Comment diagnostique-t-on la maladie de Parkinson ?
Le diagnostic de la maladie de Parkinson repose essentiellement sur l’observation clinique du patient, à la recherche des trois symptômes caractéristiques : tremblements au repos, rigidité musculaire et ralentissement des mouvements. Les techniques d’imagerie médicale (IRM, scanner) ne révèlent aucune modification susceptible d’orienter le diagnostic sauf chez les personnes qui ont moins de 40 ans au moment du diagnostic.
Lorsqu’une maladie de Parkinson est suspectée par le neurologue et que les symptômes sont suffisamment invalidants pour justifier un traitement, la réponse du patient aux médicaments antiparkinsoniens permettra de confirmer le diagnostic.
Au tout début de l’apparition des symptômes, il est parfois difficile de diagnostiquer la maladie de Parkinson et il n’est pas rare que celle-ci ne soit confirmée que plus tard.
Lorsque la maladie est diagnostiquée, son évolution est mesurée par des outils spécifiques dont le plus courant est l’UPDRS (Unified Parkinson’s Disease Rating Scale ou échelle d’évaluation unifiée de la maladie de Parkinson).
Quels sont les traitements de la maladie de Parkinson ?
Le traitement de la maladie de Parkinson vise à réduire et à soulager les symptômes, sans pour autant arrêter la progression de la maladie. Les médicaments utilisés rétablissent une concentration normale de dopamine dans le cerveau. La mise en place de ce traitement médicamenteux demande de multiples ajustements, tant dans le choix du médicament le plus adapté que dans l’identification de la dose optimale. Plus récemment, une technique chirurgicale, la stimulation cérébrale profonde, est venue enrichir les modalités de traitement de cette maladie.
Quel est le suivi des complications de la maladie de Parkinson ?
Lorsque la maladie de Parkinson progresse, des complications peuvent apparaître. Elles affectent les mouvements (complications motrices), le psychisme (complications psychiatriques) ou le fonctionnement du corps (complications dysautonomiques). Le plus souvent, ces complications sont à la fois la conséquence de la progression de la maladie et celle des effets indésirables des traitements. Elles nécessitent d’être identifiées rapidement pour mettre en place des mesures visant à les soulager (adaptation du traitement, rééducation, etc.).
Les complications de la maladie de Parkinson qui affectent les mouvements
Les troubles de la marche dans la maladie de Parkinson
- Lorsque la maladie de Parkinson progresse, les patients peuvent présenter deux types de troubles de la marche :
- le « freezing », blocage de la marche avec les pieds comme « collés » au sol ;
- la « festination », lorsque les pas s'accélèrent et diminuent en amplitude.
Ces troubles nécessitent un ajustement du traitement, mais surtout la prescription de séances de kinésithérapie avec une rééducation orientée sur les troubles de la marche.
Les troubles de la posture de la colonne vertébrale dans la maladie de Parkinson
Lors de maladie de Parkinson qui évolue, les patients adoptent progressivement une posture typique : le dos courbé, la tête penchée en avant, les hanches et les genoux légèrement fléchis.
La prise en charge de ces troubles repose sur un ajustement du traitement, mais surtout sur des séances de kinésithérapie avec rééducation des muscles du dos. L’usage de minerve ou de corset est rarement utile car la déformation est d'origine musculaire et non osseuse. Ces troubles de la marche et de la posture sont les causes les plus fréquentes des chutes chez les personnes atteintes de maladie de Parkinson.
Les troubles de la parole (dysarthrie) dans la maladie de Parkinson
Avec la progression de la maladie de Parkinson, certains patients ont de plus en plus de mal à parler de manière claire. Ces troubles de la parole apparaissent assez tôt, mais ils progressent lentement et sont souvent négligés avant de devenir sévères et d'entraîner une perte d'intelligibilité, un repli sur soi et un retrait social.
Une prise en charge précoce par un orthophoniste permet de lutter contre l'aggravation de ces troubles.
Les troubles de la déglutition dans la maladie de Parkinson
Les troubles de la déglutition sont tardifs et pas toujours identifiés par les patients : difficultés à mastiquer et à avaler, aliments qui « passent du mauvais côté » (fausses routes). Ils peuvent être à l'origine de complications respiratoires et de dénutrition.
Leur prise en charge nécessite un suivi orthophonique et diététique et l'adaptation des traitements par le neurologue. Des mesures comportementales peuvent y être associées : installation pour le repas, choix des aliments, conduite à tenir en cas de fausse route.
Les complications neuropsychiatriques de la maladie de Parkinson
Des complications neuropsychiatriques peuvent survenir au cours de la maladie de Parkinson. Un avis spécialisé peut être nécessaire pour définir le rôle respectif de la maladie et des médicaments dans leur survenue et adapter le traitement en conséquence.
