Pour comprendre la grande variété des symptômes de l’insuffisance cardiaque chronique, il est nécessaire de comprendre les conséquences de la perte d’efficacité des ventricules, mais également les raisons de cette perte d’efficacité. En particulier, il convient de faire la distinction entre les cas où le ventricule peine à expulser le sang et ceux où il a du mal à se remplir après une contraction.
De plus, une insuffisance cardiaque gauche n’aura pas les mêmes symptômes qu’une insuffisance cardiaque droite.
Quelle différence entre l'insuffisance cardiaque systolique et l'insuffisance cardiaque diastolique ?
Lorsqu’un ventricule ne parvient plus à être efficace, deux cas de figure peuvent se présenter :
- soit le ventricule ne parvient plus à expulser suffisamment de sang à chaque contraction (par exemple parce que son muscle manque d’oxygène), on parle alors d’insuffisance cardiaque « systolique » ou « à fraction d’éjection ventriculaire (FEV) altérée » ;
- soit le ventricule peut expulser suffisamment de sang, mais il peine à se remplir après la contraction (par exemple par manque de souplesse de ses parois) et il s’agit alors d’une insuffisance cardiaque « diastolique » ou « à FEV conservée ».
La fraction d’éjection ventriculaire (FEV) est le pourcentage du sang contenu dans un ventricule qui est expulsé lors d’une contraction (un battement). Normalement, elle se situe autour de 60 % du sang présent dans le ventricule. On considère qu’elle est insuffisante lorsqu’elle est inférieure à 40 %. Dans les cas d’insuffisance cardiaque sévère, elle peut chuter autour de 20 %.
La distinction systolique/diastolique est plutôt faite lors d’une insuffisance cardiaque gauche. Les insuffisances systoliques représentent 60 % des insuffisances cardiaques gauches. Les insuffisances diastoliques touchent plutôt les femmes, les personnes de plus de 80 ans ou celles qui ont également des problèmes de contraction de l’oreillette gauche (fibrillation auriculaire).
Quels sont les symptômes de l’insuffisance cardiaque chronique ?
Les symptômes de l’insuffisance cardiaque sont :
- une fatigue permanente qui peut être le seul d'une ICC débutante,
- l’essoufflement au moindre effort,
- une respiration courte et sifflante, de la toux,
- des palpitations cardiaques, voire des douleurs dans la poitrine,
- une diminution de l'appétit,
- le besoin d’uriner fréquemment durant la nuit,
- voire un gain de poids par rétention d’eau.
De plus, certaines personnes présentent des gonflements des jambes, un ventre ballonné, des lourdeurs digestives, voire des problèmes de foie. Les personnes très âgées peuvent présenter de la confusion, de la désorientation ou des chutes.
Attention aux symptômes trompeurs chez les personnes âgées ! |
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Chez les personnes très âgées, les symptômes de l’insuffisance cardiaque peuvent être particuliers. Outre la fatigue, elles peuvent présenter des troubles du comportement, de la confusion, de la désorientation, des mains et des pieds froids, des chutes, voire une prise de poids rapide. Ces symptômes sont peu évocateurs d’un problème cardiaque, ce qui peut retarder le diagnostic d’insuffisance cardiaque. |
Comment classe-t-on la sévérité des symptômes de l'ICC ?
Selon la gravité des symptômes, on distingue quatre stades d’ICC, selon la New York Heart Association (NYHA) :
- NYHA I : la maladie cardiaque est présente mais le patient n’est pas limité dans ses activités physiques, même avec un effort important ;
- NYHA II : il existe une limitation légère à l’activité physique ordinaire qui se traduit par un essoufflement, de la fatigue ou des palpitations ;
- NYHA III : limitation marquée à l’activité physique, des efforts modestes entraînent essoufflement, fatigue ou palpitations, mais absence de symptômes au repos ;
- NYHA IV : il est impossible de faire une activité physique sans symptômes, qui sont présents même au repos.
Comment évolue l'insuffisance cardiaque chronique ?
L’insuffisance cardiaque chronique (ICC) est une maladie grave dont l’évolution varie selon la nature de la maladie qui en est à l’origine. Sa complication principale est la décompensation : l’insuffisance cardiaque aiguë qui est une urgence vitale.
On estime que seulement 50 % des personnes qui souffrent d’ICC sont vivantes cinq ans après la date du diagnostic, mais ce pourcentage est surtout lié au mauvais pronostic des insuffisances cardiaques gauches, plus graves et souvent dues à un infarctus du myocarde qui a rendu une partie du muscle cardiaque fibreux et donc incapable de se contracter. Les ICC qui ne sont pas dues aux séquelles d’un infarctus ont un meilleur pronostic de survie à cinq ans.
Comment diagnostique-t-on l'insuffisance cardiaque chronique ?
Le diagnostic de l’insuffisance cardiaque chronique repose sur :
- l’examen clinique ;
- un électrocardiogramme ;
- une radiographie du thorax ;
- une échographie du cœur (échocardiographie doppler) qui permet de mesurer la taille des ventricules et de leurs parois, le fonctionnement des valvules, etc. ;
- éventuellement, une épreuve d’effort (un examen cardiaque pendant un exercice physique d’intensité croissante).
Le médecin peut également demander une analyse de sang. En effet, lors d’insuffisance cardiaque, le muscle cardiaque fabrique certaines substances (les « peptides natriurétiques », BNP et NY-proBNP) qui peuvent être dosées dans le sang. Leur quantité est d’autant plus élevée que l’insuffisance cardiaque est sévère.
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