Mise à jour : 12 septembre 2023
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Dans les troubles bipolaires, appelés aussi bipolarité, maniaco-dépression ou psychose maniaco-dépressive, les fluctuations de l’humeur sont disproportionnées en intensité et en durée. Les phases d’excitation et de dépression qui les caractérisent varient d’une personne à une autre.

Est-il normal d’avoir des hauts et des bas ?

euphorique

Les changements d’humeur ne s’expliquent pas toujours par l’influence de facteurs externes dans la vie affective et professionnelle. L’humeur peut varier pour d’autres raisons moins facilement identifiables, par exemple la durée du jour ou des changements hormonaux. Ces fluctuations reviennent parfois régulièrement, comme c’est le cas pour la dépression hivernale.

Certaines personnes sont plus sujettes à ces variations cycliques de l’humeur, appelées aussi cyclothymie. Elles connaissent une alternance plus ou moins régulière de périodes de bonheur et de tristesse, sans que ce phénomène les empêche de vivre normalement. Tant qu’elle reste supportable, la cyclothymie n’est pas une vraie maladie.

Qu’appelle-t-on troubles bipolaires ?

Les troubles bipolaires, anciennement appelés psychose maniaco-dépressive, sont caractérisés par des variations de l’humeur disproportionnées dans leur durée et leur intensité. La gaieté devient euphorie exagérée, la tristesse s’exprime par une dépression profonde. Les troubles du comportement qui accompagnent ces phases désorganisent profondément la vie de la personne touchée et dégradent ses relations familiales et professionnelles. Les troubles bipolaires sont une maladie qui peut être grave et qui nécessite un traitement de longue durée.

Quels sont les symptômes des troubles bipolaires ?

Les symptômes des troubles bipolaires sont des cycles où alternent des phases d’excitation, également appelée manie, et de dépression. Ces cycles sont souvent reliés par des périodes où l’humeur est normale. Ils ont une intensité, une durée et une fréquence qui varient d’une personne à une autre. L’alternance des symptômes peut être impressionnante, entre hyperactivité, agressivité, absence d’inhibition, puis tristesse, accablement et démotivation totale.

Selon les symptômes, on parle parfois de troubles bipolaires de type 1 et de type 2. Le trouble bipolaire de type 1 se caractérise par un ou plusieurs épisodes maniaques ou mixtes accompagnés ou non d'épisodes dépressifs majeurs. Le trouble bipolaire de type 2 associe au moins un épisode dépressif majeur avec une hypomanie.

Qu’appelle-t-on phases d’excitation ou phases maniaques ?

Une personne en phase maniaque est anormalement euphorique, énergique, hyperactive ou agressive. Elle est exaltée et conçoit une confiance déraisonnable en elle-même. Elle n’a plus d’inhibition, fait ou dit ce qui lui passe par la tête, sans se soucier des conséquences de ses actes et de ses propos. Elle a une très haute opinion d’elle-même et ne supporte aucune critique. Elle est irritable et s’emporte pour un rien.

Sa pensée est accélérée. Elle parle beaucoup, suit plusieurs idées à la fois, passe volontiers du coq à l’âne. Elle fourmille de projets souvent incongrus, bouge sans arrêt, ne se sent jamais fatiguée. Elle peut oublier de manger pendant plusieurs jours et dort peu. Ses pulsions sexuelles sont accrues. Cet état peut durer plusieurs jours, voire plusieurs semaines.

Certains malades apprécient ces épisodes maniaques au cours desquels ils se sentent invincibles et pensent que rien ni personne ne peut leur résister. Quelques-uns se révèlent d’ailleurs très performants professionnellement ou très créatifs, au cours d’une phase maniaque. Mais la manie a surtout des conséquences négatives. La personne peut agir de façon irréfléchie et provoquer de véritables bouleversements dans sa vie (quitter son emploi ou faire des dépenses inconsidérées, par exemple). Il arrive que des personnes souffrant de troubles bipolaires finissent par avoir des démêlés avec la justice pour des délits commis lors de phases maniaques.

Qu’est-ce que l’hypomanie ?
L’hypomanie est une forme atténuée d’état maniaque. La personne est très énergique, se comporte impulsivement ou avec imprudence, se querelle fréquemment avec son entourage. Son état lui est agréable et elle nie être malade d’autant plus facilement que ses troubles ne perturbent pas trop sa vie quotidienne. L’hypomanie est souvent un signe précoce de troubles bipolaires.

Qu’appelle-t-on phases dépressives ?

