Mise à jour : 11 juillet 2024
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Le virus responsable de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo (FHCC) est un virus à ARN de la famille des Nairoviridae. Il est transmis par les tiques du genre Hyalomma, ses réservoirs naturels. En Europe, la FHCC sévit essentiellement dans le sud des Balkans et au Moyen-Orient.

Depuis plusieurs années, 3 espèces de tiques Hyalomma sont présentes en Corse et dans le sud de la France. À la suite de cas de FHCC en Espagne, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) s’est autosaisie pour évaluer le risque de développement de cette infection virale en France continentale.

Où attrape-t-on la fièvre de Crimée-Congo ?

La fièvre de Crimée-Congo sévit en Europe du Sud (Kosovo, Albanie), au Moyen-Orient, au Pakistan et en Afrique centrale et australe. Originaires d’Afrique et d’Asie et introduites principalement par les oiseaux migrateurs en provenance d’Afrique, les tiques Hyalomma aiment les climats secs et les périodes chaudes.

En France, elles se trouvent préférentiellement dans la garrigue ou le maquis du pourtour méditerranéen, contrairement aux autres tiques qui sont plutôt forestières. Elles jouent le rôle de vecteur pour de nombreux agents pathogènes. Elles transmettent notamment le parasite responsable de la piroplasmose équine (une infection parasitaire des globules rouges due à Theileria equi). Trois espèces de Hyalomma sont présentes en France :

Hyalomma marginatum est observée dans tous les pays de la façade méditerranéenne. Elle est implantée en Corse depuis au moins soixante ans et, depuis 2015, cette espèce est présente en France continentale. Elle est actuellement installée dans diverses régions du pourtour méditerranéen, des Pyrénées-Orientales au Var, et aussi plus au nord, dans la partie méridionale de l’Ardèche ;

Hyalomma scupense a été identifiée en 2014 dans plusieurs communes de Corse. Plus récemment, des collectes ont pu mettre en évidence l’existence de populations de H. scupense établies également sur le continent, notamment dans le Gard, l’Hérault et les Bouches-du-Rhône ;

Hyalomma lusitanicum n’a été identifiée en France continentale qu’en 2022, dans un seul site de collecte dans les Bouches-du-Rhône. Il est nécessaire de réaliser des campagnes de collecte dans les zones les plus propices à son développement et sur ses hôtes de prédilection, pour confirmer son installation.

Dans les années à venir, du fait du réchauffement climatique, il est extrêmement probable que la zone d’implantation de ces tiques en France continentale s’étende de plus en plus au nord du pays.

La fièvre de Crimée-Congo est-elle présente en France ?

Bien que la tique Hyalomma soit présente dans le sud de la France, aucun cas humain de FHCC n’y a encore été déclaré. En revanche, depuis 2013, des cas, dont certains mortels, sont rapportés quasiment tous les ans (en 2018, 2020, 2021 et 2022) en Espagne. D’autre part, la circulation du virus est en recrudescence dans les Balkans et en Turquie.

Par ailleurs, en France, des anticorps spécifiques au virus de la FHCC ont été trouvés chez des animaux domestiques et sauvages, laissant penser qu'ils ont été exposés sur notre territoire. Par exemple, une séroprévalence du virus de la FHCC (de l’ordre de 10 %) a été mise en évidence chez des ruminants domestiques en Corse dès 2014-2016.

Les populations humaines les plus à risque d'infection par le virus de la FHCC sont essentiellement les personnes en contact avec les animaux d’élevage ou fréquentant les endroits favorables aux tiques : agriculteurs, éleveurs, vétérinaires, personnels d’abattoir, forestiers, randonneurs, chasseurs, etc. Ces derniers représentent la majorité des cas dans les zones d’endémie comme en Turquie.

Quand attrape-t-on la fièvre de Crimée-Congo ?

La fièvre de Crimée-Congo sévit pendant la période d'activité des tiques.

Quels sont les symptômes de la fièvre de Crimée-Congo ?

Dans l’espèce humaine, la fièvre hémorragique de Crimée-Congo (FHCC) se limite généralement à un syndrome grippal avec troubles digestifs. Dans certains cas, elle peut néanmoins s’aggraver et se traduire par un syndrome hémorragique, dont le taux de mortalité atteint 30 % dans certains pays. Le décès est possible.

Comment soigne-t-on la fièvre de Crimée-Congo ?

Pour soigner une fièvre de Crimée-Congo, un hospitalisation est nécessaire. Le traitement vise essentiellement à soulager les symptômes.

Comment prévenir la fièvre de Crimée-Congo ?

La prévention de la fièvre de Crimée-Congo repose sur l'application rigoureuse des mesures de protection contre les piqûres de tiques. Évitez de manipuler des organes ou des carcasses d'animaux.

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