Mise à jour : 08 décembre 2023
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Les personnes atteintes de troubles obsessionnels compulsifs (TOC) éprouvent le besoin d’évacuer leur anxiété en accomplissant des rituels ou des actions répétitives, pour empêcher que des phénomènes redoutés ne se produisent. Elles sont généralement conscientes de l’absurdité de leur comportement et en ressentent de la honte.

Superstition, perfectionnisme ou obsession compulsive ?

toc

Lorsque nous observons les jeux des enfants, certains rituels nous reviennent en mémoire : « Si j’arrive au bout de la rue sans poser le pied sur les jointures du trottoir, j’aurai une bonne note à mon devoir. » Devenus adultes, nous n’avons pas toujours abandonné ces habitudes. Il nous arrive de mettre en place des rituels pour conjurer le sort : « Si je porte ce bijou, mon entretien d’embauche va bien se passer. » C’est notre part de superstition, qui n’a rien de pathologique tant qu’elle n’a pas de répercussions négatives sur notre vie quotidienne.

Être perfectionniste, obsédé par l’organisation ou très exigeant ne signifie pas forcément être compulsif. Ces comportements servent souvent à améliorer l’image de soi et contribuent au succès professionnel. Il n’y a rien de pathologique dans le fait d’agir ainsi, à condition que le temps passé à accomplir ces actions soit raisonnable et que ces comportements n’entraînent ni angoisse, ni souffrance, ni dommages dans la vie sociale et affective.

Qu'est-ce qu’un trouble obsessionnel compulsif ?

Les troubles obsessionnels compulsifs, également appelés TOC, sont une forme de trouble anxieux. Les personnes qui en souffrent sont obnubilées par des pensées angoissantes difficiles à ignorer et qui parasitent leur esprit. Elles éprouvent le besoin d’évacuer leur anxiété en accomplissant des rituels ou des actions répétitives, pour empêcher que des phénomènes redoutés ne se produisent. Elles sont généralement conscientes de l’absurdité de leur comportement et en ressentent de la honte et de la culpabilité.

Nous avons tous parfois des idées inquiétantes, mais nous savons les rejeter comme étant déraisonnables. La personne atteinte de TOC interprète mal ces pensées envahissantes et les perçoit comme les signes annonciateurs d’un malheur imminent. Elle s’épuise à lutter contre ces idées noires, ainsi que l’anxiété et la culpabilité qu’elles provoquent : c’est l’obsession. Elle est consciente que ces idées qui jaillissent de manière répétée sont sans fondement et disproportionnées, mais ses tentatives de résistance déclenchent un niveau intolérable d’anxiété. Les obsessions les plus répandues ont trait à la saleté, à la peur de commettre des actes violents, à la crainte d’avoir des comportements scandaleux.

Face à ces obsessions, des actions répétitives ou compulsions sont un moyen d’échapper à l’anxiété. La personne malade se sent obligée d’accomplir certains rituels pour empêcher que les phénomènes redoutés ne se produisent. Elle a conscience cependant que cela est dérisoire. Petit à petit, le cerveau apprend que l’accomplissement de cette petite manie soulage rapidement l’anxiété, mais ce répit n’est que de courte durée. Le rituel se répète de plus en plus souvent et tourne au trouble obsessionnel compulsif, un piège vécu dans le secret et la honte.

Les comportements rituels les plus fréquemment observés sont le nettoyage et la vérification. Les compulsions peuvent aussi être mentales, tels les calculs incessants, les répétitions de phrases ou la création de nombreuses listes. Elles peuvent être rigides et régulières, ou encore changeantes.

Si, pour une raison ou une autre, un élément extérieur vient empêcher le déroulement du rituel, l’anxiété atteint un niveau insupportable. L’accomplissement des rituels peut nécessiter plusieurs heures dans la journée ; ils gênent le quotidien et entravent l’accès à une vie sociale et professionnelle normale. Ils poussent souvent la personne atteinte à vivre une vie de secret et de honte, qui finit par l’épuiser et entraîner une dépression.

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