Mise à jour : 20 août 2012
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Les propriétés thérapeutiques de certains végétaux ont été validées par la recherche médicale qui confirme ainsi les pratiques traditionnelles. Les produits à base de ces plantes s’inscrivent donc dans la liste des remèdes dignes d’intérêt pour compléter ou apporter une alternative aux traitements médicamenteux dits « classiques ».

Les produits de phytothérapie : une efficacité parfois démontrée

analyse de plante

Si les essais cliniques portant sur des produits à base de plantes sont nombreux, ils sont souvent peu rigoureux sur le plan scientifique.

Parfois, il arrive que les informations disponibles sur une plante mentionnent des études faites en laboratoire, sur des cellules en culture ou sur des animaux (le plus souvent le rat ou la souris). Bien menées, ces études peuvent apporter des informations intéressantes justifiant de mener des essais chez l’homme. Mais un résultat positif chez le rat n’indique en rien une éventuelle efficacité chez l’homme. De plus, une substance dépourvue de toxicité chez l’animal peut se révéler toxique pour l’homme, comme cela est régulièrement observé lors de la mise au point de médicaments.

Les études cliniques menées selon certains critères de méthode sont le seul moyen de prouver de manière certaine l’efficacité thérapeutique d’une substance. Malheureusement, pour être fiable, une étude clinique doit remplir certains critères et cela est rarement le cas pour celles qui ont évalué les plantes. En effet, pour être considérée de qualité, une étude doit être :

  • randomisée, c’est-à-dire comparer deux groupes de personnes ayant des caractéristiques similaires,
  • contrôlée, c’est-à-dire comparer un groupe ayant reçu la substance étudiée à un groupe ayant pris un placebo (une substance sans activité thérapeutique),
  • de taille suffisante pour que les différences observées entre les deux groupes ne soient pas dues au hasard.

Ce type d’étude clinique coûte extrêmement cher et la plupart des fabricants de produits de phytothérapie n’ont pas les moyens d’investir dans de tels essais, d’autant plus que la plupart des ingrédients ne sont pas brevetables (voir ci-dessous). De fait, la très vaste majorité des études cliniques revendiquées pour les plantes sont souvent de trop petite taille, sans placebo ou effectuées sans garantie d’homogénéité préalable entre les groupes comparés.

Néanmoins, certaines plantes ont démontré leur efficacité au cours d’essais cliniques randomisés, contrôlés et de bonne envergure. C’est le cas, par exemple, de la valériane, du millepertuis, du petit-houx, du saule blanc, etc.

Les produits de phytothérapie : le problème de la brevetabilité

Pour prouver son efficacité thérapeutique, un produit de phytothérapie doit faire l’objet d’études longues et complexes, destinées à évaluer son efficacité et sa toxicité. Ces études sont coûteuses et ne peuvent être financées que lorsque l’usage du produit est protégé par un brevet : cette protection permet une commercialisation exclusive pendant un temps suffisamment long pour récupérer le coût des études et faire des bénéfices.

Les produits de phytothérapie contiennent souvent des substances trop anciennes pour être brevetées et aucun industriel n’est prêt à investir les sommes nécessaires pour prouver scientifiquement leur efficacité sans garantie de récupérer son investissement. Cette situation est un frein important à la reconnaissance de l’utilité des plantes par les professionnels de la santé.

Les produits de phytothérapie : des produits délicats à utiliser

À la différence d’un médicament de synthèse classique qui a une action spécifique liée à un principe actif isolé (une substance « ciblant » un organe), la plante agit plutôt grâce à la multiplicité de ses composants. Les différents principes actifs se potentialisent (augmentent mutuellement leurs effets respectifs) ou agissent en synergie (leur effet total est supérieur à la somme des effets de chaque composant). De ce constat est née la notion de totum qui régit la phytothérapie : une plante agit par l’ensemble de ses composants.

Le saule blanc est un bon exemple de l’effet totum ; lorsqu’il est pris pour soulager les douleurs lombaires, la dose de salicine (transformée en acide salicylique dans le corps) à ingérer est bien inférieure à la dose efficace de l’aspirine (acide acétylsalicylique). Pourtant, le saule blanc a démontré son efficacité dans cette indication, ce qui suggère que d’autres substances présentes jouent un rôle dans la réduction des symptômes douloureux.

Ces multiples effets des plantes médicinales rendent leur maîtrise et leur utilisation délicates et justifient le conseil d’un spécialiste de ce type de traitements.

Que faire en cas d’effet indésirable lié aux plantes ?
Après la prise d’un produit à base de plantes, il peut arriver que l’on ressente des effets indésirables. Quelle attitude adopter ?
S'il s'agit d'un médicament, mieux vaut se reporter à la notice pour vérifier si ce type d'effet indésirable est signalé. Si c'est le cas, et si l'effet indésirable n'est pas trop gênant, il est possible de continuer le traitement.
Si l'effet indésirable est sévère, s'il n'est pas signalé sur la notice ou s'il ne s'agit pas d'un médicament de phytothérapie, il est essentiel d'arrêter le traitement immédiatement et d'en parler à son médecin ou son pharmacien. Ces professionnels vous conseilleront et transmettront l'information aux autorités sanitaires dans le cadre de la surveillance des produits de santé (pharmacovigilance).
Ce système d'alerte a déjà permis de retirer du marché des produits toxiques qui auraient pu faire un grand nombre de victimes.

La phytothérapie : une approche complémentaire

Plutôt que d’opposer les médicaments dits « classiques » à la phytothérapie, il est plus intéressant d’envisager leur complémentarité. Les partisans d’une phytothérapie « raisonnée » réservent l’utilisation des médicaments de synthèse - dont l’action est rapide et puissante - au traitement des affections aiguës. Ensuite, au long terme, ils préfèrent l’action plus globale des plantes afin d’éviter les rechutes.

Les médecins phytothérapeutes connaissent l'efficacité des plantes médicinales et leurs limites. Aucun ne se risquera à traiter une maladie bactérienne aiguë sans antibiotiques, ni une maladie chronique grave en recourant aux seuls remèdes à base de plantes.

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