Les isoflavones font partie de la famille des phytoestrogènes, des substances végétales proches des hormones féminines (estrogènes). Les isoflavones les plus répandues sont la génistéine, la daidzéine et la glycitéine ; on trouve parfois dans les compléments alimentaires des dérivés appelés génistine, daidzine et glycitine. Les isoflavones sont présents en grande quantité dans les aliments dérivés du soja et en quantités plus modestes dans les légumes secs, les oignons, les pommes, le vin rouge et le thé, par exemple.
Décision des autorités de santé européennes |
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Depuis 2012, les autorités de santé européennes (EFSA, European Food Safety Authority et la Commission européenne) se sont prononcées sur certaines allégations santé des compléments alimentaires contenant des isoflavones. Après examen des données scientifiques, elles ont estimé que ces produits ne peuvent PAS prétendre :
Ces revendications d’effet sont désormais interdites pour les compléments alimentaires contenant des isoflavones. |
Usages et propriétés supposées des isoflavones (phytoestrogènes)
Les isoflavones sont proposées pour soulager les troubles liés à la ménopause, comme les bouffées de chaleur, les maux de tête, la sécheresse vaginale ou l’incontinence urinaire. Elles ont récemment connu un regain de popularité lorsque des études cliniques ont mis en évidence les risques associés aux traitements hormonaux de substitution (les traitements de la ménopause qui utilisent des hormones féminines). Pour certaines femmes, les compléments alimentaires contenant des isoflavones sont alors apparus comme une alternative moins risquée.
Les isoflavones sont parfois utilisées pour lutter contre l'excès de cholestérol sanguin.
Les lignanes |
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Les lignanes forment une autre famille de phytoestrogènes puissants. On les trouve dans les graines de lin, le trèfle rouge (Trifolium pratense) ou l'actée à grappes noires (Cimifuga racemosa). Du fait de leur richesse en phytoestrogènes, ces plantes entrent parfois dans la composition de compléments alimentaires destinés à soulager les troubles de la ménopause. |
Quelle efficacité pour les isoflavones (phytoestrogènes) ?
Si les isoflavones semblent plutôt efficaces contre les manifestations de la ménopause, leur activité est plus faible que celle des traitements hormonaux de substitution : elles soulageraient environ 30 % des femmes souffrant de ces troubles, contre 70 % pour les traitements à base d’hormones.
En revanche, les isoflavones ne sont pas efficaces dans la prévention de l'ostéoporose (fragilité osseuse qui peut survenir après la ménopause). Seule l'ipriflavone, un dérivé synthétique, a montré une activité dans ce domaine (voir encadré ci-dessous).
L’effet des isoflavones sur les taux de cholestérol semble trop modeste pour que ces substances présentent un réel intérêt dans ce domaine.
L'ipriflavone |
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L'ipriflavone est un dérivé synthétique de la daidzéine. Elle n'a pas d'effet sur les troubles de la ménopause. Associée à du calcium, elle est commercialisée en tant que médicament contre l'ostéoporose en Italie, au Japon, en Hongrie et en Argentine. À cause de son absence d'effet féminisant, elle est particulièrement utilisée pour prévenir l'ostéoporose chez les hommes. Cependant, elle possède une certaine toxicité sur les globules blancs (cellules de l'immunité) qui en limite l'usage. De plus, elle interagit avec de nombreux médicaments : certaines substances anti-inflammatoires, ou d'autres utilisées pour traiter l'asthme, les troubles psychiques, l'hypertension artérielle, le diabète ou l'ostéoporose. |
Précautions à prendre avec les isoflavones (phytoestrogènes)
L’usage des isoflavones n’est pas sans danger. Leur activité estrogénique peut avoir des effets indésirables graves. Pour cette raison, les isoflavones ne doivent jamais être prises sans suivi médical.
Les isoflavones sont contre-indiquées chez les enfants, les femmes enceintes ou qui allaitent, ainsi que chez celles qui ont des antécédents personnels ou familiaux de cancer hormonodépendant : sein, utérus ou ovaire. Comme pour les traitements hormonaux de substitution, les isoflavones pourraient favoriser l’apparition ou le développement de cancers sensibles aux estrogènes. Elles semblent augmenter le risque d’hyperplasie de l’endomètre (lésions précancéreuses au niveau de l’utérus).
Les hommes qui présentent des troubles de la prostate doivent s’abstenir de prendre ce type de compléments. Du fait de leur activité estrogénique, les isoflavones pourraient avoir un effet négatif sur la fertilité masculine. Enfin, les personnes allergiques aux aliments à base de soja doivent, bien sûr, éviter ces produits.
Les isoflavones pourraient interagir avec de nombreux médicaments : ceux des traitements contre l’ostéoporose, des traitements hormonaux ou des traitements contre les cancers du sein, de l’utérus ou de l’ovaire. De ce fait, la prise d’isoflavones doit impérativement être accompagnée d’un suivi médical.
Origine, formes et dosage des isoflavones (phytoestrogènes)
Les isoflavones sont extraites du soja. On les trouve sous forme de gélules ou de comprimés. Les dosages sont difficiles à indiquer car ils varient selon la forme chimique des isoflavones employées. L’ancienne Afssa (Agence française de sécurité sanitaire des aliments, désormais Anses) recommandait de ne pas dépasser la dose quotidienne de 1 mg par kilo, soit 60 mg par jour pour une femme de 60 kilos.
L'avis du spécialiste sur les isoflavones (phytoestrogènes) |
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Mieux vaut éviter de cumuler plusieurs sources de phytoestrogènes : aliments dérivés du soja et compléments alimentaires, ou compléments alimentaires contenant plusieurs types de phytoestrogènes. Dans tous les cas, il faut signaler cet usage à son médecin traitant. |
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