L'insuffisance cardiaque chronique est une complication de nombreuses maladies cardiaques, vasculaires ou respiratoires. Elle peut donc avoir de nombreuses causes.
Les troubles cardiaques à l'origine de l'insuffisance cardiaque chronique
Les rétrécissement des artères coronaires (qui apportent l’oxygène au myocarde, le muscle du cœur) sont la première cause d’insuffisance cardiaque chronique (ICC) : 70 % des cas seraient liés à des problèmes d’artères coronaires (par exemple, l’angine de poitrine ou les suites d'un infarctus du myocarde).
Les troubles du rythme cardiaque (arythmies), lorsqu’ils ne sont pas pris en charge par un traitement, peuvent également être la cause d’ICC. De plus, les maladies des valves vardiaques seraient la cause de 10 % des ICC.
Dans certains cas, une malformation cardiaque congénitale peut, sur le long terme, fatiguer le cœur et entraîner une ICC. Enfin, pour environ 10 % des cas, la cause de l’insuffisance est une cardiomyopathie (voir encadré).
Qu'appelle-t-on cardiomyopathies ? |
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Les cardiomyopathies sont des maladies du muscle cardiaque qui en perturbent le fonctionnement. Elles peuvent être dues à une infection (par exemple l'infection par le VIH/sida), des médicaments (en particulier les chimiothérapies anticancéreuses), une radiothérapie anticancéreuse du thorax (par exemple pour traiter un cancer du sein), une alcoolodépendance, une addiction à la cocaïne, etc. L'infarctus du myocarde, en privant le muscle d'oxygène, entraîne fréquemment une cardiomyopathie localisée aux régions du cœur qui ont souffert de cette asphyxie. |
Les troubles circulatoires à l'origine de l'insuffisance cardiaque chronique
Dans 20 à 30 % des cas, l’insuffisance cardiaque chronique est liée à une hypertension artérielle qui n’est pas suffisamment contrôlée par les traitements.
En effet, l’hypertension artérielle oblige le cœur à pomper plus fort pour faire circuler le sang ce qui, à la longue, provoque sa fatigue. De plus, l’hypertension artérielle nuit à la santé des artères en général et des artères coronaires en particulier, en réduisant leur capacité à se dilater lorsque la demande en oxygène augmente.
Les troubles respiratoires à l'origine de l'insuffisance cardiaque chronique
Lorsque le sang à du mal à circuler dans les poumons, le ventricule droit va devoir faire des efforts supplémentaires pour assurer la circulation sanguine. De nombreuses maladies respiratoires peuvent contribuer à l’apparition d’une insuffisance cardiaque chronique : emphysème, bronchite chronique, embolie pulmonaire, etc.
Comment ces causes réduisent-elles l'efficacité des contractions cardiaques ?
Quelle que soit sa cause, l’insuffisance cardiaque chronique se développe suivant un scénario à peu près identique.
Lorsqu’il est confronté à des perturbations de son fonctionnement, le cœur réagit en s’adaptant pour maintenir une circulation sanguine qui apporte suffisamment d’oxygène aux organes. Pour compenser ces perturbations, il va se contracter plus intensément, ce qui va avoir pour effet de « muscler » les parois des ventricules. Elles vont s’épaissir pour développer plus de force. De plus, la taille des cavités des ventricules va augmenter (pour brasser plus de sang à chaque contraction), ce qui va encore accroître la taille du cœur. Enfin, le cœur va augmenter le volume de sang qu’il pompe en se contractant plus fréquemment.
Grâce à ces adaptations, le cœur compense les perturbations. Cette phase peut durer plusieurs années. Mais avec le temps, ces adaptations vont devenir problématiques. En particulier, les parois des ventricules deviennent trop épaisses et les cellules musculaires situées au centre de ces parois vont avoir du mal à être oxygénées par les artères coronaires. Les parois perdent petit à petit de leur puissance. Les cavités, devenues trop grosses, ont du mal à se vider et le sang y stagne. C’est le début de la phase dite « de décompensation » qui va aboutir à l’insuffisance cardiaque.
Dans certains cas (personnes âgées, hypertension artérielle), l’insuffisance cardiaque peut survenir sans dilatation des cavités cardiaques.
Cette évolution défavorable est aggravée par les conséquences de l’insuffisance cardiaque sur la pression artérielle. En effet, lorsque le cœur peine à faire circuler le sang, la pression sanguine a tendance à diminuer. De manière réflexe, le corps va privilégier l’irrigation des organes vitaux (cerveau, cœur, poumons). Pour cela, les plus petits vaisseaux se contractent pour diminuer le volume total à irriguer. Les reins, dont les vaisseaux sont de petit diamètre, souffrent et réagissent en provoquant une rétention d’eau qui va augmenter le volume sanguin total et demander encore plus de travail au cœur. Un cercle vicieux s’enclenche contre lequel il sera nécessaire de prescrire certains médicaments, dont des diurétiques.
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