Lorsque la phase dépressive se met en place, le découragement s’installe en quelques jours ou en quelques semaines. Plus la phase maniaque a été haute, plus la dépression sera profonde. D’hyperactive, la personne devient indifférente à tout, abattue. Les symptômes sont ceux d’une dépression sévère, tels la tristesse, l’accablement, le ralentissement de la pensée et des mouvements, la fatigue constante, la démotivation, les troubles du sommeil et de l’appétit. Ces manifestations durent deux à trois fois plus longtemps que les phases maniaques, souvent de plusieurs semaines à plusieurs mois. Les idées suicidaires sont fréquentes. Le suicide est considéré à tort, par le patient, comme le seul moyen de se libérer de sa maladie et de ne plus la faire subir à son entourage.

Qu’appelle-t-on phases mixtes ?

Chez certains malades, il existe des phases dites mixtes. Pendant ces périodes, la personne présente simultanément des symptômes de manie et de dépression : agitation, troubles du sommeil et de l’appétit, pensées suicidaires, etc. Les phases mixtes s’observent parfois entre la fin d’un accès maniaque et le début d’un épisode dépressif.

Quelle est la fréquence des cycles ?

Un cycle est constitué d’une phase maniaque, d’une phase dépressive et éventuellement de la phase normale qui les sépare. La durée d’un cycle est très variable, allant de quelques heures à une année ou plus. La fréquence des cycles est également très variable. La plupart des malades non traités vivent huit à dix cycles maniaco-dépressifs au cours de leur vie, mais d’autres vivront plusieurs cycles au cours d’une même année. La maladie est dite à cycle rapide quand la personne développe plus de quatre cycles dans l’année. Les traitements et les conditions de vie influencent la fréquence de répétition des cycles. Un malade bien soigné et entouré aura plus de chances de voir les cycles s’espacer.

Comment évoluent les troubles bipolaires ?

Quand le traitement de fond par les régulateurs de l’humeur est efficace, l’intensité et la fréquence des cycles maniaco-dépressifs diminuent de manière significative, ce qui permet à la personne de retrouver une vie normale. Après plusieurs mois de traitement, les cycles peuvent s’espacer jusqu’à disparaître complètement. Pour cette raison, toutes les personnes souffrant de troubles bipolaires devraient être traitées.

Sans traitement, les cycles se poursuivent et leur fréquence peut s’accélérer. L’intensité des phases maniaques et dépressives peut également s’aggraver. Dans certains cas, les personnes malades développent des symptômes de psychose, d’hallucinations et de délire, défendant avec insistance des croyances fausses et illogiques malgré l’évidence du contraire. Les complications des troubles bipolaires sont multiples. En l’absence de traitement, on estime que 25 % des personnes souffrant d’un trouble bipolaire font une ou plusieurs tentatives de suicide. Les risques d’alcoolisme et de toxicomanie sont importants et les troubles du comportement associés peuvent avoir des conséquences graves, allant jusqu’au divorce, au licenciement ou à l’emprisonnement.

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Commentaires

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Pascal78000 Il y a un an 9 commentaires associés

Ma réflexion se veut plus philosophique que scientifique.A la lecture de la longue liste des contradictions et des effets ' secondaires indésirables'´ je vous fais vous interroger sur le rapport benefice/risques. Plus généralement j'ai observé que le seul fait d'être diagnostiqué bipolaire avait chez beaucoup de patients un effet decalpubilisant : ´ouf, tout s'explique enfin'´.Néanmoins le seul fait d'être rangé dans un cadre défini s'il est rassurant pour certains devrait interpeller sur le droit d'être différent : atypique, conquérant, audacieux, impertinent,.. sont-ils des tares ? Faudrait-il systématiquement nommer et qualifier ses imperfections d'une maladie ? Je ne le crois pas.J'ai quant à moi refusé ce traitement ordonné par le médecin psychiatre chargé de mon suivi pour un épisode de burn out émotionnel.En effet, celui dérogeant aux règles déontologiques ne m'a nullement concerné au préalable et encore moins reçu mon accord.J'ai rempli en toute honnêteté deux questionnaires relatifs à mon comportement en moins de 10 minutes.Il en ressort que je suis en dessous de la notation.Neamoins, le lendemain l'infirmière met dans ma main un comprimé rouge...Je l'interpel

