Les traitements médicamenteux du cancer du sein sont de trois types : la chimiothérapie anticancéreuse, l'hormonothérapie et les thérapies ciblées.
La chimiothérapie anticancéreuse dans le traitement du cancer du sein
Dans le contexte du cancer du sein, la chimiothérapie n’est prescrite que dans le traitement des cancers du sein invasifs. Le plus souvent, elle est mise en place entre trois et six semaines après la chirurgie, le temps que le sein cicatrise. Parfois, une chimiothérapie est administrée avant la chirurgie pour diminuer la taille de la tumeur et tester sa sensibilité à ce type de traitement.
En général, la chimiothérapie du cancer du sein consiste en quatre à six séances de perfusion intraveineuse (les « cures ») espacées de trois semaines. Le traitement dure entre trois et six mois. Le choix des médicaments utilisés est fonction des caractéristiques de la tumeur.
La pose d'une chambre implantable
Pour faciliter l’administration des cures intraveineuses, il peut être nécessaire de poser une chambre implantable (ou « Port-a-cath ») : un boitier-réservoir est placé sous la peau au niveau de la clavicule, connecté à un tube souple (un cathéter) qui délivre la chimiothérapie directement dans un gros vaisseau sanguin.
Posée sous anesthésie locale ou pendant l'opération destinée à retirer la tumeur ou le sein, la chambre implantable évite les dommages qu'une perfusion intraveineuse « normale » provoquerait au niveau des veines du bras. Il suffit de piquer dans le boitier à travers la peau pour administrer la cure. À la fin du traitement, la chambre implantable est retirée sous anesthésie locale.
Les effets indésirables de la chimiothérapie du cancer du sein
La chimiothérapie agit sur tout l’organisme. Elle peut donc provoquer divers effets indésirables. Ces effets sont variables selon les substances et ne sont heureusement pas tous ressentis par les patientes. Les médecins spécialisés savent aider leurs patientes à prévenir ces effets indésirables à l’aide de traitements spécifiques, et à mieux les supporter lorsqu’ils surviennent. Ces effets indésirables peuvent être :
- une chute de cheveux pouvant nécessiter le port d’une perruque ;
- des nausées et des vomissements ;
- de la fatigue et une anémie ;
- des diarrhées ;
- une baisse des défenses immunitaires ;
- des saignements ;
- des irritations de la bouche ;
- des fourmillements dans les pieds et les mains ;
- des douleurs des muscles et des articulations ;
- une sécheresse de la peau, en particulier au niveau des paumes des mains et des plantes des pieds ;
- des règles irrégulières, voire un arrêt des règles.
L'hormonothérapie contre le cancer du sein
Lorsque la croissance des cellules de la tumeur est stimulée par la présence d’hormones sexuelles (estrogènes et progestérone), on parle de cancers du sein dits « hormonodépendants » ou « hormonosensibles »). Le médecin pourra alors prescrire des médicaments qui bloquent l’action ou la production de ces hormones : c’est l'hormonothérapie.
Il existe plusieurs médicaments de ce type : les anti-estrogènes, les anti-aromatases, les progestatifs et les agonistes de GnRH.
Les anti-estrogènes (tamoxifène, torémifène et fulvestrant) sont des médicaments qui bloquent l’action des estrogènes en prenant leur place sur les récepteurs à la surface des cellules. Ils peuvent être proposés à des femmes ménopausées ou non ménopausées. Le plus ancien est le tamoxifène. L’effet indésirable le plus fréquent est des bouffées de chaleur. Les autres effets indésirables sont notamment un développement anormal de l’endomètre qui impose une surveillance gynécologique, et plus rarement des complications oculaires (cataracte) et des accidents de type thromboembolique (la formation d’un caillot dans les veines pouvant migrer dans d’autres organes).
- Médicament référent
- Médicament générique
Les inhibiteurs de l’aromatase ou anti-aromatases (anastrazole, exémestane, létrozole) sont des médicaments qui empêchent l’action d’une enzyme, appelée aromatase, qui participe à la production des estrogènes chez la femme ménopausée. Ils bloquent ainsi la synthèse des estrogènes. Ils ont un effet bénéfique en cas de tumeur dont la croissance est stimulée par les estrogènes. Ces médicaments sont prescrits uniquement après la ménopause. Ils se présentent sous forme de comprimés à prendre une fois par jour. La durée du traitement est variable selon les cas. Leurs effets indésirables les plus fréquents sont des bouffées de chaleur, une sécheresse vaginale et des douleurs articulaires. Ils exposent également à la survenue d’ostéoporose qui justifie un dépistage avant de débuter le traitement et éventuellement un traitement préventif.
