Certains facteurs de risque de cancer du sein ont été identifiés. On distingue les facteurs de risque indépendants des habitudes de vie des patientes et ceux sur lesquels chacune d'entre elles peut influer.
Les facteurs de risque de cancer du sein non liés à l'environnement
Certaines personnes ont un risque plus important de cancer du sein, quelles que soient leurs habitudes de vie. Les principaux éléments qui permettent de définir les personnes à risque sont :
- Le sexe : plus de 99 % des cancers du sein sont diagnostiqués chez les femmes.
- L’âge : environ 80 % des cancers du sein sont diagnostiqués chez des femmes âgées de plus de 50 ans, 20 % chez les femmes de moins de 50 ans dont la moitié chez celles de moins de 30 ans. Si l’âge moyen du diagnostic est de 61 ans, environ un tiers des cancers du sein sont diagnostiqués après 69 ans.
- Une prédisposition génétique familiale (antécédents familiaux, voir ci-dessous).
- Une prédisposition personnelle : les femmes qui ont déjà eu un cancer du sein ont trois à quatre fois plus de risque d’en développer un autre que celles qui n’en ont jamais eu. Par exemple, un cancer du sein canalaire non invasif multiplie par huit à dix le risque d’avoir un cancer du sein invasif. De la même manière, un cancer du sein lobulaire non invasif augmente le risque de cancer du sein pour les deux seins.
- Certaines lésions du sein : certaines femmes souffrent de proliférations de cellules non cancéreuses dans leurs seins (« hyperplasie épithéliale intracanalaire »). Selon l’aspect de ces cellules, le risque de développer un cancer du sein est multiplié par un facteur allant de 1,5 à 5.
- Une radiothérapie du thorax : l’administration répétée de rayons ionisants sur le thorax (par exemple, pour traiter une maladie de Hodgkin ou pour dépister une maladie des poumons) augmente le risque de cancer du sein, surtout si cette radiothérapie a eu lieu avant l’âge de 30 ans.
- Une exposition prolongée aux estrogènes (voir ci-dessous).
Les gènes qui augmentent le risque de cancer du sein
Le fait d’avoir une mère, une sœur ou une fille qui a eu un cancer du sein double le risque d’en développer un soi-même. Ce risque est augmenté :
- si un cancer du sein a été diagnostiqué chez deux parentes du premier degré,
- si des parentes du premier degré ont développé un cancer de l’ovaire, du côlon (gros intestin) ou du rectum,
- si une parente du premier degré a développé deux cancers du sein,
- si un parent masculin a développé ce type de cancer.
Cette prédisposition familiale s’explique par des mutations sur certains gènes. La recherche scientifique s’est penché sur les cas de cancers du sein dits « familiaux » où une forte prédisposition génétique pouvait être suspectée (5 à 10 % des cancers du sein). Cette recherche a mené à la découverte de divers gènes qui favorisent ce type de cancer.
Les plus fréquemment observés sont deux gènes, BRCA 1 et BRCA2, dont certaines mutations sont liées à une fréquence plus élevée de cancer du sein, chez la femme comme chez l’homme, mais aussi de cancer de l’ovaire chez la femme. Ces gènes codent pour des protéines qui protègent les cellules d’une transformation cancéreuse. Lors de mutation, cette transformation cancéreuse devient plus probable. Environ deux femmes sur mille portent ces mutations sur leurs gènes BRCA 1 et 2.
D’autres mutations, plus rares, ont également été observées en lien avec un risque plus élevé de développer un cancer du sein.
Le rôle des estrogènes dans le cancer du sein
Les cellules du sein sont sensibles aux estrogènes (hormones sexuelles) et, en particulier, à la présence d’estrogènes dans le sang tout au long de la vie. En d’autres termes, tout ce qui augmente la durée totale d’exposition aux estrogènes sanguins augmente le risque de cancer du sein. Ainsi, le risque de cancer du sein est augmenté :
- chez les femmes qui ont eu leurs premières règles avant l’âge de douze ans ;
- chez les femmes qui ont été ménopausées après 50 ans ;
- chez les femmes qui n’ont pas eu d’enfant (les estrogènes diminuent fortement pendant la grossesse et l’allaitement maternel) ou celles qui ont eu leur premier enfant après l’âge de 35 ans ;
- les femmes qui souffrent d’obésité (la graisse produit des estrogènes), en particulier après la ménopause.
Les femmes qui ont eu plusieurs enfants et qui les ont allaités ont donc un risque réduit de cancer du sein.
Les facteurs de risque de cancer du sein liés aux habitudes de vie
Des facteurs de risque de cancer du sein dépendants des habitudes de vie ont été identifiés :
- le surpoids et l’obésité après la ménopause ;
- le tabagisme, même lorsqu’il est passif ;
- la consommation excessive de boissons alcoolisées ;
- l’absence d’exercice physique régulier ;
- les traitements hormonaux substitutifs de la ménopause (estrogènes et progestérone) lorsque ceux-ci sont administrés de manière continue pendant plus de cinq ans ;
- la prise de pilule contraceptive de manière continue pendant plus de quatre ans : la pilule augmente légèrement le risque de développer un cancer du sein mais ce risque accru disparaît dix ans après en avoir cessé l’usage. Cependant, la pilule diminue le risque de souffrir de cancer de l’ovaire, en particulier chez les femmes qui ont des mutations sur leurs gènes BRCA 1 et 2. Pour ces raisons, les femmes qui souffrent d’une prédisposition familiale au cancer du sein peuvent choisir la pilule comme moyen contraceptif.
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