Dans le cadre du traitement des cancers du foie, la chimiothérapie est rarement administrée de manière générale (intraveineuse) comme pour nombre d'autres types de cancer. Le plus souvent, elle est administrée directement dans le foie, au plus près de la tumeur : c'est la « chimioembolisation ».
La chimioembolisation des tumeurs du foie
La chimioembolisation est administrée aux patients pour qui la chirurgie n'est pas une option possible et à ceux en attente d'un greffon de foie (environ 30 à 40 % des patients reçoivent ce type de traitement).
Comment se passe la chimioembolisation des tumeurs du foie ?
La chimioembolisation nécessite un à deux jours d’hospitalisation et une anesthésie générale. Elle se fait sous contrôle visuel grâce à divers appareils d’imagerie médicale. Un cathéter (un tube fin et souple) est inséré dans une artère au niveau de l’aine. Guidé par les images, le radiologue spécialisé fait remonter le cathéter dans l’artère hépatique (celle qui amène le sang oxygéné au foie). Progressivement, l’extrémité du cathéter est amenée au plus près de la tumeur.
Un médicament de chimiothérapie est ensuite injecté via le cathéter, ainsi qu’une substance appelée « agent d’embolisation » (une substance grasse ou une solution de billes de plastique microscopiques). L’agent d’embolisation épaissit le sang et permet au médicament de chimiothérapie de rester en contact le plus longtemps possible avec les cellules cancéreuses qui forment la tumeur. De plus, l’agent d’embolisation diminue l’arrivée de sang oxygéné dans la tumeur, ce qui asphyxie les cellules cancéreuses et les rend plus sensibles à la chimiothérapie.
Selon la taille et le nombre de tumeurs, il est possible de répéter les séances de chimioembolisation, en respectant un intervalle d’un mois entre les séances. La chimioembolisation peut également être répétée en cas de récidive du cancer du foie.
Quels sont les effets indésirables de la chimioembolisation des tumeurs du foie ?
Dans la majorité des cas, le patient ressent un ensemble de symptômes appelé « syndrome de post-embolisation ». L’élimination des cellules cancéreuses tuées par la chimiothérapie entraîne, dans les heures qui suivent l’intervention, de la fièvre, des nausées et des maux de ventre. Ce syndrome dure en général moins de dix jours et il est soulagé par des médicaments adaptés.
Plus rarement, on observe une inflammation de la vésicule biliaire (qui provoque fièvre, douleurs et nausées), un hématome au niveau de l’aine (au point d’insertion du cathéter) ou, très rarement, une chute de cheveux temporaire.
Les thérapies ciblées contre le cancer du foie
Les thérapies ciblées sont des substances qui bloquent de manière spécifique des récepteurs situés sur les membranes de certaines cellules (médicament de la famille des inhibiteurs de tyrosine kinase). Dans le cadre du traitement du cancer du foie, il existe une seule substance de ce type, le sorafénib (NEXAVAR), prescrite sous la forme de comprimés. Elle agit en ralentissant la croissance des vaisseaux sanguins qui alimentent la tumeur (ce qui ralentit également la croissance de celle-ci). Cette thérapie ciblée est réservé aux patients qui n’ont pas d’autre option de traitement. D’autres molécules de ce type sont en cours d’évaluation dans des études cliniques.
Les effets indésirables du sorafénib sont la diarrhée, fréquente, les problèmes de peau (sécheresse, rougeurs et cloques sur les mains et les pieds, démangeaisons, etc.), la fatigue, la chute des cheveux, la baisse des globules rouges (anémie), des globules blancs et des plaquettes sanguines, ainsi que des réactions allergiques.
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