- ANASTROZOLE ACCORD
- ANASTROZOLE ARROW LAB
- ANASTROZOLE BIOGARAN
- ANASTROZOLE BLUEFISH
- ANASTROZOLE CRISTERS
- ANASTROZOLE EG
- ANASTROZOLE EVOLUGEN
- ANASTROZOLE KRKA
- ANASTROZOLE SANDOZ
- ANASTROZOLE SUBSTIPHARM
- ANASTROZOLE TEVA
- ANASTROZOLE VIATRIS
- ANASTROZOLE ZENTIVA
- ANASTROZOLE ZYDUS
- ARIMIDEX
- AROMASINE
- EXÉMESTANE ACCORD
- EXÉMESTANE ARROW
- EXÉMESTANE BGR
- EXÉMESTANE CRISTERS
- EXÉMESTANE EG
- EXÉMESTANE PFIZER
- EXÉMESTANE SANDOZ
- EXÉMESTANE TEVA
- EXÉMESTANE VIATRIS
- EXÉMESTANE ZENTIVA
- EXÉMESTANE ZYDUS FRANCE
- FÉMARA
- LÉTROZOLE ACCORD HEALTHCARE
- LÉTROZOLE ALMUS
- LÉTROZOLE ALTER
- LÉTROZOLE ARROW LAB
- LÉTROZOLE BIOGARAN
- LÉTROZOLE BLUEFISH
- LÉTROZOLE CRISTERS PHARMA
- LÉTROZOLE EG
- LÉTROZOLE EVOLUGEN
- LÉTROZOLE SANDOZ
- LÉTROZOLE TEVA
- LÉTROZOLE VIATRIS
- LÉTROZOLE ZENTIVA
- LÉTROZOLE ZYDUS
- Médicament référent
- Médicament générique
Les agonistes de la GnRH (goséréline et leuproréline) sont des médicaments qui agissent sur l’hypophyse de façon à bloquer la production d’estrogènes par les ovaires chez la femme non ménopausée (car chez la femme avant la ménopause, les estrogènes sont principalement fabriquées par les ovaires). Ces médicaments sont prescrits en cas de cancer hormondépendant chez la femme non ménopausée. Ils se présentent sous forme de solution injectable. Leurs principaux effets indésirables sont les bouffées de chaleur, un arrêt des règles, la sécheresse vaginale, la baisse du désir sexuel et le risque de développer de l’ostéoporose.
Les progestatifs (acétate de médroxyprogestérone et acétate de mégestrol) sont des médicaments qui sont proches de la progestérone naturelle. Ils peuvent être proposés lorsque la tumeur ou ses métastases contiennent des récepteurs à la progestérone. Leurs effets indésirables sont la prise de poids, l’hypertension artérielle, le diabète et les troubles vasculaires.
Les thérapies ciblées dans le traitement du cancer du sein
Les thérapies ciblées désignent des médicaments qui bloquent de manière très spécifique la prolifération des cellules cancéreuses. Elles sont en plein essor depuis quelques années. Les thérapies ciblées utilisées dans le cancer du sein peuvent agir de différentes façons :
- en bloquant les récepteurs HER2 (récepteur 2 du facteur de croissance épidermique humain) impliqués dans la prolifération des cellules cancéreuses présentant à leur surface une quantité très importante de ce récepteur. Ce sont les anti HER2 (lapatinib, trastuzumab, trastuzumab emtansine, pertuzumab). Le lapatinib est administré par voie orale. Les autres anti HER2 sont des anticorps monoclonaux qui sont administrés par voie intraveineuse, avant la chirurgie ou après. Ces médicaments nécessitent un un suivi régulier cardiologique par échographie ;
- en bloquant le facteur de croissance des vaisseaux sanguins. Ils empêchent la fabrication de nouveaux petits vaisseaux sanguins à l’intérieur de la tumeur, la privant ainsi de l’oxygène et des nutriments nécessaires à sa prolifération. Ce sont les anti-angiogéniques (bévacizumab). Les effets indésirables les plus fréquents sont un défaut de cicatrisation, l’augmentation de la tension artérielle et un risque d’hémorragie ;
- en bloquant une protéine, la mTor, qui contrôle la croissance et la division des cellules. On parle des inhibiteurs du mTor (évérolimus). Ce médicament se présente sous forme de comprimés et peut être utilisé en association avec l’exemestane. Ses effets indésirables les plus fréquents sont une inflammation de la bouche, une éruption cutanée, des diarrhées, des nausées, une diminution de l’appétit, de la fatigue ;
- en inhibant deux petites molécules (CDK 4 et CDK6) responsables de la prolifération cellulaire dans les cancers. Ils bloquent les mécanismes de résistance aux traitements hormonaux. Ce sont les inhibiteurs des CDK 4/6, (palbociclib, abémaciclib, ribociclib). Ils se présentent sous forme de comprimés ;
- en inhibant des enzymes appelées poly(ADP-ribose) polymérases (PARP), enzymes qui aident les cellules à réparer les dommages causés à l’ADN. Ils provoquent ainsi la mort de certaines cellules cancéreuses. Ce sont les inhibiteurs des PARP (olaparib, talazoparib).
Une thérapie ciblée n’est efficace que si la tumeur est porteuse de la cible que le médicament tente de bloquer. Avant d’initier une thérapie ciblée, des tests complémentaires sont nécessaires pour orienter le choix du traitement.
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