Les troubles du sommeil dans la maladie de Parkinson
Dans la maladie de Parkinson, les troubles du sommeil sont fréquents et présents assez tôt. Il peut s’agir d’une fragmentation du sommeil liée aux difficultés à bouger (difficulté à se retourner dans le lit, tremblements) ou à des envies d’uriner. Dans certains cas, les personnes présentent des difficultés pour s’endormir, une hyperactivité nocturne, voire des hallucinations. Ces symptômes peuvent être liés à la prise de médicaments antiparkinsoniens le soir, mais aussi à d’autres causes : anxiété, dépression, troubles de la prostate, syndrome d’apnée du sommeil, etc. Certains patients se plaignent également de somnoler tout au long de la journée.
La prise en charge médicale de ces troubles du sommeil repose sur l’adaptation du traitement antiparkinsonien, mais aussi sur des mesures spécifiques aux troubles observés : vase de nuit pour ne pas avoir à se lever, prise en charge de l’anxiété, traitement de l’apnée du sommeil, par exemple.
La prescription de somnifères est à limiter au maximum. L'utilisation de la mélatonine a été proposée par certains experts.
L’anxiété dans la maladie de Parkinson
Lorsque la maladie de Parkinson a atteint un stade où il devient plus difficile d’équilibrer le traitement, des périodes de bien-être (périodes « on ») alternent avec des périodes de blocage ou de mouvements involontaires (périodes « off ») : ce phénomène porte le nom de « fluctuations motrices ».
L’apparition de ces fluctuations peut être source d’anxiété et peut prendre la forme d'authentiques attaques de paniques ou de troubles obsessionnels compulsifs. La prise en charge de ces épisodes d’anxiété est identique à celle mise en place chez la personne âgée non parkinsonienne. Les benzodiazépines anxiolytiques peuvent être prescrites mais avec précaution car elles augmentent le risque de chute, de confusion et de dépendance.
La dépression dans la maladie de Parkinson
La dépression est fréquemment associée à la maladie de Parkinson (présente chez 40 à 50 % des patients). Certains de ses symptômes sont également ceux de la maladie de Parkinson, ce qui complique son diagnostic : absence d’expression faciale, réduction de l’expression des émotions, manque de motivation, ralentissement psychomoteur, par exemple. En général, elle est envisagée par le médecin lorsqu’elle déclenche des symptômes typiques de la dépression : tristesse, idées noires, pleurs, perte importante d’intérêt pour les activités quotidiennes. Un soutien psychologique est alors nécessaire. Le recours à un psychiatre peut être proposé.
Les troubles du contrôle des impulsions dans la maladie de Parkinson
Des troubles du comportement peuvent apparaître lors de traitements par des médicaments antiparkinsoniens. Il peut s’agir d’une addiction au jeu, d’achats compulsifs, voire d’une hypersexualité que le patient ou son entourage ne signale pas toujours spontanément.
Chez certains patients, ces troubles se manifestent par une surconsommation compulsive et excessive de médicaments antiparkinsoniens (au-delà de celle requise pour le contrôle des troubles des mouvements). C’est ce que l’on appelle le « syndrome de dysrégulation dopaminergique ».
Qu’appelle-t-on punding ou hobbying ? |
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Chez certaines personnes qui souffrent de maladie de Parkinson, il existe des troubles particuliers qui s’apparentent à une hyperactivité. Le « punding » correspond à des comportements stéréotypés, non productifs, sans but, caractérisés par le besoin d'examiner, manipuler, collectionner, monter et démonter des objets. Le « hobbying » décrit le besoin impérieux de s'adonner de façon excessive à des activités de loisirs (internet, bricolage, etc.). |
Les autres complications psychiatriques dans la maladie de Parkinson
Parmi les autres complications psychiatriques qui peuvent survenir lors de la maladie de Parkinson, on peut citer les hallucinations, les troubles psychotiques (perte du sens des réalités avec une attitude délirante), une confusion et des troubles du comportement.
Les hallucinations, en particulier visuelles, peuvent être isolées, mais peuvent aussi survenir lors de confusion ou de délire psychotique. Elles peuvent être aggravées par certains médicaments antiparkinsoniens. La simplification du traitement avec réduction des doses et du nombre de médicaments suffit dans un grand nombre de cas à résoudre ces complications psychiatriques.
La survenue de confusion est fréquente, en particulier chez les sujets âgés. Dans ce cas, le médecin va rechercher la possibilité d’un autre problème de santé qui pourrait avoir déclenché cette confusion. Dans certains cas, celle-ci apparaît lors de modification du traitement, ou après une anesthésie. En l'absence d'explication manifeste, un scanner cérébral peut être prescrit, éventuellement un électrocardiogramme ou une ponction lombaire (prélèvement du liquide qui baigne le cerveau et la moelle épinière).
