Trois médicaments arrêtés depuis septembre 2022.
Les spécialités suivantes font l'objet d'un arrêt de commercialisation en France :
- l'antipaludéen NIVAQUINE 100 mg comprimé sécable (chloroquine) : arrêt de commercialisation depuis septembre 2022. Il s'agit de la dernière spécialité de chloroquine disponible en France. La chloroquine n'est plus recommandée en prophylaxie du paludisme. Des alternatives existent ;
- l'antidiabétique analogue du GLP-1 BYDUREON 2 mg poudre et solvant pour suspension injectable LP (exénatide) : arrêt de commercialisation depuis le 30 septembre 2022. BYDUREON était la seule spécialité à base d'exénatide en solution à libération prolongée (2 mg 1 fois par semaine). Les formes à libération immédiate BYETTA restent disponibles ;
- l'immunosuppresseur inhibiteur d'interleukine SKYRIZI 75 mg solution injectable (risankizumab) : ce dosage n'est plus utilisé au profit du dosage à 150 mg, qui correspond à la dose de risankizumab à injecter.
NIVAQUINE 100 mg comprimé sécable : arrêt de commercialisation depuis septembre 2022
Le laboratoire Sanofi a annoncé l'arrêt de commercialisation de NIVAQUINE 100 mg comprimé sécable (chloroquine) depuis septembre 2022. Cette décision fait suite à des difficultés de fabrication que le laboratoire n'est pas en mesure de résoudre.
NIVAQUINE 100 mg comprimé sécable était commercialisé depuis plusieurs dizaines d'années en France, dans des indications diverses (cf. Encadré).
Son arrêt de commercialisation marque également l'arrêt de mise à disposition de la chloroquine en France, après l'arrêt de commercialisation de NIVAQUINE 25 mg/5 mL sirop en juin 2021 et de SAVARINE (chloroquine en association avec le proguanil en 2020).
Il convient de tenir compte des recommandations officielles concernant l'utilisation appropriée de la chloroquine dans ces indications. |
À noter que la chloroquine n'est plus recommandée en chimioprophylaxie du paludisme en raison de son profil de sécurité marqué par une génotoxicité imposant une contraception prolongée (pendant plusieurs mois) efficace chez les femmes et les hommes en âge de procréer.
Les alternatives à la chloroquine sont précisées dans les Recommandations sanitaires aux voyageurs 2022 (cf. pages 41-62) [1].
Diabétologie : arrêt de commercialisation de la forme à libération prolongée de BYDUREON
Le laboratoire AstraZeneca a annoncé l'arrêt de commercialisation de la spécialité BYDUREON 2 mg poudre et solvant pour suspension injectable à libération prolongée (LP) en stylo prérempli depuis le 30 septembre 2022.
Cette spécialité à base d'exénatide (analogue du GLP-1) à libération prolongée était commercialisée en France depuis 2015 (cf. notre article du 4 juin 2015) chez les adultes, les adolescents et les enfants âgés de 10 ans et plus atteints de diabète de type 2 (cf. VIDAL Reco « Diabète de type 2 : prise en charge initiale ») pour améliorer le contrôle de la glycémie en association avec d'autres médicaments destinés au traitement du diabète incluant l'insuline basale, en complément d'un régime alimentaire et d'une activité physique, lorsque le traitement en cours ne permet pas d'assurer un contrôle adéquat de la glycémie.
La posologie recommandée était de 2 mg d'exénatide 1 fois par semaine.
La décision d’arrêter la commercialisation de BYDUREON est liée à l'arrêt de la fabrication de cette présentation. « Cette décision n'est pas liée à de nouvelles informations sur l'innocuité ou l'efficacité, à un problème de qualité du produit ou un défaut au niveau de la fabrication », a précisé le laboratoire à VIDAL.
BYDUREON reste disponible jusqu'à écoulement des stocks, et au plus tard jusqu'à la date de péremption du dernier lot distribué (février 2023).
En France, l'exénatide reste disponible avec les spécialités BYETTA 5 µg et BYETTA 10 µg solution injectable en stylo prérempli, correspondant à des formes à libération immédiate d'exénatide.
Dans son dernier avis [3], la Commission de la transparence (CT) rappelait que l'éxénatide est un analogue du GLP-1 de seconde intention, en raison de l’absence de bénéfice cardiovasculaire démontré.
L’exénatide n’est pas recommandé chez les patients avec une pathologie rénale terminale ou une atteinte sévère de la fonction rénale (clairance de la créatinine < 30 mL/min).
SKYRIZI : arrêt de commercialisation du dosage à 75 mg
Le laboratoire Abbvie a annoncé l'arrêt de commercialisation de SKYRIZI 75 mg solution injectable en seringue préremplie (risankizumab) depuis le 27 septembre 2022.
Cette spécialité était commercialisée depuis avril 2020, dans les indications suivantes :
- psoriasis en plaques : traitement du psoriasis en plaques modéré à sévère chez l'adulte qui nécessite un traitement systémique ;
- rhumatisme psoriasique : seul ou en association avec le méthotrexate (MTX), traitement du rhumatisme psoriasique actif chez l'adulte ayant présenté une réponse inadéquate ou une intolérance à un ou plusieurs traitements de fond antirhumatismaux (DMARD).
Au sein de la gamme SKYRIZI, le dosage à 75 mg n'a plus lieu d'être commercialisé depuis la mise à disposition en décembre 2021 de SKYRIZI 150 mg solution injectable en seringue préremplie ou stylo prérempli, correspondant à la dose de risankizumab à injecter (cf. notre article du 23 décembre 2021).
[1] Recommandations sanitaires pour les voyageurs à l’attention des professionnels de santé (SPF - édition 2022, 2 juin)
[2] Fiche accès dérogatoire - PRIMAQUINE SANOFI 15 mg comprimé pelliculé (ANSM, 1er septembre 2022)
[3] Avis de la Commission de la transparence - Analogues du GLP-1, dont BYDUREON (HAS, 21 juillet 2021)
Commentaires
Cliquez ici pour revenir à l'accueil.