Les raisons qui poussent les sportifs au dopage sont multiples.
Le dopage sous la pression de la performance
Qu’elle provienne du sportif lui-même, qui cherche à briller ou à s’intégrer parmi son équipe, de ses parents, ou de l’encadrement technique, l’obligation de résultats est un moteur essentiel de la conduite dopante. Le sport n’est plus considéré comme un moyen d’exprimer son potentiel et de se faire plaisir, mais comme un enjeu justifiant de forcer les limites naturelles de son corps à l’aide de méthodes complémentaires.
Le rôle de l'encadrement dans le dopage
Le rôle de l’encadrement sportif semble déterminant : de nombreux entraîneurs considèrent que, sans dopage, un sportif n’a aucune chance d’accéder aux podiums et que, sous contrôle médical, le dopage est sans danger pour la santé de l’athlète. Face à un sportif désireux de résultats mais aux aptitudes insuffisantes, le recours au dopage devient un réflexe.
Ce phénomène est aggravé par l'ensemble du système sportif qui tend à sélectionner de plus en plus tôt les futurs athlètes. Ces jeunes adolescents sont éloignés du monde scolaire et parfois de leur famille. Ils souffrent alors d'isolement et d'une perte de repères qui rendent difficiles la construction de leur identité. Leur immaturité les mène à une dépendance affective vis-à-vis de leur entourage (entraîneurs, co-équipiers) ; ils sont plus vulnérables à la pression visant à les faire recourir aux produits miracles puis aux substances interdites, parfois à leur insu.
Le dopage : un phénomène de société qui touche le sport
La conduite dopante est un reflet des tentations de notre société. Le recours aux substances chimiques, et en particulier aux médicaments, est entré dans les mœurs avec pour objectif la quête d’un bien-être ou de résultats rapides. Effort et patience ont laissé la place à la prise de toutes sortes de pilules miracles : vitamines, acides gras oméga-3, anxiolytiques, etc. Les sportifs s’inscrivent dans cette tendance avec des produits comme les « brûleurs de graisse », les acides aminés « anti-fatigue », les anabolisants « naturels », etc.
Le dopage, l'avènement du sport-spectacle
Dans le monde du sport de haut niveau, les raisons du recours au dopage par les athlètes, et celles pour lesquelles celui-ci n’est pas toujours combattu fermement, ont évolué. Pendant des années, le dopage des sportifs de haut niveau (et sa relative tolérance) reflétait la course à laquelle se livraient les nations opposées par la guerre froide. Le sport était devenu un lieu où deux systèmes s’affrontaient. La fin justifiant les moyens, la position des autorités sportives sur le dopage n’était pas dénuée d’hypocrisie.
Depuis la fin de la guerre froide, ces considérations politiques ont laissé la place à des considérations économiques, avec l’avènement du sport-spectacle à grande échelle. Aujourd’hui, les enjeux financiers autour des droits de diffusion télévisuelle, des recettes publicitaires et des parrainages d’athlètes par de grandes marques poussent à la multiplication des compétitions et augmentent la pression qui s’exerce sur les champions. Le public lui-même contribue à cette dérive : dans une enquête récente, un quart des Français considéraient que le dopage était une conséquence inévitable du sport-spectacle.
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