Mise à jour : 08 janvier 2015
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La péridurale est aujourd'hui la plus répandue des techniques de réduction de la douleur pendant l'accouchement. En injectant un anesthésique local au contact des nerfs qui proviennent de l'utérus et du bassin, il est possible de supprimer les sensations douloureuses et de permettre à la future maman d'être consciente et détendue tout au long de l'accouchement.

Qu'est-ce que la péridurale ?

péridurale

L’analgésie péridurale consiste à injecter un anesthésique local (éventuellement associé à un dérivé de la morphine) directement au contact des membranes qui entourent la moelle épinière, dans la partie la plus basse de la colonne vertébrale. Cette injection se fait au moyen d’un tube de très petit diamètre, un cathéter, implanté entre deux vertèbres. Ce cathéter va permettre d’injecter l’anesthésique local tout au long de l’accouchement, à la demande de la future maman.

Péridurale ou rachianesthésie ?
Parfois, au cours d’un accouchement sans péridurale, si le médecin souhaite une anesthésie rapide, l’anesthésiste va pratique une rachianesthésie. À la différence de la péridurale, l’anesthésique est alors injecté au contact de la moelle épinière, dans le liquide dans lequel elle baigne. Ce type d’anesthésie agit plus rapidement et plus intensément, mais il ne peut pas être modulé au cours de l’accouchement (il n’y a pas de cathéter implanté).
En cas de césarienne décidée en cours d’accouchement sous péridurale, l’anesthésiste renforce l’anesthésie en injectant un anesthésique plus concentré via le cathéter de la péridurale.

Quand peut-on demander une péridurale ?

La décision de faire appel à la péridurale est personnelle et dépend beaucoup du seuil de tolérance à la douleur. Toute femme qui va accoucher peut demander à avoir recours à une péridurale, sans honte et sans avoir à se justifier, que ce soit avant ou pendant l’accouchement. Aujourd’hui, entre 70 et 80 % des accouchements qui se déroulent en France bénéficient de la péridurale. Cette technique est systématiquement présentée et discutée lors de la consultation du 8e mois de grossesse avec le médecin anesthésiste..

Quelques contre-indications existent néanmoins :

  • les allergies aux anesthésiques locaux ;
  • les troubles de la coagulation sanguine (y compris ceux induits par la prise d’aspirine qui, rappelons-le, est contre-indiquée à partir du 6e mois de grossesse) ;
  • la fièvre ;
  • les infections de la peau du dos ;
  • certaines maladies du dos et des vertèbres, ou des séquelles d’un accident touchant la colonne vertébrale (plaques, vis, etc.) ;
  • les tatouages au niveau de la zone d’implantation du cathéter (sauf s’il existe des zones non tatouées utilisables ou si l’anesthésiste pratique une incision de la peau pour éviter que le cathéter traverse une zone de peau tatouée).

Comment se passe la pose du cathéter de péridurale ?

La pose du cathéter de péridurale se fait en deux temps, quand le travail a commencé et avant que la dilatation du col soit trop avancée. Tout d’abord, le médecin anesthésiste désinfecte la peau, puis injecte un anesthésique local pour insensibiliser la peau de la zone où sera inséré le cathéter. Ensuite, il demande à la patiente soit de s’asseoir en faisant le dos rond, soit de se coucher en chien de fusil sur le côté gauche.

Une aiguille est ensuite insérée entre deux vertèbres. Elle va permettre de placer le cathéter souple. Celui-ci va pénétrer dans la colonne vertébrale et se glisser le long des membranes qui enveloppent la moelle épinière. L’aiguille est ensuite retirée en laissant le cathéter en place. Celui-ci est fixé à la peau du dos par un pansement.

Le médecin anesthésiste injecte ensuite l’anesthésique via le cathéter. L’effet analgésique se fait sentir en 15 à 20 minutes.

Le cathéter de péridurale est posé dans une zone située en dessous de l’extrémité de la moelle épinière. Il n’y a donc pas de risque que celle-ci soit touchée lors de la mise en place du cathéter.

La mise en place d’une péridurale implique également la pose d’une perfusion intraveineuse qui servira pour administrer des médicaments pendant l’accouchement, par exemple pour lutter contre la baisse de pression artérielle qui est parfois observée avec la péridurale, mais également pour assurer un apport de sucre si l’accouchement se prolonge.

La péridurale pendant l'accouchement

Pendant l’accouchement, l’équipe médicale s’assure que le bassin de la mère est situé plus bas que sa tête, de manière à ce que l’anesthésique reste dans la partie basse de la colonne vertébrale. Dans certains cas, un dispositif est confié à la future maman pour que celle-ci ajuste la quantité d’anesthésique délivré via le cathéter, en fonction de ce qu’elle ressent.

La pose d’une péridurale empêche la future maman de se lever et de marcher, ce qui peut ralentir l’accouchement. Certaines maternités pratiquent une forme de péridurale qui permet de déambuler avec l’aide de l’équipe médicale, mais cela reste exceptionnel.

Le cathéter est retiré après l’accouchement et le produit cesse de faire effet au bout d’une heure, ce qui permet de marcher jusqu’à la chambre. Dans certains cas, en particulier après une césarienne, le cathéter est laissé en place un jour ou deux pour faciliter la gestion de la douleur post-opératoire.

Quels sont les avantages de la péridurale ?

L’avantage principal de la péridurale est de permettre à la future maman de vivre son accouchement en pleine conscience, avec un meilleur confort. Cet avantage bénéficie également au bébé qui naît ainsi dans une atmosphère plus détendue.

De plus, la péridurale permet de pratiquer certains gestes chirurgicaux (épisiotomie, forceps, par exemple), y compris une éventuelle césarienne, sans recourir à une autre forme de contrôle de la douleur.

Les autres stratégies de lutte contre la douleur pendant l’accouchement
Il existe d’autres moyens de lutter contre la douleur pendant l’accouchement. Certaines reposent sur les techniques de relaxation et de respiration profonde, d’autres sur les principes de l’acupuncture. Mais aucune de ces techniques ne possède l’efficacité de la péridurale.
Quand la péridurale (ou la rachianesthésie) est contre-indiquée, il est possible de pratiquer une anesthésie générale, mais cette solution reste exceptionnelle. L’utilisation de médicaments contre la douleur injectés dans le sang reste également exceptionnelle, du fait des risques sur la mère et sur le fœtus (dépression respiratoire, baisse de la pression sanguine, diminution des contractions, etc.). L’usage de protoxyde d’azote (« gaz hilarant ») ou d’autres gaz anesthésiques associé à l’oxygène est moins efficace que la péridurale, mais reste une possibilité chez les femmes pour qui la péridurale est contre-indiquée.

Quels sont les effets indésirables de la péridurale ?

L’effet indésirable principal de la péridurale est sa tendance à prolonger l’accouchement, voire à réduire les contractions de l’utérus (selon le mélange anesthésique utilisé). Des progrès ont été faits pour éviter cet effet indésirable. Parfois, une injection d’ocytocine (l’hormone qui déclenche les contractions de l’utérus) est nécessaire, voir l’utilisation de forceps pour aider le bébé à sortir.

Les autres effets indésirables sont mineurs et temporaires : sensation de chaleur dans la partie basse du corps, difficultés à bouger les jambes, tremblements, difficultés à uriner nécessitant la pose d’une sonde urinaire, baisse de la pression artérielle voire sensations de vertige, maux de tête après l’accouchement, etc. Le point d’insertion du cathéter peut rester douloureux pendant quelques jours.

Sources :

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