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Anesthésie générale et sédation profonde : prendre en compte un traitement en cours par analogue du GLP-1

En ralentissant la vidange gastrique, les analogues du GLP-1 constituent un facteur de risque d’inhalation et de pneumopathies d’inhalation lors d'une anesthésie générale ou d'une sédation profonde. Le PRAC recommande de mentionner ce risque dans les documents d'information.

David Paitraud 23 juillet 2024 Image d'une montre2 minutes icon Ajouter un commentaire
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GLP-1 : informer le chirurgien et l’anesthésiste avant une AG ou une sédation profonde.

GLP-1 : informer le chirurgien et l’anesthésiste avant une AG ou une sédation profonde. kldlife / iStock / Getty Images Plus / via Getty Images

Le Comité de pharmacovigilance (PRAC) de l'Agence européenne des médicaments (EMA) recommande [12] de « prendre en compte la possibilité d'un contenu gastrique résiduel chez les patients sous analogues du GLP-1 (glucagon-like peptide-1) avant toute intervention sous anesthésie générale ou sédation profonde », afin de réduire le risque d’inhalation et de pneumopathies d’inhalation.

Il préconise l'ajout de cette mention dans les notices et résumés des caractéristiques du produit (RCP) des analogues du GLP-1 (cf. Encadré).

Dès à présent, l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) demande :

  • aux patients traités par des analogues du GLP-1 d'en informer leur médecin ou chirurgien s'ils doivent subir une intervention chirurgicale ; 
  • aux médecins anesthésistes de demander si un traitement par analogues du GLP-1 est en cours. 
Encadré - Analogues du GLP-1 commercialisés en France

Les analogues du GLP-1 sont utilisés dans le traitement du diabète de type 2, ou de l'obésité et du surpoids sous certaines conditions.

Le retard de vidange gastrique : un facteur de risque

« L’inhalation et les pneumopathies d’inhalation surviennent lorsque des aliments ou des liquides passent accidentellement dans les voies respiratoires au lieu de transiter par l'œsophage, notamment si le contenu de l'estomac est régurgité dans la gorge. Ceci peut se produire dans les cas où l’estomac n’est pas vide avant le début d’une sédation profonde ou d’une anesthésie générale », décrit l'ANSM. Au cours d'une procédure d'anesthésie générale, ce risque est estimé entre 1 sur 10 000 et 1 sur 900, selon les facteurs de risque. 

Le lien de causalité entre la prise d'analogues du GLP-1 et le risque d’inhalation lors d’une anesthésie générale ou d’une sédation profonde n'est pas établi par le PRAC qui a étudié les données disponibles (notifications spontanées, littérature scientifique, données cliniques et non cliniques fournies par les titulaires d'autorisation de mise sur le marché [AMM]). 

Cependant, selon le PRAC, le ralentissement de la vidange gastrique provoqué par les analogues du GLP-1 peut être considéré comme un facteur de risque d'inhalation ou de pneumopathie d'inhalation. Du fait de ce retard de vidange gastrique, « même si le patient est bien à jeun suffisamment de temps avant une anesthésie générale ou une sédation profonde, il existe un risque accru que l’estomac ne soit pas complètement vide »

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