Les médicaments prescrits dans le traitement des thromboses veineuses sont destinés à prévenir la formation ou l'extension de caillots sanguins. On distingue les anticoagulants injectables et les anticoagulants oraux.
L'héparine et les dérivés de l’héparine
L’héparine est une substance fabriquée par l’organisme et qui a des propriétés anticoagulantes.
L'héparine non fractionnée (HNF)
L’héparine non fractionnée est le plus ancien des anticoagulants injectables. Son utilisation est limitée par le risque de baisse du nombre de plaquettes sanguines. Son utilisation doit s’accompagner de prises de sang régulières pour contrôler le taux de plaquettes dans le sang. L’héparine non fractionnée est injectée en intraveineuse (HEPARINE CHOAY) ou sous la peau (CALCIPARINE).
Les héparines de bas poids moléculaire (HBPM)
Plus récentes, les héparines de bas poids moléculaire (HBPM) sont le traitement de référence de la thrombose veineuse. Injectées par voie sous-cutanée (sous la peau), elles bloquent la formation et l’extension de caillots sanguins. Les HBPM ont un effet plus modéré que l’héparine non fractionnée sur les plaquettes sanguines. Le médecin prescrit un dosage des plaquettes avant de débuter le traitement. Ensuite, dans la plupart des cas, il n’est pas nécessaire de faire des prises de sang de contrôle au cours du traitement.
Les héparines de bas poids moléculaires peuvent entraîner des augmentations du taux de potassium dans le sang. Ce risque est majoré en cas d'association avec les sels de potassium, certains diurétiques, les antihypertenseurs de la famille des inhibiteurs de l'enzyme de conversion ou de l'angiotensine II, les anti-inflammatoires non stéroïdiens, la ciclosporine, le tacrolimus et le triméthoprime.
- Médicament biosimilaire
Le fondaparinux
Le fondaparinux a une efficacité proche de celle des HBPM. Il s’injecte sous la peau. Lors de traitement par ce médicament, il n’est pas nécessaire de surveiller le taux de plaquettes sanguines.
- Médicament référent
Les anticoagulants oraux
Les antivitamines K
Les antivitamines K (AVK) sont recommandés dans le traitement des thromboses veineuses et dans la prévention de leurs récidives, en relais du traitement anticoagulant injectable initial. Leur action anticoagulante n’est stabilisée qu’au bout quelques jours de prise et persiste 2 à 4 jours après l'arrêt du traitement selon les médicaments.
Leur usage est contre-indiqué en cas d'insuffisance hépatique grave et en association avec l’aspirine à forte dose, les antifongiques contenant du miconazole et les produits de phytothérapie contenant du millepertuis.
En raison d'un risque d’effet toxique pour l’enfant à naître, les AVK sont contre-indiqués chez la femme enceinte, sauf chez les femmes portant une valve cardiaque mécanique. Les femmes en âge de procréer traitées par un AVK doivent utiliser une contraception efficace et faire part à leur médecin de leur projet de grossesse.
La posologie des AVK doit être précisément ajustée pour éviter les sous-dosages (qui exposent à une récidive de thrombose veineuse) ou les surdosages (qui augmentent le risque d’hémorragie). Pour y parvenir, des prises de sang de contrôle régulières sont indispensables afin de mesurer l’INR (International Normalized Ratio, un paramètre qui reflète précisément la fluidité du sang). Chez une personne sans traitement, l’INR est de 1. Dans le cadre de la prévention des récidives de thrombose veineuse, l’INR doit se situer entre 2 et 3.
Les principaux effets indésirables sont des diarrhées, des douleurs articulaires, une chute de cheveux et des manifestations allergiques. La fluindione (PREVISCAN) est, plus souvent que les autres AVK, associée à la survenue d’accidents immuno-allergiques graves. En conséquence, l’agence de médicament a décidé depuis décembre 2018 de restreindre l’utilisation de PREVISCAN au seul renouvellement des patients déjà équilibrés par ce traitement. L'instauration de nouveaux traitements par PREVISCAN n'est plus autorisée (voir Actualités, 12/2018).
Pour en savoir plus sur le bon usage des antivitamines K (AVK)
Les anticoagulants oraux directs
Les anticoagulants oraux directs (dabigatran, apixaban, rivaroxaban) sont également indiqués dans le traitement des thromboses veineuses profondes et dans la prévention de leurs récidives. Comme les AVK, ces anticoagulants sont administrés par la bouche et ne nécessitent pas de surveillance des plaquettes. À la différence des AVK, il n'existe pas de paramètres, tel que l’INR, pour surveiller leur efficacité. Leur action est très sensible à l'oubli d'une prise.
L’usage des anticoagulants oraux directs doit être prudent chez les patients âgés de plus de 75 ans, de faible poids ou insuffisant rénal. Le médecin prescrit des analyses de sang avant et pendant le traitement pour évaluer le fonctionnement des reins. L'apixaban et le rivaroxaban sont contre-indiqués pendant la grossesse.
La durée du traitement varie en fonction des situations.
- Médicament référent
- Médicament générique
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