#Médicaments #Santé publique #Bon usage #COVID-19

Actualisation de l’ANSM sur l’utilisation des traitements contre la Covid-19

Avec l'arrivée des variants de la lignée Omicron, quels sont les traitements efficaces contre la Covid-19 ?

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Deux des trois anticorps monoclonaux contre la Covid-19 sont désormais sans efficacité.

Deux des trois anticorps monoclonaux contre la Covid-19 sont désormais sans efficacité.

Résumé

Le 9 février 2023, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a publié un point d’information [1] sur les médicaments disponibles pour traiter la Covid-19. La prédominance de variants de la lignée Omicron a rendu caducs au moins deux des trois anticorps monoclonaux disponibles, mais elle n’a pas affecté l’efficacité des autres antiviraux. Aucun traitement n’est désormais disponible pour prévenir l'infection à SARS-CoV-2 (prophylaxie préexposition) chez les patients immunodéprimés.

Deux médicaments antiviraux disponibles en traitement curatif

En traitement curatif, pour les patients non oxygénorequérants à risque élevé d’évolution vers une forme grave de Covid-19, deux médicaments antiviraux sont toujours disponibles et restent actifs contre les variants de la famille Omicron (BA.5 et ses sous-lignages dominants, dont BQ.1.1) :

PAXLOVID, disponible sur ordonnance conditionnelle

Pour rappel, il est recommandé d’administrer PAXLOVID le plus précocement possible après le diagnostic de Covid-19 et au maximum dans les 5 jours suivant l'apparition des symptômes.

Pour les patients adultes à haut risque de forme sévère et pour faciliter la prise rapide dès le début des symptômes, une ordonnance conditionnelle d’une durée de 3 mois maximum peut être établie afin de faciliter l’accès au traitement en pharmacies de ville.

La liste des interactions médicamenteuses de PAXLOVID a récemment fait l’objet de plusieurs modifications importantes dans le cadre de l’autorisation de mise sur le marché (AMM) européenne. Cette liste sera mise à jour régulièrement en fonction notamment des données scientifiques et de celles issues du suivi de pharmacovigilance. Il convient donc de consulter systématiquement le résumé des caractéristiques du produit de PAXLOVID [2], ainsi que les recommandations de la Société française de pharmacologie et de thérapeutique (SFPT) [3] qui sont susceptibles d’évoluer en conséquence.

VEKLURY, administré sous surveillance étroite

VEKLURY peut être utilisé au stade précoce de la maladie, chez les adultes ne nécessitant pas d’oxygénothérapie et qui sont à haut risque d’évolution vers une forme grave.

Ce médicament s’administre par perfusion intraveineuse sur une durée de traitement de 3 jours, le plus précocement possible après le diagnostic de la Covid-19 et dans les 7 jours suivant l’apparition des symptômes. 

VEKLURY doit être utilisé en deuxième intention en cas de contre-indication formelle à PAXLOVID et en l’absence de contre-indication, notamment rénale.

Les patients doivent faire l’objet d’une surveillance étroite pendant et après l’administration en raison du risque de réactions liées à la perfusion ou d’hypersensibilité. Compte tenu de la toxicité rénale potentielle de VEKLURY, la fonction rénale doit être aussi contôlée avant et pendant le traitement.

Une perte d’efficacité pour au moins deux anticorps monoclonaux

L’arrivée des variants de la lignée Omicron a sonné la fin de la possibilité d'utiliser deux anticorps monoclonaux antiviraux. En effet, ces variants sont porteurs de mutations au niveau de la protéine Spike qui réduisent de manière significative leur activité.

Désormais, EVUSHELD (tixagévimab/cilgavimab) (cf. notre article du 2 février 2023) et RONAPREVE (casirivimab/imdevimab) ne sont plus recommandés dans le traitement de la Covid-19. La place du troisième anticorps monoclonal, XEVUDY (sotrovimab) (cf. notre article du 4 janvier 2023), dans ce traitement reste à déterminer sur la base d’une évaluation en cours de son activité antivirale sur les variants dominants.

De plus, EVUSHELD et RONAPREVE ne doivent plus être utilisés en prophylaxie préexposition depuis l'émergence des variants Omicron, en particulier BQ.1.1. Cette évolution laisse les patients immunodéprimés sans couverture de protection. XEVUDY n’est pas indiqué en prophylaxie préexposition.

 

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