Mise à jour : 14 septembre 2023
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De nombreux facteurs peuvent être à l'origine d'une crise d'asthme chez les personnes sujettes à cette maladie : allergies aux acariens, aux blattes, aux poils d'animaux, etc. D'autres causes sont moins connues mais on observe de plus en plus d'allergies à d'autres animaux (rongeurs, oiseaux, etc.), aux plantes d'intérieur (ficus, pollens de fleur, etc.), parfois à la nourriture pour poissons d'aquarium (ver de vase ou chironomides).

Les crises d'asthme dues aux allergènes respiratoires

Les allergènes respiratoires (ou pneumallergènes) sont des particules microscopiques présentes dans l'air ambiant et qui, même inhalées en quantité minime, peuvent déclencher des symptômes d’asthme en arrivant au niveau des bronches. Les principaux allergènes respiratoires sont les pollens, les particules provenant d'animaux (chat, chien, rongeurs, acariens, cafards, etc.) et les moisissures. Peuvent également être en cause la poussière de latex, les farines de céréales ou d’autres poussières végétales.

Les crises d'asthme provoquées par le pollen

Certains pollens sont véhiculés par le vent et peuvent venir au contact des muqueuses respiratoires (nez, bronches). Ils contiennent des substances allergisantes et peuvent provoquer une rhinite saisonnière allergique (rhume des foins), une conjonctivite (irritation des yeux) ou de l’asthme. Les symptômes ne se manifestent qu’en période de pollinisation. Les pollens sont présents en ville comme à la campagne ; leurs effets sont accentués par la pollution et par un temps sec et venteux.

En France, on distingue grossièrement trois périodes de pollens : de janvier à mars avec les arbres (cyprès, aulne, peuplier, bouleau, chêne, platane, olivier, etc.) ; au printemps avec les poacées ou les graminées (chiendent, dactyle pelotonné, phléole, etc.) ; de juillet à septembre avec les autres herbacées (ambroisie, pariétaire, orties, etc.). Ces périodes peuvent varier en fonction des régions.

Les crises d'asthme provoquées par les animaux domestiques

L'allergie aux animaux domestiques (chats, chiens, hamsters, cobayes, lapins, oiseaux, etc.) est très fréquente et ces animaux sont assez souvent à l’origine de crises d’asthme ou d’aggravation de la maladie. Le contact direct avec l'animal n'est pas toujours nécessaire pour déclencher des crises d'asthme. Les particules responsables de l’allergie (allergènes) sont présentes au niveau de la salive de l’animal, de ses urines, des débris de peau morte (squames) et des poils qui se déposent partout dans la maison.

Ainsi le chat dégage des particules allergisantes qui persistent plusieurs mois en suspension dans l’air, même en l’absence de l’animal, surtout si le mobilier s’y prête (tentures, moquettes, tapis, meubles capitonnés). La crise d’asthme est alors provoquée par l’inhalation de particules de poussière portant ces allergènes. Elle peut être associée à des signes de rhinite allergique et de conjonctivite.

La majorité des personnes allergiques aux animaux se sensibilisent au contact de leur propre animal. Le traitement repose essentiellement sur l'éloignement de l’animal. En cas de métier au contact des animaux, une allergie de ce type peut nécessiter un reclassement professionnel.

Des contacts intermittents avec des animaux peuvent également entraîner une crise d'allergie. Quelques poils d’animaux sur les vêtements d’un membre de l’entourage (dans la famille ou à l’école) peuvent parfois suffire à provoquer une crise d'allergie ou une crise d’asthme.

Les crises d'asthme provoquées par les acariens

Invisibles à l’œil nu, les acariens (araignées microscopiques) sont essentiellement présents dans la poussière de maison, dans les lieux de stockage alimentaire et dans la farine. Ils ne vivent que six semaines environ mais se reproduisent très rapidement, surtout si le milieu ambiant s’y prête (chaleur et humidité).

