La très bonne efficacité du vaccin et la gravité des complications des infections à pneumocoques justifient de vacciner tous les enfants.
Pourquoi vacciner contre les infections à pneumocoques ?
Le pneumocoque est une bactérie présente dans les voies respiratoires de l’homme, responsable de 15 millions de cas d’infections graves chaque année dans le monde. Plus de 800 000 enfants de moins de 5 ans meurent chaque année dans le monde des suites d'une infection à pneumocoques selon l’OMS (Organisation mondiale de la santé). La mortalité varie de 10 % à 30 %. En France, les pneumocoques constituent une cause fréquente d’otites aiguës et de méningites bactériennes chez l’enfant de moins de 2 ans. Ils sont la première cause de pneumonie bactérienne et de méningites bactérienne chez l’adulte. La protection du nourrisson obtenue avec le vaccin contenant 13 sérotypes de pneumocoques est élevée (supérieure à 90 %). Dans les pays qui la pratiquent, la généralisation de la vaccination contre les infections à pneumocoques a permis de réduire drastiquement le nombre de méningites bactériennes et de pneumonies à pneumocoques chez les enfants. Un impact a également été observé chez les adultes et les personnes âgées grâce à l’immunité de groupe obtenue par la vaccination des enfants.
De plus, la vaccination a permis une diminution du taux des pneumocoques résistant aux antibiotiques au cours des méningites, des bactériémies et des otites à pneumocoque.
Pour en savoir plus : Des vaccins indispensables, mais de mise au point ou d’évaluation plus complexes, 10/2021.
Qui vaccine-t-on contre les infections à pneumocoques ?
La vaccination contre les infections à pneumocoques est obligatoire pour tous les nourrissons nés après le 1er janvier 2018. Elle était auparavant recommandée pour tous les enfants jusqu'à 2 ans. Elle est réalisée avec le vaccin contre 13 sérotypes (PREVENAR 13) ou avec le vaccin contre 15 sérotypes (VAXNEUVANCE commercialisé depuis mai 2024).
La vaccination contre les infections à pneumocoques est également recommandée pour les personnes de plus de 2 ans présentant un risque d’infection à pneumocoque : personnes qui ont un déficit immunitaire (infection par le VIH, chimiothérapie, traitement immunosuppresseur, greffe, transplantation d’organe, personnes sans rate), personnes qui ont un implant cochléaire, atteintes d'un syndrome néphrotique, d’insuffisance cardiaque, d’insuffisance rénale, d’insuffisance respiratoire chronique, d’asthme grave, de maladie chronique du foie, de diabète non équilibré.
Les vaccins contre les infections à pneumocoques
Les pneumocoques existent sous différents types : plus de 90 sérotypes ont été identifiés. Ces sérotypes se différencient par leur virulence et leur résistance aux antibiotiques. Les vaccins anti-pneumococciques visent les sérotypes impliqués le plus souvent dans les infections invasives (otites, pneumonies, méningites).
Les vaccins contre les infections à pneumocoque sont constitués de fragments de différents sérotypes de pneumocoques :
- l’un contient 13 sérotypes de pneumocoques (PREVENAR 13) est dit 13-valent,
- l’autre contient 23 sérotypes de pneumocoques (PNEUMOVAX) est dit 23-valent. Il protège contre plus de types de pneumocoques, mais il induit une réponse immunitaire moindre qu’avec le vaccin 13-valent. Il est réservé, en complément du vaccin à 13 sérotypes, à certains enfants et adultes à risque d'infection à pneumocoques.
Deux autres vaccins sont disponibles depuis mai 2024 : un vaccin contre 15 sérotypes (VAXNEUVANCE) et un vaccin contre 20 sérotypes (PREVENAR 20).
Comme les autres vaccins, des réactions au point d’injection (rougeur, douleur) sont fréquentes. Des effets généraux (fièvre, douleurs articulaires ou musculaires) sont également possibles.
La vaccination antipneumococcique en pratique
La vaccination contre les infections à pneumocoques chez tous nourrissons est réalisée avec le vaccin contre 13 sérotypes (PREVENAR 13) ou avec le vaccin contre 15 sérotypes (VAXNEUVANCE). Elle comporte deux doses, respectivement à l’âge de 2 mois et de 4 mois, suivies d’une dose de rappel à 11 mois. Un rattrapage est possible pour les nourrissons de plus de 6 mois non vaccinés antérieurement, selon le schéma de vaccination suivant :
- pour les enfants de 7 à 11 mois : deux doses à deux mois d'intervalle, suivies d'un rappel un an après ;
- pour les enfants de 12 à 23 mois : deux doses à au moins deux mois d'intervalle.
La vaccination antipneumococcique chez les personnes à risque élevé d’infection à pneumocoques nécessite l’injection du vaccin 13-valent ou 15-valent et/ou du vaccin 23-valent selon un calendrier qui varie en fonction de l’âge :
- Pour les prématurés et les nourrissons : une injection avec le vaccin 13-valent ou 15-valent à 2 mois, 3 mois et 4 mois suivie d’un rappel à 11 mois.
- Pour les enfants de 2 à 5 ans non encore vaccinés : deux injections avec le vaccin 13-valent ou 15-valent à deux mois d'intervalle, suivies d'une injection du vaccin 23-valent au moins 2 mois après.
- Pour les enfants de 2 à 5 ans déjà vaccinés avant 2 ans : une injection du vaccin 23-valent au moins 2 mois après la précédente dose de vaccin.
- Pour les enfants de plus de 5 ans, les adolescents non encore vaccinés : une injection avec le vaccin 13-valent ou 15-valent suivie d’une injection avec le vaccin 23-valent au moins 2 mois après.
- Pour les adultes de 18 ans et plus non encore vaccinés : une injection unique du vaccin 20-valent.
- Pour les enfants de plus de 5 ans, les adolescents et les adultes ayant été vaccinés avec le vaccin 23 valent : une injection avec le vaccin 13-valent ou 15-valent. Une revaccination est possible avec le vaccin 23 valent en respectant un délai minimal de 5 ans après la dernière injection du vaccin 23 valent.
Les recommandations en cas de pénurie de vaccin
Depuis quelques années, certains vaccins, dont le vaccin contre 23 sérotypes de pneumocoques (PNEUMOVAX), font l’objet de tensions d’approvisionnement en France. Cette situation peut amener les autorités de santé à faire, pour les périodes de pénurie, des recommandations spécifiques qui définissent les populations prioritaires à vacciner et les cas pour lesquels la vaccination peut être reportée à la fin de la période de pénurie.
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