Mise à jour : 23 juillet 2020
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Les traitements proposés contre les cancers des VADS ont pour objectif de détruire la tumeur et les autres cellules cancéreuses éventuellement présentes dans le corps, et de traiter les symptômes afin d’assurer la meilleure qualité de vie possible.

Comment soigne-t-on les cancers du nez, de la bouche ou de la gorge ?

Outre la chirurgie pour enlever la tumeur et les ganglions voisins, le traitement des cancers du nez, de la bouche ou de la gorge fait appel à la radiothérapie, associée ou non à la chimiothérapie anticancéreuse. La chirurgie de ces cancers est souvent une chirurgie lourde et délicate qui impose de reconstruire une partie de la bouche ou de la gorge. L'arrêt du tabac est impératif : des mesures de sevrage tabagique sont mises en place. De la même manière, un sevrage doit être envisagé chez les personnes qui souffrent d’alcoolodépendance.

Comme pour les autres cancers, le traitement des cancers des VADS repose sur un ensemble de protocoles codifiés qui sont adaptés aux particularités du patient. Il est administré dans des centres de lutte contre le cancer accrédités par l’Institut national du cancer (INCa).

La chirurgie dans le traitement des cancers du nez, de la bouche et de la gorge

chirurgie

La chirurgie des cancers des VADS est souvent une chirurgie lourde et délicate qui impose de reconstruire une partie de la bouche ou de la gorge.

L’intervention chirurgicale consiste à enlever la tumeur tout en préservant au maximum la fonction de l’organe atteint. Selon les parties retirées lors de l’intervention, une chirurgie de reconstruction est alors réalisée, en un ou plusieurs temps. Lorsque le cancer touche le larynx, une trachéotomie (l’attachement de la trachée directement à la peau), provisoire ou définitive, peut être nécessaire.

Qu’appelle-t-on laryngectomie totale ?
La laryngectomie totale consiste en l’ablation totale du larynx et des cordes vocales. La trachée est rattachée à la peau, à la base du cou, par un orifice dit « de trachéostomie » à travers lequel le patient respire. La suppression des cordes vocales oblige à réapprendre à parler.
La parole est alors produite par de l’air avalé et modulé dans l’œsophage. L’apprentissage de cette nouvelle voix, dite « œsophagienne », est effectué avec un orthophoniste. Cette rééducation dure de quelques semaines à quelques mois.
Une autre technique consiste à créer une communication permanente entre la trachée et le pharynx (gorge), grâce à un petit tube de plastique appelé « implant phonatoire » qui va vibrer pour recréer la voix. En cas d'échec, une prothèse électrique à piles (« vibro-larynx ») peut être employée pour renforcer la voix chuchotée.

La radiothérapie dans le traitement des cancers du nez, de la bouche et de la gorge

La radiothérapie a pour but de détruire la tumeur dans sa totalité (s’il n’y a pas eu de chirurgie) ou de compléter la chirurgie en détruisant les cellules cancéreuses qui pourraient être restées autour de l’endroit où se trouvait la tumeur.

Comment se passe la radiothérapie des cancers des VADS ?

Dans le cadre du traitement des cancers des VADS, la radiothérapie peut être externe (rayons ionisants projetés à travers la peau sur la zone où se trouve la tumeur), ou mettre en œuvre la curiethérapie (un fil radioactif d’iridium 192 est inséré là où se trouve la tumeur pour une irradiation continue et locale).

Avant le début de la radiothérapie, une consultation avec un dentiste est nécessaire afin de soigner d’éventuelles dents cariées ou déchaussées. De plus, des gouttières en plastique sont réalisées pour protéger l’émail dentaire. Elles doivent être enduites d’un gel de fluor et appliquées tous les soirs pendant environ cinq minutes (après le brossage de dents avec une brosse extrasouple) et ce pour toute la vie. Le gel de fluor permet de limiter le risque de caries liées à la radiothérapie. Le brossage régulier avec un dentifrice fortement fluoré (Duraphat, Fluodontyl 1350) peut être une alternative lorsque les gouttières porte-gel ne peuvent être réalisées.