Ils affectionnent tout particulièrement les literies (sommier tapissier, matelas, oreillers, etc.) mais aussi les rideaux, les canapés, les chaises et les meubles capitonnés, les tapis, les moquettes ou les jouets en peluche. Un matelas peut contenir deux millions d’acariens et on peut trouver jusqu’à 2.000 acariens par gramme de poussière ! Ils se nourrissent des microparticules de peau morte que notre corps sème un peu partout chaque jour, de cheveux et de poils d’animaux.

Ce sont les débris d’acariens morts et leurs déjections qui, lorsqu’ils sont inhalés, provoquent des allergies. Sous nos climats, les acariens ne survivent pas lorsque l’air est trop sec ou à température élevée (ils sont détruits par un lavage à plus de 60°C). Dès 1.500 mètres d’altitude, les acariens responsables d’allergie sont pratiquement absents, car le froid les empêche de proliférer.

Les crises d'asthme provoquées par les cafards

Les blattes ou cafards sont des insectes qui sont responsables d'un nombre croissant d'allergies respiratoires, dont les principales manifestations sont des rhinites et des crises d'asthme.

Ces insectes recherchent l'obscurité, la chaleur, l'humidité et les débris alimentaires. On les trouve donc derrière les meubles et dans les moteurs des gros appareils électroménagers (machine à laver, réfrigérateurs, etc.), dans les buanderies, les caves et, surtout, dans les vide-ordures. La cuisine est l'endroit préféré des blattes. En cas de forte infestation, certains textiles peuvent être contaminés (canapé, matelas, moquette, etc.). Les éléments allergisants (débris, déjections de l’insecte) sont véhiculés par des poussières que la personne asthmatique respire dans l’air ambiant.

Quatre à 5 % de la population est sensible aux cafards et 10 à 20 % des asthmatiques y sont allergiques. Cette sensibilité est souvent associée à l’allergie aux acariens, aux pollens et aux poils d'animaux.

Les crises d'asthme provoquées par les moisissures

Les moisissures sont des champignons microscopiques qui ont parfois un fort pouvoir allergisant. À l’intérieur des maisons, les moisissures les plus fréquentes sont Rhizopus, Mucor, Penicillium, Aspergillus et Cladosporium. Elles se développent dans des environnements humides avec présence visible de moisissures, de condensation, de fuites d’eau, d'une odeur de moisi (salles d’eau et salles de bains, sous-sols, pièces ayant subi un dégât des eaux, etc.).

Il y a davantage de spores de champignons si les fondations de la maison sont en pierre, s’il y a des fissures dans le revêtement des murs et des plafonds ou si l’aération du logement est insuffisante. Une isolation excessive de l’habitat sans système de ventilation adapté est un facteur de risque, de même que la présence d’un système de climatisation non entretenu.

La concentration des moisissures augmente par temps humide et chaud. Elles affectionnent particulièrement la poussière de maison, le papier, le bois, les climatiseurs et les humidificateurs, ainsi que la terre des plantes d’intérieur.

À l’extérieur, il existe aussi des moisissures en suspension dans l’air, en particulier au printemps et en été. Alternaria est l’une des plus fréquentes et elle peut être responsable de crises d’asthme grave.

Les crises d'asthme dues aux infections respiratoires

Les infections touchant les poumons et les bronches (grippe, bronchite bactérienne ou virale ou encore pneumonie), mais aussi celles qui touchent le nez ou la gorge, sont souvent responsables de l'apparition de crises d'asthme chez des personnes pour qui le traitement de fond était jusque-là efficace.

Les infections virales représentent environ 60 % des causes d'aggravation de l’asthme chez l’adulte et 80 % chez l’enfant. Les sinusites et les foyers infectieux dentaires peuvent également aggraver un asthme.

Il est important de signaler les premiers signes d’une infection (fièvre, toux inhabituelle, crachats, etc.) à votre médecin afin qu’il puisse renforcer votre traitement de fond de l’asthme pour éviter toute aggravation et démarrer éventuellement un traitement contre l’infection respiratoire.