La démence associée à la maladie de Parkinson
La démence (dégradation de la mémoire, du raisonnement, du comportement et de l’aptitude à réaliser les activités quotidiennes) est une complication fréquente et tardive de la maladie de Parkinson et toucherait jusqu'à 80 % des patients après 15 à 20 ans d'évolution.
Les troubles dits « dysautonomiques » dans la maladie de Parkinson
Chez certains patients, la maladie de Parkinson est à l’origine de problèmes dans le fonctionnement du corps : troubles urinaires, nausées, constipation, hypotension, troubles sexuels ou douleurs.
L’hypotension orthostatique dans la maladie de Parkinson
L’hypotension orthostatique est la sensation de vertige que l’on ressent parfois lorsqu’on passe trop rapidement de la position couchée à la position debout. Elle est due à une baisse soudaine et temporaire de la pression artérielle.
L’hypotension orthostatique est présente chez 40 à 50 % des patients souffrant de maladie de Parkinson mais elle est le plus souvent asymptomatique (les patients n’en ont pas conscience). Les médecins la recherchent systématiquement car elle peut être à l’origine de chutes.
Les nausées dans la maladie de Parkinson
Les nausées sont un effet indésirable commun à tous les médicaments antiparkinsoniens, particulièrement en début du traitement. Les vomissements sont rares. Le cas le plus fréquent est celui de l'apparition de nausées d'intensité modérée au début du traitement ou lorsque les doses sont augmentées. Elles régressent spontanément en quelques jours ou quelques semaines. Parfois, elles peuvent être réduite en prenant les traitements en milieu de repas. Si les nausées deviennent trop gênantes, des traitements existent pour les soulager.
La constipation dans la maladie de Parkinson
Jusqu'à 30 % des patients qui vivent avec la maladie de Parkinson souffrent de constipation, soit par ralentissement du transit, soit par difficultés à déféquer. La prise en charge de la constipation associée à la maladie de Parkinson est identique à celle de la population générale (hydratation, alimentation riche en fibres, activité physique, laxatifs osmotiques).
Les troubles de la miction dans la maladie de Parkinson
Jusqu'à 75 % des patients atteints de maladie de Parkinson sont atteints de troubles en lien avec le fait d’uriner (troubles de la miction). La nécessité de se lever la nuit pour uriner (nycturie) est le symptôme le plus précoce et le plus courant. Elle peut être associée à de l’incontinence, un besoin d’uriner fréquemment de petites quantités, voire des envies irrépressibles. Lors de ces troubles, le médecin s’assure qu’ils n’ont pas une autre maladie comme origine : infection urinaire, diabète, hypertrophie bénigne de la prostate, par exemple.
La prise en charge de ces troubles repose sur des mesures non médicamenteuses : limitation du volume de boisson le soir, utilisation de dispositifs évitant de se lever la nuit pour uriner (vase de nuit, pistolet), traitement de la constipation associée. L’avis d’un urologue est parfois nécessaire en cas de problèmes urinaires invalidants.
Les troubles sexuels dans la maladie de Parkinson
Soixante à 70 % des patients souffrant de maladie de Parkinson sont atteints de troubles sexuels. Le plus souvent, il s'agit, chez les hommes, de troubles de l’érection ou d'éjaculation précoce et, chez les femmes, de difficultés d'excitation ou d'absence d’orgasme. D’autres maladies peuvent également contribuer à ces troubles : dépression, troubles vasculaires ou hormonaux, par exemple.
Le traitement est le même que pour la population générale mais, parce que les patients sont à risque d'hypotension orthostatique, l'utilisation des traitements habituels des troubles de l’érection doit être prudente.
L’excès de sudation dans la maladie de Parkinson |
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Chez certains patients, une transpiration excessive peut se produire, liée aux traitements antiparkinsoniens. En cas de gêne dans les activités quotidiennes, un ajustement du traitement par le neurologue peut être utile. |
Les douleurs dans la maladie de Parkinson
La rigidité musculaire liée à la maladie de Parkinson peut être à l’origine de douleurs des muscles ou des articulations (en particulier au niveau des orteils). De plus, la maladie peut provoquer des douleurs dites « neuropathiques » dues à des perturbations du fonctionnement des nerfs.
Les traitements antalgiques habituels peuvent être prescrits, voire des injections de toxine botulinique contre les contractions musculaires. Dans certains cas, les traitements antiparkinsoniens doivent être adaptés par le neurologue.
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