste par des mouvements involontaires de la bouche, des lèvres, de la langue (mâchonnement), des bras ou des jambes. Elle apparaît chez 15 à 20 % des malades traités pendant plusieurs années avec des antipsychotiques dits classiques.
Un problème fréquent du traitement par les antipsychotiques est l’apparition d’un surpoids (en particulier à hauteur de l’abdomen) associé à des taux sanguins élevés de sucre, de cholestérol et de triglycérides (graisses du sang). Pour cette raison, il est important que les patients traités soient suivis par un médecin généraliste, endocrinologue ou nutritionniste qui prescrira des examens sanguins réguliers et donnera des conseils pour une alimentation équilibrée.
A ces effets indésirables, s’ajoutent des événements rarissimes qui constituent des urgences médicales :
- Le syndrome malin qui se traduit par une fièvre élevée, des sueurs, des troubles de la conscience, une salivation excessive, etc.
- L’agranulocytose qui se caractérise par une baisse des globules blancs du sang, un mal de gorge, des aphtes ou une fièvre anormale.
Lorsqu’on prend un traitement antipsychotique, ce type de symptômes nécessite une consultation médicale en urgence.
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