Avant de débuter la radiothérapie, il est nécessaire de réaliser un repérage de la zone à traiter. L’utilisation d’un masque personnalisé thermoformé permet au patient de rester le plus immobile possible pendant la radiothérapie. La zone de traitement est marquée sur le masque ou directement sur la peau. Ces repères servent au repositionnement sous la machine à chaque séance.

Les séances de radiothérapie ont lieu quatre à cinq fois par semaine pendant cinq à sept semaines. Chaque séance dure environ 10 à 15 minutes.

Les effets indésirables de la radiothérapie des cancers des VADS

Parce que les rayons ionisants perturbent le fonctionnement des glandes salivaires et des bourgeons du goût, la radiothérapie s’accompagne souvent d’effets indésirables :

  • une perte, une diminution ou une modification du goût après quelques séances d’irradiation. Le goût revient au bout d’un à quatre mois après la fin du traitement ;
  • des troubles de la salivation : au début du traitement, la salive devient épaisse et collante. Vers la fin du traitement, la salivation est insuffisante et la bouche devient sèche. Les techniques de radiothérapie évoluent et permettent désormais de minimiser ce manque de salive. De plus, des substituts de salive peuvent être proposés pour compenser cet effet indésirable ;
  • une mucite : la muqueuse de la bouche et de la gorge devient rouge et se couvre de petits aphtes. La mucite peut parfois se compliquer d’une surinfection par des champignons (mycose) ou des virus. Elle cicatrise généralement en un à deux mois après la fin du traitement ;
  • des difficultés à avaler liées à la mucite. Elles peuvent entraîner une fatigue et une perte de poids. Il est possible de diminuer les douleurs par des antalgiques par voie orale ou des anesthésiques locaux. Ces derniers sont à utiliser avec certaines précautions car il existe un risque « d’avaler de travers » (« fausse route ») ;
  • un enrouement, si les cordes vocales sont comprises dans le champ d’irradiation. Cette modification de la voix est généralement réversible à l’arrêt du traitement ;
  • de la fatigue ;
  • un « coup de soleil » sur la peau de la zone traitée.

Si la personne présente une perte de poids liée aux difficultés à avaler ou à la perte du goût, des mesures de prise en charge nutritionnelle seront mises en place : nourriture liquide enrichie en protéines et en calories, voire alimentation par une sonde connectée directement à l’estomac.

La chimiothérapie dans le traitement des cancers du nez, de la bouche et de la gorge

La chimiothérapie des cancers des VADS est administrée par voie intraveineuse au cours de séances de perfusion intraveineuse (les « cures »). Le choix des médicaments utilisés est fonction des caractéristiques de la tumeur et du patient.

Les effets indésirables des médicaments de chimiothérapie sont variables selon les substances prescrites. Le plus souvent, ce sont des nausées et des vomissements, de la fatigue, une baisse du nombre de globules rouges et de globules blancs (à l’origine d’une anémie et d’une une sensibilité plus grande aux infections) et la chute des cheveux et des poils.

Les autres traitements mis en place contre les cancers des VADS

En cas de cancer des VADS, l’arrêt du tabac est impératif : des mesures de sevrage tabagique sont mises en place avec le soutien du médecin traitant. De la même manière, un sevrage alcoolique doit être envisagé chez les personnes qui souffrent d’alcoolisme.

Des soins particuliers, dits « soins de support », peuvent être nécessaires. Par exemple :

  • un suivi buccodentaire, indispensable avant, pendant et après les traitements ;
  • une évaluation de la capacité à déglutir et à parler avec la mise en place, si besoin, d’une rééducation orthophonique ou kinésithérapeutique.

D’autres soins et soutiens peuvent être mis en œuvre face aux conséquences de la maladie et des traitements : douleur, fatigue, troubles alimentaires, raideur du cou et des épaules, difficultés respiratoires, besoin de soutien psychologique, problèmes sociaux, etc.

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