Ludo77120 Il y a 10 mois 0 commentaire associé

Deux familles sont détruites par sa décision brutale, alors dire que chacun est libre de vivre sa vie oui je suis d'accord mais pas quand la personne est atteinte de troubles bipolaire, le burn out c'est également tragique mais la monsieur c'est bien mal connaître la bipolarité que d'affirmer ce que vous dites, je ne peux vous laisser dire ça sans réagir, j'ai deux enfants qui sont dévastés par la décision de leur maman et de ma femme adorée. Les multiples spécialistes que j'ai rencontré son unanimes sur le diagnostic et de ce qui se passe et malheureusement nous ne pouvons que subirent tant qu'il n'y a pas malheureusement d'épisodes tragiques. Donc pitié ne dites pas des choses comme ça quand on ne connaît pas les ravages de la bipolarité. Merci

Ludo77120 Il y a 10 mois 1 commentaire associé

Bonjour Monsieur, ma femme hospitalisée en février 3 jours a été diagnostiquée bipolaire, elle a refusé le traitement de fond qui des dires du spécialiste lui aurait été très utile. Resultat le 20 septembre elle me dit qu'elle veut divorcer sans raisons apparentes, je ne me souviens même plus la dernière fois qu'on s'est disputé, une semaine avant elle disait encore à une de ses amies que tout allait bien avec moi. Elle se lance dans plein de projets, libido augmentée, comptes bancaire dans le dur, elle croit que tout le monde va bien, elle est coupée de la réalité, je me retrouve dans un appartement car elle veut sa liberté et vivre pour elle, veut refaire toute la maison et surtout pense qu'elle a un amour alors que l'homme que je connais très bien se refuse à elle et la renvoie dans ses 22, elle parle de flamme jumelle de spiritualité passe en peu de temps sur divers sujets, ne dors plus. Malheureusement malgré mes nombreuses tentatives de savoir ce qu'elle avait eu en février, le corps médical a fait silence certainement à sa demande si je l'avais su avant j'aurais vu certains signes que je ne connaissais pas, la j'ai maintenant le certificat d'hospitalisation avec tout les détails, bien entendu elle est dans le déni.

Modérateur Il y a 10 mois 0 commentaire associé

Bonjour

Le propre du délire est d'être dans le déni. La situation que vous décrivez est alarmante et nécessite une réhospitalisation. Malheureusement, en France, il est très difficile d'amener ces patients à l'hôpital contre leur gré et les proches se sentent souvent démunis. Rappelez néanmoins l'hôpital en décrivant cette situation.

Si votre épouse profère des menaces ou a un comportement dangereux, vous pouvez aussi appeler la police.

Lami37 Médecine générale Il y a 11 mois 1 commentaire associé

En effet quelle méconnaissance de la maladie pour philosopher sur le côté sympa des manies et épisodes de dépressions profonds... le burn out émotionnel n'est pas une forme de bipolarité, vous avez assurément été mal traité car si vous étiez bipolaire vous sauriez que "ces petits comprimés plein de contre indications et d'effets secondaires" peuvent vous changer la vie... 

Modérateur Médecine générale Il y a 10 mois 0 commentaire associé

Bonjour

Il faut aussi préciser qu'en phase d'excitation maniaque, la personne bipolaire est souvent inconsciente de l'anormalité de son comportement et ne perçoit pas l'intérêt d'un traitement.

Mirca Il y a un an 2 commentaires associés

Bonjour, je suis complètement abasourdi par tant de bêtises en un seul message.Arrêtez de philosopher, et de vous interroger sur le rapport bénéfices/risques cela sera mieux pour tout le monde. La bipolarité est bien une maladie. Je ne vois pas en quoi c’est « cool » et différent de l’être. Comme l’a si bien dit le médecin modérateur, je vais traduire sans être politiquement correct, c’est une maladie grave, alors vos idées complètement à l’ouest gardez les pour vous. Cordialement 

Philburt Il y a un an 0 commentaire associé

Tout à fait d'accord, cette maladie est vraiment nuisible pour la personne qui la subit et aussi par celle qui vit au quotidien avec elle. 

Modérateur Médecine générale Il y a un an 0 commentaire associé

Bonjour

Il n'est pas nécessaire de me traduire ;-)

Il faut reconnaître que certains patients reçoivent (ou se voient imposer) des traitements lourds qui ne sont pas forcément justifiés, et en conçoivent une forte rancoeur contre le corps médical. Il faut juste leur expliquer que leur cas ne vaut pas généralité.

Modérateur Il y a un an 0 commentaire associé

Bonjour

J'imagine que les contradictions dont vous parlez sont les contre-indications ?

Je vous invite à ne pas généraliser à partir de votre cas personnel, ni de celui de certains patients atteints de formes légères de troubles bipolaires. Cette maladie est grave et ne pas la traiter peut avoir des conséquences très lourdes pour les patients, allant jusqu'au décès.

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