Les crises d'asthme dues aux activités sportives

Le sport est recommandé pour les asthmatiques, car il permet de développer la capacité pulmonaire et de renforcer les muscles respiratoires, comme le diaphragme. Cependant, l’inhalation d’air froid et sec, lors de l’exercice ou à la récupération, peut être à l’origine de crises d’asthme (asthme d’effort). De plus, les sports exposant à des allergènes ou des irritants sont à éviter : équitation si l'on est allergique au cheval ou bien course à pied en ville, les jours de forte pollution. Les crises d’asthme à l’exercice sont d’autant plus fréquentes que l’asthme est mal contrôlé par les traitements.

Les crises d'asthme dues à certains médicaments

Les médicaments dits « bêtabloquants » peuvent aggraver un asthme en favorisant la contraction des bronches. Ils sont donc contre-indiqués chez les asthmatiques. Ces médicaments sont utilisés en comprimés pour traiter une tension artérielle trop élevée, une tachycardie (quand le cœur bat trop vite au repos) ou les suites d’un infarctus, mais également en collyre dans le cas d’un glaucome (hypertension de l'œil).

Chez certains asthmatiques qui y sont allergiques, des antibiotiques comme la pénicilline peuvent déclencher une crise d'asthme. La réaction est, le plus souvent, une allergie de la peau (rougeur, boutons, démangeaisons, etc.) et, parfois, une crise d’asthme. En général, l’allergie concerne tous les médicaments d’une même famille d’antibiotiques.

Chez les asthmatiques qui souffrent par ailleurs de polypose nasale, une crise d'asthme peut être déclenchée par la prise d’aspirine (c’est-à-dire tous les médicaments qui contiennent de l’acide acétylsalicylique), ou de certains anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), utilisés pour calmer les douleurs (ibuprofène, etc.). En cas de douleur, mieux vaut utiliser un autre médicament recommandé par votre médecin.

Il est important de signaler à un nouveau médecin que vous êtes asthmatique et de lui indiquer les allergies que vous avez pu avoir dans le passé avec certains médicaments, pour qu’il évite de vous prescrire des médicaments de la même famille.

De même, tout asthmatique doit impérativement signaler son asthme et ses allergies au médecin s’il doit bénéficier d’une intervention sous anesthésie générale. Certains produits anesthésiques peuvent parfois déclencher des crises d’asthme ou des réactions allergiques. C’est aussi le cas du latex (gants) qu’il convient de ne pas utiliser en cas d’allergie à cette matière.

Qu'est-ce que le bronchospasme paradoxal ?
Dans de rares cas, l'administration d'un médicament antiasthmatique inhalé (bronchodilatateur ou corticoïde) peut provoquer une aggravation paradoxale de l'essoufflement. Il est alors nécessaire de prendre un avis médical avant de poursuivre le traitement.

Les crises d'asthme dues aux vapeurs irritantes et aux odeurs fortes

L'inhalation de vapeurs irritantes ou d’odeurs fortes peut occasionner une gêne respiratoire ou une crise chez un asthmatique, en particulier :

  • les fumées (tabac, cuisson, cheminées, usines, etc.) : la fumée de tabac en particulier contient de nombreuses substances irritantes qui peuvent aggraver l'inflammation des bronches et déclencher une crise d’asthme ;
  • les aérosols domestiques (insecticides notamment) ;
  • les solvants (acétone, dissolvant, white-spirit, essence de térébenthine, essence, etc.) ;
  • certains parfums.

Certaines formes d’asthme peuvent débuter après une inhalation ponctuelle, mais très importante, de vapeurs irritantes ou de fumées. Des asthmes peuvent également être provoqués par l’inhalation répétée d’agents irritants présents en concentration modérée sur le lieu de travail (chlore, dioxyde de soufre, par exemple). Ces facteurs sont reconnus comme cause d’asthme professionnel, par exemple chez les maîtres-nageurs en piscine.

Les crises d'asthme provoquées par les règles

Chez certaines femmes, l’asthme s’aggrave durant la période qui précède les règles (période dite « prémenstruelle »). Cela se produit plus souvent chez les femmes ayant un asthme sévère : les jours avant les règles représentent chez elles une période à risque d’asthme aigu grave. Ce risque diminue dès que les règles commencent. Le rôle des hormones sexuelles est vraisemblable, mais il n’a pas été démontré.

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