Quels compléments alimentaires contre la ménopause ?
De nombreux compléments alimentaires sont proposés pour soulager ces troubles en stimulant ou en remplaçant la production d'hormones sexuelles. Leur usage doit impérativement se faire sous contrôle médical.
Les isoflavones ou phytoestrogènes contre la ménopause
Avec la polémique sur les traitements hormonaux de la ménopause, de nombreuses femmes ont été tentées de prendre des comprimés ou des gélules à base de soja pour atténuer les effets de la ménopause. En effet, le soja renferme des isoflavones, également appelées phytoestrogènes ou estrogènes végétaux.
D'autres plantes, comme le trèfle rouge ou l'actée à grappes noires, contiennent un autre type de phytoestrogènes, les lignanes. Ces phytoestrogènes compenseraient partiellement la chute des estrogènes produits par les ovaires.
Les phytoestrogènes semblent moins efficaces que les estrogènes de synthèse : ils ne soulageraient que 30 % des femmes contre 70 % pour les produits de synthèse. De plus, les phytoestrogènes n’ont fait l’objet d’aucune étude clinique sur leur utilisation à long terme.
Depuis 2012, faute de preuves d'efficacité convaincantes, les autorités sanitaires européennes ont interdit aux compléments alimentaires contenant des isoflavones de prétendre favoriser la qualité des cheveux et la tonicité de la peau, de maintenir le bon fonctionnement des articulations pendant et après la ménopause, de soulager les symptômes vasomoteurs liés à la ménopause (« bouffées de chaleur »), ni de contribuer à maintenir la densité des os pendant ou après la ménopause.
La DHEA contre la ménopause
La DHEA est une hormone naturelle qui entre dans le processus de synthèse des hormones sexuelles, dont les estrogènes. Sa prise sous forme de comprimés ou de gélules pourrait stimuler la production d’estrogènes par l’organisme et soulager les symptômes de la ménopause.
La DHEA a été étudiée dans le cadre de la lutte contre le vieillissement et les troubles de la ménopause. Dans ce dernier cas, une certaine activité a été observée sur la sécheresse de la peau et du vagin, mais plutôt chez les femmes de plus de soixante-dix ans.
L’igname sauvage ou « yam » contre la ménopause
Certains compléments alimentaires proposés contre les troubles de la ménopause contiennent de l’igname sauvage. Cette plante renferme des substances qui servent de base pour fabriquer industriellement des hormones sexuelles de synthèse.
Cependant, notre corps ne possède pas les enzymes nécessaires pour effectuer cette transformation chimique et les produits à base d'igname sauvage n'ont jamais montré d'efficacité dans le cadre de la ménopause.
La vitamine E contre la ménopause
Les fabricants de compléments alimentaires conseillent parfois de prendre des compléments de vitamine E pour soulager les bouffées de chaleur et protéger le cœur.
En fait, il semble qu'un apport excessif de cette vitamine n'ait aucun effet positif et provoque même une augmentation de la mortalité. Il convient donc de se limiter à la quantité apportée par les aliments tels que les huiles végétales, les fruits secs oléagineux, les graines, le jaune d'œuf et les germes de blé.
Les endophospholipides contre la ménopause
Certains compléments alimentaires proposés pour soulager les symptômes de la ménopause contiennent un mélange d'acides gras insaturés riches en acides gras oméga-3 d'origine marine, les endophospholipides. Pour l'instant, aucune preuve clinique ne vient étayer cette allégation.
La gelée royale contre la ménopause
Certains compléments alimentaires proposés pour soulager les symptômes de la ménopause contiennent de la gelée royale. Pour l'instant, aucune preuve clinique ne vient étayer cette allégation. Depuis 2012, faute de preuves d'efficacité convaincantes, les autorités sanitaires européennes ont interdit aux compléments alimentaires contenant de la gelée royale de prétendre soulager les désagréments de la ménopause.
Le calcium contre les effets de la ménopause
Selon les autorités de santé européennes, les denrées et suppléments alimentaires apportant au moins 400 mg de calcium par portion peuvent prétendre contribuer à réduire la perte de densité minérale osseuse, chez les femmes ménopausées de 50 ans et plus. La consommatrice doit être informée que l'allégation concerne spécifiquement les femmes de 50 ans et plus, et que l'effet bénéfique est obtenu moyennant une consommation journalière d'au moins 1 200 mg de calcium, toutes sources confondues.
De plus, selon les autorités sanitaires européennes, les compléments alimentaires contenant du fer ne peuvent pas prétendre lutter contre la perte excessive de cheveux chez les femmes ménopausées.
Existe-t-il des risques avec les compléments alimentaires contre la ménopause ?
Récemment, les autorités sanitaires ont mis en garde les consommatrices de phytoestrogènes ou de DHEA : ces produits pourraient entraîner les mêmes risques que les estrogènes du traitement hormonal de substitution pour une efficacité moindre. Les recommandations officielles déconseillent aux femmes qui ont des antécédents de cancer du sein ou de l’utérus de prendre ce type de produits.
L’Agence française de sécurité des aliments (Afssa, désormais Anses) recommande de ne pas prendre plus de 1 mg par kilo de poids et par jour d’isoflavones, soit 60 mg par jour pour une femme de 60 kilos. Malheureusement, les compléments alimentaires n’indiquent pas toujours la dose d’isoflavones contenue dans un comprimé ou une gélule.
Dans tous les cas, l’usage de ce type de complément alimentaire doit se faire sous contrôle médical afin de dépister rapidement tout problème cardiovasculaire ou cancéreux.
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