Mise à jour : 14 septembre 2023
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Lorsqu'elle souffre d'asthme, une femme peut être inquiète sur les conséquences de sa maladie en termes de maternité. Pourtant, asthme et grossesse sont tout à fait compatibles.

Comment évolue l'asthme pendant la grossesse ?

L’évolution de l’asthme chez la femme enceinte n’est pas prévisible. Durant la grossesse, l'asthme s'améliore chez un tiers des femmes asthmatiques, il reste stable chez un autre tiers et s'aggrave pour le dernier tiers des futures mères.

Le risque d'aggravation est plus grand :

  • si la femme fume,
  • si le traitement de fond est interrompu,
  • si l'asthme était initialement sévère.

Le risque d'aggravation est également plus important pendant le troisième trimestre de la grossesse. La grossesse justifie donc une surveillance attentive de l'asthme. Après l'accouchement, l'asthme retrouve son état antérieur, généralement en un trimestre.

Le fœtus est-il à risque à cause de l'asthme de la mère ?

Un asthme maternel bien traité et bien suivi ne pose pas de problème pour l’enfant à naître. Des risques de prématurité, un plus faible poids de naissance et quelques rares anomalies ont été signalés chez des enfants nés de mère asthmatique. Cependant, ces problèmes ne semblent pas survenir si le traitement de l’asthme est bien pris et si l’asthme est bien contrôlé.

Le risque le plus important pour le fœtus serait de souffrir d’un manque d’oxygène si la mère faisait une crise d’asthme sévère. C’est pourquoi il faut tout faire pour prévenir l’apparition des crises : suivre rigoureusement son traitement de fond et éviter les facteurs déclenchants.

Ne jamais arrêter son traitement contre l'asthme pendant la grossesse

Les médicaments anti-asthmatiques n'ont pas d'effets indésirables notables, ni chez la future mère, ni chez le fœtus. Pourtant, on peut lire sur la notice de la plupart des médicaments pour l'asthme des mises en garde à propos de la grossesse. En effet, en l'absence d'études spécifiques chez la femme enceinte, les autorités de santé imposent de telles réserves aux laboratoires pharmaceutiques.

Les médicaments habituellement utilisés pour traiter l’asthme sont autorisés pendant la grossesse : ils ne sont pas toxiques pour le fœtus. C’est le cas des corticoïdes inhalés et des bronchodilatateurs bêta-2 mimétiques. Le salbutamol, bronchodilatateur bêta-2 mimétique d'action rapide très fréquemment utilisé, est même proposé en cas de menace d'accouchement prématuré. Cependant, un traitement par les antileucotriènes ne sera continué pendant la grossesse que s’il est indispensable au bon contrôle de l’asthme. En aucun cas, vous ne devez arrêter votre traitement de fond lorsque vous découvrez que vous êtes enceinte. Faites confiance à votre médecin et suivez ses conseils.

Si vous êtes allergique, sachez en revanche que la majorité des anti-histaminiques ne doivent pas être pris pendant le premier trimestre de la grossesse, et que certains ne doivent pas être utilisés pendant le dernier trimestre. Si une désensibilisation anti-allergique est en cours, elle peut être poursuivie si elle est bien tolérée. En revanche, il est fortement contre-indiqué de débuter une désensibilisation pendant la grossesse.

Enfin, et comme pour toutes les maladies, il est recommandé à une femme enceinte de ne pas utiliser les médicaments les plus récemment mis sur le marché, c'est-à-dire ceux pour lesquels on a le moins de recul en termes d'utilisation chez la femme enceinte. Si vous avez un doute, demandez à votre médecin traitant ou à votre pharmacien.

Surveiller son asthme pendant la grossesse

Pendant la grossesse, il est important que l’asthme soit parfaitement contrôlé pour assurer une bonne oxygénation du fœtus. Il ne faut pas hésiter à s’aider du débitmètre de pointe pour vérifier que l’asthme est bien équilibré. C’est surtout vrai pendant le dernier trimestre de la grossesse, car le volume du bébé gêne la respiration de la mère : il peut alors être difficile de distinguer un véritable trouble respiratoire dû à l’asthme.

Asthme et accouchement

Chez les futures mamans asthmatiques, la meilleure préparation à l’accouchement est d’arriver à l’hôpital avec un asthme bien équilibré, ce qui implique un suivi régulier et une prise rigoureuse du traitement de fond pendant toute la grossesse.

Pensez à informer au préalable l’anesthésiste de votre asthme et de vos allergies, au cas où vous auriez besoin d’une césarienne sous anesthésie générale. En effet, certains médicaments utilisés durant l’accouchement peuvent poser des problèmes. Mais une péridurale peut parfaitement être réalisée, sauf dans les cas exceptionnels où la future mère est allergique au produit utilisé pour la péridurale.

Asthme et anesthésie générale
La survenue d'une crise d'asthme au cours d’une anesthésie générale est possible mais rare. La crise peut être liée aux substances employées pour l'anesthésie, mais cela est exceptionnel. Toute allergie connue doit néanmoins être signalée lors de la consultation pré-opératoire avec l’anesthésiste, en particulier l’allergie au latex (gants).
Si l'asthme n'est pas bien contrôlé, des crises d'asthme peuvent survenir indépendamment de toute allergie aux produits utilisés (liées à l'inhalation de gaz froid ou irritant, à l'intubation, etc.). Avant une intervention chirurgicale, il convient donc de signaler son asthme à l’anesthésiste et de bien suivre son traitement de fond. Les médicaments inhalés utilisés pour le traitement de fond de l’asthme ne rendent pas l’anesthésie plus dangereuse. Dans certains cas, une mesure du souffle par les EFR peut être proposée avant l’opération.

Asthme et allaitement

Tous les médicaments utilisables durant la grossesse peuvent être administrés à une femme asthmatique qui souhaite allaiter. Les corticoïdes inhalés sont bien tolérés, de même que les bronchodilatateurs bêta-2 mimétiques inhalés d'action rapide ou de longue durée d’action. Les corticoïdes en comprimés passent en quantité minime dans le lait maternel, et ces doses faibles présentent peu de risques d’effets indésirables chez l’enfant. En revanche, la théophylline passe dans le lait maternel et peut être responsable d’irritabilité et de nervosité chez le nourrisson.

De plus, les médicaments anti-histaminiques ayant un effet sédatif (ceux qui « endorment ») sont déconseillés pendant l’allaitement. En l’absence d’information sur leur passage dans le lait maternel et leur effet sur le nourrisson, les antileucotriènes sont également déconseillés durant l’allaitement.

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